Par Jean-Claude Bonneau
Comptable agréé de formation, philanthrope à sa façon, il multiplie depuis quelques années ses engagements dans le milieu drummondvillois, ce de plusieurs façons. Que ce soit au sein du Club Kiwanis et plus particulièrement lors de la campagne de la Pomme Kiwanis, dans le monde du sport ou dans celui des arts et de la culture, Alain Caillé est devenu un homme respecté, évidemment dans le milieu des affaires mais aussi dans le milieu du bénévolat.
Mais qui est cet homme qui a eu comme mentors de gens aussi réputés que René Verrier et André Paquin? C’est ce que nous avons voulu savoir et, cette semaine, Alain Caillé s’est prêté avec plaisir à une entrevue qui s’est déroulée sous le signe de la bonhomie, de la simplicité.
Drummondvillois d’adoption
D’entrée de jeu, Alain Caillé nous a révélé qu’il était un Drummondvillois d’adoption.
«Depuis toujours, je me considère comme un Drummondvillois pure laine mais à vrai dire, je suis né à Kitchener, en Ontario, le 12 décembre 1969. Mes parents et même mon grand-père du côté de ma mère habitaient et travaillaient là-bas, à cette époque. Six mois après ma naissance, mon père et ma mère ont mis le cap sur Drummondville. Je n’ai jamais quitté la ville par la suite et maintenant, je peux dire que je suis vraiment enraciné ici.»
Après des études primaires, secondaires et collégiales à Drummondville, Alain Caillé s’est dirigé en administration-comptabilité à l’Université de Sherbrooke. «Cet intérêt venait peut-être de mon père qui a travaillé dans les domaines de la comptabilité et du marketing. Si j’ai opté pour le bac en administration-comptabilité plutôt qu’en marketing, c’est qu’il englobait plus de choses. De plus, j’avais la chance de faire partie du système coopératif, ce qui m’a permis de profiter de stages formateurs.»
Une carrière qui a rapidement pris son envol
Même s’il n’a obtenu son bac en administration qu’en 1995, c’est vraiment en 1991 que la «vraie» carrière de comptable d’Alain Caillé a pris son envol.
«Comme je l’ai mentionné, faisant partie du système coopératif de l’Université de Sherbrooke, j’ai eu la chance de participer à des stages très formateurs. Et tous mes stages ont eu lieu à la même adresse, chez Verrier Paquin Hébert. Mon premier stage remonte en 1991et c’est vraiment là que ma carrière a commencé», soutient celui qui est aujourd’hui CPA-CA et Associé leader du marché pour Drummondville chez Deloitte.
«C’est à cette époque que j’ai rencontré René Verrier. Dès le départ, ç’a cliqué entre lui et moi. Il est vrai que je connaissais René Verrier par le tennis, étant moi aussi un adepte de ce sport. Rapidement, j’ai pu constater que nous avions des traits communs, comme d’être toujours en mode solution et surtout très compétitifs. René était certes devenu un mentor mais il était beaucoup plus un capitaine, un exemple à suivre. Il a d’ailleurs été l’un des trois hommes qui ont le plus marqué ma vie, les autres étant mon père et Yvon Cormier. J’avais d’ailleurs souligné ce fait à mon mariage», précise celui qui est officiellement devenu associé chez Verrier Paquin Hébert en 2002. Le tout avait été annoncé par André Paquin, lors de la soirée de Noël du bureau.
Et aujourd’hui…
Plus on vieillit, mieux on voit les choses, soutient Alain Caillé. «J’ai appris à la bonne école et aujourd’hui, je me rends compte que j’ai cet esprit d’entrepreneur qui a souvent caractérisé mes prédécesseurs. Je suis vraiment dans mon élément dans ce rôle d’associé du bureau de Drummondville, pour Deloitte. Après les bureaux de Montréal et Québec, j’avancerais que le bureau de Drummondville est le plus performant au sein du groupe Deloitte. Nous avions développé une culture d’entreprise du temps de Verrier Paquin Hébert et nous poursuivons notre travail chez Deloitte en adoptant la même culture. Nous voulons demeurer près de nos clients en développant avec eux des affinités, des façons de faire. Je nous qualifie souvent des Gaulois de Deloitte en ce sens que nous n’hésitons jamais à mettre la main à la roue pour que tout fonctionne bien. Comme responsable du bureau, je dois voir à la bonne marche de celui-ci. Il faut que nos gens travaillent dans une ambiance conviviale et qu’ils soient très heureux dans leurs fonctions. Personnellement, j’attache beaucoup d’importance au côté humain et c’est peut-être pour cela que j’invite nos gens à participer, en gang, à différentes activités comme la Course des Chênes-toi ou encore la prochaine classique hivernale.»
Les plus beaux moments de la carrière ?
«Il y en a eu plusieurs, je dois l’avouer. Sur le plan personnel, ma nomination au titre de personnalité sportive du Cégep de Drummondville, la réussite de mes examens de CA, mon voyage de plus de 60 jours en Europe avec mon grand chum Dominic Joly, la naissance de mes enfants, mon mariage, mon premier Challenge Banque nationale et tous les petits plaisirs de la vie que j’ai eu l’opportunité de vivre font partie de mes beaux moments. Sur le plan professionnel, ma rencontre avec René Verrier et André Paquin et mon association avec l’entreprise en 2002 ont été des moments importants. Mais je dois avouer que je vis avec un de mes clients probablement l’un des plus beaux moments de ma carrière, soit l’expérience Deloitte à la puissance 1000.»
Et le monde du sport…
Tout comme dans le milieu des affaires, Alain Caillé est devenu un Drummondvillois avantageusement connu dans le monde du sport.
