Les préposés aux bénéficiaires sont à bout de souffle

Les préposés aux bénéficiaires sont à bout de souffle
Les préposés aux bénéficiaires veulent que des fonds soient débloqués pour augmenter le personnel.

Ce n’est pas un cri du cœur que lancent les préposés aux bénéficiaires du Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot, exténués par une surcharge de travail, mais un cri de détresse!

Une vingtaine d’entre eux, syndiqués de la CSN, sont sortis ce midi pour dire qu’ils sont à bout de souffle et que, malgré les belles paroles du ministre Gaétan Barrette, aucune amélioration n’a été apportée. Au contraire, le climat ne cesse de se détériorer, clament-ils.

«On évalue à 54 millions de dollars les coupures du gouvernement ces dernières années dans la région de la Mauricie/Centre-du-Québec et les conséquences sont désastreuses», déclare Pascal Bastarache, président du Syndicat du personnel paratechnique des services auxiliaires et de métier.

«La pénurie de main-d’œuvre est alarmante. Il manque une cinquantaine de préposés dans la région de Drummondville, près de 400 dans la grande région de la Mauricie/Centre-du-Québec. Le CIUSSS-MCQ a réalisé un projet pilote de formation intensive à Louiseville, mais ça n’a pas eu de retombées à Drummondville où le problème est criant. Ce qu’il faudrait, c’est que le ministre Barrette débloque des fonds pour tenir des formations intensives ici à Drummondville et pallier à ce manque urgent de personnel. L’argent des contribuables doit être utilisé pour prendre soin de la population et non pour engendrer des surplus budgétaires qui seront dépensés en période électorale», a donné à entendre M. Bastarache.

«Notre tâche est devenue trop lourde», témoigne Catherine Michaud, une préposée aux bénéficiaires qui, comme plusieurs autres, est dans l’obligation de travailler en heure supplémentaire. «Nous sommes six préposées le soir pour s’occuper de 68 bénéficiaires dont 36 ont besoin d’aide pour manger. Nous sommes tellement débordées qu’il faut parfois commencer à mettre au lit certaines personnes car on sait qu’on n’aura pas le temps après. Moi j’ai dû rentrer durant mes vacances parce qu’il y avait trop d’absences. Plusieurs de mes collègues, épuisées, sont tombées malades et elles n’ont pas été remplacées».

Une autre préposée, Hélène Trépanier, s’en prend au ministre Barrette. «Son bateau est en train de couler et son équipage avec. Ici, le personnel veut quitter. En juillet dernier, le CIUSSS avait promis de former du personnel de façon intensive, mais on les a tous perdus. Les journées sont de plus en plus lourdes. Il y a une dizaine d’horaires différents et on n’a jamais le même horaire, ce n’est pas facile pour celles qui ont des enfants. On le sait que la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs à Drummondville, mais pourquoi je choisirais George-Heriot? C’est devenu très difficile. Il faut s’assoir avec nos employeurs et mettre en application des solutions à long terme. Je crois qu’il est légitime d’avoir un week end de congé sur deux, ce n’est pas le cas présentement. Avec tout ça, la motivation au travail diminue».

Louiselle Pelchat, qui vient régulièrement rendre visite à sa sœur Luce qui est en convalescence, donc une bénéficiaire temporaire au Centre George-Heriot, a eu le temps de voir la lourdeur des tâches au niveau quotidien. «On a augmenté le salaire des médecins, ces pauvres riches, mais a-t-on oublié ceux et celles qui travaillent sur le terrain? Toutes ces coupures finissent par avoir des conséquences au niveau des services. C’est comme casser un crayon en deux pour en avoir pour deux. Comme on faisait dans les années 50», s’est-elle indignée.

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