CULTURE. À la tête de la Société d’histoire de Drummond (SHD) depuis à peine six mois, Géneviève Béliveau croit que la population doit davantage s’approprier ce «trésor». Et elle en fait une priorité.
Avec plus de 480 000 photos et au-delà de 190 mètres linéaires de documents textuels, la Société d’histoire de Drummond est un «trésor qui veut juste être découvert», au dire de Mme Béliveau.
«C’est le fun de savoir d’où on vient et de constater tout le chemin parcouru. Depuis que je suis en poste, je réalise que finalement, je connaissais peu de choses sur l’histoire de ma ville. Par exemple, tout le monde connaît la Celanese, mais bien peu d’entre nous savent l’historique et tout ce qui s’est passé. C’est justement le mandat de la Société d’histoire : faire découvrir ça aux gens. C’est un moulin qui est bien plaisant et facile à alimenter.»
Même si elle est en poste depuis peu de temps, la Drummondvilloise est en mesure de témoigner de la richesse des archives conservées précieusement. Elle sait qu’elle a entre les mains un organisme aux bases solides ayant cumulé des expertises au fil du temps. Maintenant, elle et son équipe souhaitent en faire profiter à davantage de personnes.
«C’est super d’avoir une tonne de documents et de photos, mais maintenant, il faut ajouter une touche d’humanité. Avec nos nouveaux espaces dans la nouvelle bibliothèque, je pense bien qu’on va devenir un carrefour d’échanges. On espère qu’il y aura beaucoup de monde qui va venir se reconnecter avec l’histoire de Drummondville. Lors de la journée portes ouvertes, nous estimons qu’entre 1500 et 2000 personnes ont découvert certains de nos trésors. C’est une bonne nouvelle», explique-t-elle, en mettant au défi les gens de venir au moins voir l’actualité de leur semaine de naissance.
Les archives façonnant les souvenirs et forgeant l’identité de chacun, la dirigeante passionnée veut également miser sur l’importance du don d’archives.
«Les gens doivent savoir que leur quotidien peut devenir des moments marquants, car on ne réalise pas toujours la richesse des documents qu’on possède et qui peuvent devenir des vestiges du présent. On prend en ce moment plein, plein de photos, mais elles se perdent en quelque sorte en ne les organisant pas. On dirait qu’on accorde moins de valeur aux clichés à cause du nombre. Il faut donc développer notre réflexe de préserver les souvenirs, par exemple en imprimant une sélection de photos et en les insérant dans des albums. Je suis consciente que ça prend du temps, c’est certain, mais c’est important de préserver ces souvenirs pour la pérennité de nos histoires de famille et de l’histoire régionale. Toute photo a une valeur, pareil pour les documents. Au lieu de les jeter ou de les garder pour soi, pensons à la SHD. Bref, quand on parle de laisser une trace de son passage, c’est ça, ça passe par le don d’archives.»
Un travail stimulant
Geneviève Béliveau détient une maîtrise en histoire de l’Université de Sherbrooke. Pendant ses études, elle ne se doutait point qu’elle reviendrait un jour vivre à Drummondville et encore moins être à la tête d’un organisme d’une grande réputation.
«Une amie m’a un jour envoyé l’offre d’emploi. Lorsque j’ai lu la description de tâches, j’avais l’impression que c’était écrit pour moi», se rappelle-t-elle, avec un grand sourire.
Mme Béliveau est arrivée au sein de l’équipe dans une période de grands changements.
«La SHD était déjà en mode déménagement. Déjà, l’emploi représentait un beau défi pour moi, car ce sont de nouveaux apprentissages, mais en plus, j’ai dû gérer ce renouveau. C’est très motivant!» expose-t-elle.
Son amour pour l’histoire provient sans doute en grande partie de son grand-père paternel.
«Il allait régulièrement au Séminaire de Nicolet y consulter les archives. C’est curieux, car j’ai eu l’emploi quatre jours avant son décès. À ce moment-là, j’ai appris à quel point il était passionné d’histoire. Il avait même gardé précieusement un catalogue de quincaillerie de P.A. Gouin de la région de Trois-Rivières datant des années 1950», raconte-t-elle, les yeux brillants.
Par ailleurs, elle avoue que créer des expositions est l’un des aspects qu’elle aime le plus de son travail.
«C’est ce qui me motive le plus. C’est une expérience plus ou moins nouvelle, car dans l’un de mes emplois précédents, j’ai eu à faire de la gestion d’événements. C’est tellement intéressant de mettre en valeur des photos et artéfacts pour ensuite les partager avec la population», affirme-t-elle.
Geneviève Béliveau s’épanouit pleinement dans ses fonctions et a le souhait d’amener la Société d’histoire encore plus loin.
«On se doit de faire honneur au bon travail de nos prédécesseurs, soit Hélène Vallières, Benoit Villeneuve et Fernand Roger tout en étant plus dynamique et près des gens, notamment grâce à la proximité qui est possible dans nouveaux locaux», souligne-t-elle, d’un ton déterminé.
«J’ai une formidable équipe et plusieurs bénévoles dévoués. C’est plaisant d’accueillir des gens curieux et de savoir qu’on sert leurs intérêts, c’est une paie qui n’a pas de prix», laisse-t-elle tomber.