«Il est vrai qu’une grande partie de mon réseau provient des cercles sportifs, particulièrement des sports de raquette. J’étais meilleur au badminton mais c’est surtout au tennis que je me suis impliqué, que ce soit comme joueur, coach ou administrateur au sein de l’Association de tennis de Drummondville. Je me débrouille aussi assez bien au golf.»
Et le Challenger Banque nationale
On ne pouvait parler de tennis à Alain Caillé sans parler du Challenger Banque nationale.
«Cet événement, c’est un rêve de trois gars, Pierre Desrosiers, Stéphane Hamel et moi. Il y a quelques années, on voulait partir un tournoi Invitation à Drummondville, avec une bourse de 5000 $. Pierre et Stéphane ont rencontré Alain Beaupré de Tennis Canada, lors d’une compétition ¨Future¨ tenue à Sherbrooke. Ils ont vanté les installations de Drummondville et parlé de notre idée. Faut croire qu’Alain avait une autre idée en tête car quelques jours plus tard, il venait visiter nos installations. Et c’est là qu’il nous a dit qu’il avait un autre projet pour nous, celui d’amener un Challenger à Drummondville. En peu de temps, Stéphane, Pierre et moi avons préparé une présentation que nous devions faire devant Eugène Lapierre. Nous avions le potentiel pour mettre sur pied ce genre d’événement mais la réponse finale appartenait à Tennis Canada. Aujourd’hui, nous sommes très fiers du chemin parcouru. Le Challenger Banque nationale de Drummondville est devenu un bel accomplissement. C’est un des challengers intérieurs à travers le monde, si non le challenger, qui attire le plus de spectateurs. Que ce soit de jour ou de soir, les estrades sont toujours remplies. Nous avons également 40 loges corporatives et l’an prochain, nous devrions en ajouter sept ou huit, tellement la popularité de notre événement grandit. Le Challenger de Drummondville, c’est aussi des athlètes d’une quinzaine de pays, chaque année. Je pense qu’il y a vraiment de quoi être fier», mentionne le coprésident du Challenger qui se dit très chanceux de pouvoir compter sur la complicité de passionnés comme Pierre Desrosiers et Stéphane Hamel, qui agissent également comme coprésidents de ce happening annuel présenté au Tennis intérieur René-Verrier.
La petite famille
«Je suis marié avec Nancy Fluet. Nous sommes les heureux parents de deux athlètes, Anthony (19 ans) qui est un excellent joueur de tennis et Sarah-Ève (17 ans) qui brille au hockey. J’ai aussi la chance de compter encore sur la présence de ma mère, Ghislaine Fugère, qui, à 73 ans, est toujours là pour moi.»
Très engagé dans la société
«J’aime m’engager dans des causes qui me tiennent à cœur, qui me passionnent. J’ai eu la chance d’être associé au Symposium des arts de Drummondville, à la Chambre de commerce et d’industrie, à l’Association de tennis, au Challenger Banque nationale et maintenant à l’OSD et chacune de ces associations a un dénominateur commun, la passion. Quand je m’implique dans un organisme, je le fais par passion. Avant de dire oui, il faut que les objectifs de l’organisme viennent me chercher.»
Que signifie le mot «philanthropie» pour Alain Caillé ?
«C’est un grand mot qui est très lourd de sens. On associe souvent le mot philanthropie au mécénat mais ça ne devrait pas être ainsi. Chacun peut devenir philanthrope à sa façon, à sa hauteur. Pour certaines personnes, ce sera par un don de 25 $, 50 $ ou autres. Pour d’autres, ce sera en s’engageant dans différentes causes. En fait, chacun peut faire sa part pour une meilleure société ou pour l’amélioration de sa ville. Personnellement, j’aime bien ma ville qui, à mon sens, est bien gérée. C’est une ville incroyable où il fait bon vivre et c’est pour cela que je veux m’engager dans des causes qui permettent à la Ville de rayonner davantage.»
Ta plus grande fierté ?
«Clairement ma famille. Je pense que nous formons une famille de passion. Je suis très fier de ma conjointe qui est une enseignante exceptionnelle et de mes enfants, de leur évolution, de leurs décisions.»
Un moment difficile ?
«Les décès des gens que j’ai aimés, que j’ai appréciés comme mon père, comme René Verrier ou Yvon Cormier»,
Un grand cercle d’amis ?
«Très privilégié à ce niveau. J’ai une quinzaine d’amis très proches à qui je peux me confier en tout temps. Nous nous faisons un devoir de nous rencontrer chaque année, tout le groupe ensemble. J’ai aussi un grand groupe de connaissances.»
Un petit côté méconnu d’Alain Caillé ?
«Étant donné que j’ai une vie très active, j’aime me retrouver seul dans temps à autre. C’est une façon de me recentrer. Je suis aussi une personne très émotive», renchérit celui qui s’émerveille facilement. Questionné à savoir s’il appréciait la bonne bouffe, Alain Caillé ajoute : «J’aime bien les soupers entre amis, surtout lorsqu’on peut déguster un bon morceau de bœuf (un filet mignon ou un tartare) accompagné d’un bon vin.»
En terminant, que peut-on souhaiter à Alain Caillé ?
«Plein de choses mais surtout la santé. Tout en gardant un bon équilibre personnel-famille et travail et étant un gars de performances, j’ai des objectifs élevés. Récemment, je me suis fait un cadeau. Toujours dans le but de conserver une bonne forme physique, j’ai repris un entraînement de tennis avec Yan Lefebvre. On ne sait jamais où cela peut me mener. J’aimerais éventuellement participer à quelques compétitions de tennis pour les 45-50 ans et plus mais… On verra la suite. La santé, c’est primordial quand on veut accomplir ce qu’on espère», conclut Alain Caillé en songe
ant à l’avenir et en pensant, même si elle est assez loin, à une belle retraite avec sa conjointe.