Le maître d’armes émérite Julien Camus, après avoir entraîné plusieurs athlètes en vue des Jeux olympiques de Rio, viendra s’établir à Drummondville pour le futur club d’escrime qui naîtra au cours des prochains mois.
La Fédération d’escrime du Québec (FEQ) entend fonder un club d’escrime à Drummondville et, si tout va bien, offrir les premiers cours dès janvier 2018. «L’initiative est en développement. Des opportunités de salle sont disponibles à la polyvalente Marie-Rivier, mais rien n’est officiel à l’heure actuelle», explique le directeur technique et administratif de la FEQ, Dominique Teisseire. Les négociations sont bien entamées avec Drummondville Olympique, et M. Teisseire est plutôt confiant. «L’engouement est là. C’est une des rares régions où il n’y a pas d’escrime au Québec, ça ne peut que marcher.»
Et pour prendre ce nouveau club en charge, la FEQ a recruté le maître d’armes originaire de France Julien Camus, qui entraîne également l’équipe canadienne de fleuret masculin à Montréal. Escrimeur depuis l’âge de cinq ans, athlète jusqu’à 20 ans et enseignant depuis une quinzaine d’années, le maître s’établira à Drummondville au cours des prochaines semaines avec sa petite famille (sa femme est d’ailleurs elle aussi maître d’armes). Après avoir accompagné plusieurs athlètes pour les Jeux olympiques, le Drummondvillois d’adoption souhaite revenir à ses premières amours : l’enseignement avec les enfants.
D’après Julien Camus, l’escrime est l’équivalent sportif des échecs. «L’escrime est un sport de coordination et de maîtrise de soi. Il y a un adversaire devant soi qui va mettre des stratégies en place pour essayer de vous toucher, et vous devez aussi élaborer une ruse pour vous permettre de prendre des informations sur lui. Il faut aussi être capable de faire évoluer cette stratégie», décrit-il
Les manches sont très courtes (environ trois minutes), mais requièrent «beaucoup d’explosivité. C’est un sport complet», explique Julien Camus.
L’escrime étant un sport très technique, les élèves doivent développer beaucoup de rigueur et de concentration, ce qui peut leur servir dans la vie quotidienne d’après le maître d’armes. «Ce n’est pas que du sport, on forme des êtres humains. Ils ont à faire des choix sur la piste et c’est comme dans la vie, on peut se tromper, mais ce n’est pas grave.»
«Tout le monde peut en faire, il n’y a pas de limites. C’est un sport où le but est de s’amuser, tout simplement.»
Manque de ressources au Québec
D’après Dominique Teisseire et Julien Camus, la demande envers ce sport est très présente dans la province. Toutefois, les enseignants ne suffisent pas à y répondre. «Beaucoup de demandes ne sont pas comblées parce qu’on manque de ressources en ce qui concerne les entraîneurs d’expérience. Aussitôt qu’on va dans le haut niveau, on doit faire appel à des entraîneurs qui viennent d’ailleurs, principalement de France», explique M. Teisseire.
Ce dernier estime qu’en matière d’escrime, le Québec est en retard de 20 ans sur son cousin français. «C’est la même chose que la France envers le hockey», précise-t-il.
Cependant, avec la bonne réception du public envers la discipline, Dominique Teisseire croit fermement qu’il n’est pas impossible que la Belle Province devienne une référence en matière d’escrime. «C’est du développement, ça va être très long. C’est beaucoup de travail, mais c’est une passion.»