En seulement quatre ans, l’auteure jeunesse Geneviève Guilbault a publié 28 livres. En pleine effervescence créatrice, la Drummondvilloise a devant elle une carrière prometteuse.
L’univers de Geneviève Guilbault est coloré, dynamique, ludique et inspirant. On a qu’à penser à ses séries populaires Textos et cie, BFF et Secrets sucrés de Lolly Pop de même que ses romans dans la collection «Mon BIG à moi».
«Mes livres sont très imagés et les lettres sont en gros caractères. Je trouve que ce type de visuel, ça aide vraiment les jeunes à apprécier la lecture et je le vois au fil de mes rencontres, se dit-elle d’avis. Ça, c’est grâce aux maisons d’édition Boomerang et Andara qui appartiennent aux mêmes propriétaires, dont Richard Petit, auteur et illustrateur. C’est d’ailleurs lui qui a imaginé la collection «Mon BIG à moi» il y a quelques années. Il s’était rendu compte que les jeunes ce qu’ils veulent, c’est de lire un gros livre comme papa et maman. Avec ces romans très dynamiques, on va chercher tous les élèves du primaire, autant ceux qui commencent l’apprentissage de la lecture que les plus avancés et les dyslexiques.»
Savoir qu’elle peut faire une différence dans la vie des jeunes en leur transmettant via ses histoires le goût de lire est une belle motivation.
«J’entends souvent le commentaire "mon enfant n’aimait pas la lecture et grâce à toi, il aime ça". Ça, c’est la phrase qui me fait le plus chaud au cœur. J’écris de la littérature générale, je ne gagnerai donc jamais des prix et ce n’est pas ce que je recherche. Je veux plutôt offrir des histoires qui sont accessibles aux jeunes, qui les intéressent et qui leur donnent le goût de continuer la collection ou lire tout simplement et si j’atteins ça, c’est mission accomplie à 100 % pour moi. Et ça me rend bien fière», expose-t-elle, soulignant que la lecture, «c’est la base de tout».
Une passion qui ne date pas d’hier
L’idée de devenir auteur n’avait jamais effleuré l’esprit de Geneviève Guilbault avant 2013 bien qu’elle ait développé une passion pour la lecture en très bas âge.
«Je lisais tout le temps, tout le temps. Je me souviens d’un voyage en famille à New York où on s’était rendu en voiture. Mon père n’arrêtait pas de me dire : "Lève les yeux, ferme ton livre, regarde dehors." J’allais toujours à la bibliothèque et je pigeais même dans la collection de mes parents. J’ai lu Racine au primaire. Je ne comprenais pas à moitié, mais j’aimais ça. J’aimais bien aussi la bande dessinée Mafalda», se rappelle-t-elle.
Elle a travaillé plusieurs années comme éducatrice à l’enfance avant de se consacrer entièrement à la vie de famille.
«Je me suis par la suite réorientée en massothérapie et ouvert une clinique à la maison. C’est vraiment là que j’ai commencé à avoir des idées, en massant! lance-t-elle en rigolant. Le livre Prisonniers de la faille a vraiment germé dans mon esprit et un moment donné, je me suis lancée.»
D’abord pour son propre plaisir et ensuite pour offrir des histoires à ses deux enfants, elle entame l’écriture. C’est ainsi que prend vie Robin Dubois, bon truand qui est rapidement accepté à la maison d’édition Pierre Tisseyre.
«Belle leçon d’humilité»
Quelques mois après, elle prend part à son premier salon du livre à Saguenay.
«Je n’y ai vendu que deux livres à deux auteurs que j’avais rencontrés. Tu sais, c’est une belle leçon d’humilité. Tout le monde te trouve" ben" hot dans ton entourage lorsque tu écris pour la première fois, mais quand tu arrives au salon du livre, c’est une autre réalité. Les gens passent tout droit. Mais je crois que c’est une leçon nécessaire. Malgré tout, j’ai persévéré, car je me disais que ça serait le moment de rencontrer des éditeurs et c’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Marilou (Addison, coauteure de BFF). Elle m’avait dit que Boomerang cherchait des textes pour une nouvelle collection. C’est alors que j’ai écrit Histoires de filles et j’ai tout de suite été acceptée. Un peu plus tard, dans un autre salon du livre, j’ai rencontré Richard Petit. Je me souviens, il m’avait dit : "Geneviève, je t’ai préparé une couverture de livre, tu me diras ce que tu en penses.» C’était l’image de Lolly Pop. Je lui ai demandé si je pouvais écrire une histoire sur les bonbons magiques et il m’a donné carte blanche. J’ai eu de l’inspiration comme jamais j’en ai eue dans ma vie. J’ai écrit durant quatre jours sans m’arrêter!»
Aujourd’hui, Geneviève se considère choyée de pouvoir vivre de ses livres. Elle a tellement de projets en tête qu’elle aimerait avoir quatre mains pour écrire deux fois plus vite.
«Je le savoure à 100 % parce que le monde de l’écriture est précaire. Ça peut changer très vite. Si un jour ça cesse, je serai satisfaite», affirme-t-elle, d’un ton convaincu, indiquant que le marché européen s’ouvre à elle. Sept titres sont déjà parus.
«Mon agenda est rempli pour l’année. J’ai commencé un roman pour adultes il y a quelques années, mais je l’ai mis de côté, car je n’ai pas le temps de m’en occuper. Il faut j’alimente mes séries. J’ai environ six livres en chantier», conclut-elle.
Ses deux plus récents romans : Ti-Guy La Puck, La révolte des mascottes et Billie Jazz, Hip-hop! (23 octobre).