Dans la foulée des réactions publiées par L’Express en marge de l’importante entente intervenue entre la MRC de Drummond et la compagnie Gesterra en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles, des précisions s’imposent.
Au sujet de l’entente de gré à gré, que déplore Waste Management qui aurait préféré un appel d’offres public, le maire Alexandre Cusson s’explique de la façon suivante : «Il faut savoir que Gesterra est une entreprise publique qui appartient à la MRC d’Arthabaska et il peut y avoir des ententes de gré à gré entre les entités publiques. Les appels d’offres ne sont pas nécessaires. Et à partir du moment où on décide d’adhérer à des objectifs de régionalisation, cette option de travailler avec une entreprise qui a déjà des contrats avec les quatre autres MRC du Centre-du-Québec nous apporte une plus-value».
Quant au coût nul annoncé, c’est sur un long terme. «Plus on revalorise nos matières résiduelles, plus les municipalités reçoivent des redevances. Pour Drummondville, il n’y aura pas d’impact important sur la taxation des matières résiduelles qui n’est pas incluse dans la taxation foncière. Pour ce qui est du transport, selon l’endroit où on se trouve, le contrat de transport est conclu par chaque municipalité. Dans notre cas, on n’a jamais utilisé les redevances, provenant du site d’enfouissement sur notre territoire, dans notre budget de fonctionnement de la Ville, alors nous n’aurons pas à remplacer ce revenu-là. Autrement dit, les évaluations qu’on fait d’une meilleure revalorisation vont permettre d’augmenter les redevances sur une longue période, c’est ce qui me permet de dire qu’il n’y aura pas d’impact important sur la taxation. Récemment, le dernier contrat sur le transport a généré des économies, quand on regarde à long terme, ça nous permet de rester dans la même enveloppe budgétaire».
Un centre de transbordement à aménager
Charles Lemieux, directeur général de Gesterra, qui bien sûr se réjouit de l’entente avec la MRC de Drummond, annonce que son entreprise investira une somme de 5 millions de dollars, notamment pour aménager un centre de transbordement dans la région de Drummond.
«Il faut faire la différence entre la collecte des déchets, effectuée par les camions qui s’arrêtent à chaque porte, et le transport de ces matières. Les camions vont aller déverser leurs matières résiduelles dans un centre de transbordement d’où partiront ensuite des remorques à destination de Gesterra dont le site est situé près de l’autoroute 20 (Saint-Rosaire). On parle d’environ 50 kilomètres. Une remorque peut remplacer trois camions. Nous sommes à analyser les endroits où pourrait être aménagé ce centre de transbordement, cela peut être dans un bâtiment existant ou peut-être nécessiter la construction d’une bâtisse. Mais disons que ça prend une bonne superficie pour permettre les allées et venues des camions. Les déchets ne peuvent rester plus de 24 heures dans ce centre. Ils sont compressés et chargés dans une remorque», a détaillé M. Lemieux.
Selon lui, une dizaine d’emplois directs et indirects seront créés dans le processus et les personnes qui seront engagées proviendront de la région de Drummond. «C’est un excellent partenariat qui va respecter la vision de la MRC de Drummond et les orientations de la Commission consultative mise sur pied par la Ville de Drummondville», a tenu à souligner Charles Lemieux.
Le président du conseil d’administration de Gesterra, André Bellavance, également maire de Victoriaville, a aussi salué ce partenariat. «L’investissement de 5 millions $ s’ajoute aux investissements majeurs de 18 millions de dollars annoncés à l’été 2017», a-t-il indiqué.
Le montant de la transaction entre la MRC de Drummond et Gesterra n’a pas été dévoilé pour le moment.
