CHANSON. À la veille de mettre un terme à sa première tournée, Stéphanie Bédard constate à quel point elle a cheminé. Et elle terminera en beauté devant les siens à la Maison des arts Desjardins Drummondville.
«Je finis ça en grand à la maison! Ce n’était même pas calculé, ç’a adonné comme ça et je suis ben, ben contente.»
Avec Minuit debout, la chanteuse drummondvilloise se livre à son public, tantôt avec ses chansons personnelles, une ode rythmée à l’affranchissement et à la liberté, tantôt avec des pièces qui ont marqué ses dix ans de carrière, de Star Académie à Belle et Bum.
«C’est une première expérience pour moi que de transporter mes propres chansons et de pouvoir encore plus échanger avec le public sur ce que je vis, ce que je suis et ce que signifient mes chansons. Je trouve ça le fun de me dévoiler et veut, veut pas, ça m’apprend beaucoup sur moi. Ça m’a amené à réfléchir sur plusieurs trucs et ça m’a fait cheminer. Je me suis rendu compte, entre autres, que j’avais beaucoup d’affaires à dire qui se refoulaient depuis des années. Je pensais que je n’étais pas une fille qui placotait, mais des fois, les shows se rallongent de 30 minutes parce que je parle trop!»
La jeune femme avoue que ces échanges avec les spectateurs et leur réaction la nourrissent énormément.
«Je n’avais pas eu l’occasion de faire des salles en solo avant, alors de découvrir cette espèce de contexte là où les gens viennent te voir parce qu’ils t’apprécient, c’est formidable. Tu sens qu’ils sont à l’écoute. Chaque spectacle est donc différent parce que les gens interagissent et créent une certaine dynamique», affirme-t-elle.
«Il faut croire aussi que je suis drôle dans ce que je dis et que j’attire la sympathie, parce que les spectateurs rient souvent. C’est peut-être drôle à dire, mais maintenant, je cherche ce premier rire-là avant d’être confortable. Quand j’ai le rire, je me sens bien, j’ai un retour, donc j’ai l’impression d’être acceptée.»
Nul besoin de dire que son dernier spectacle, le 15 septembre, sera spécial alors que plusieurs membres de sa famille ainsi que des amis y assisteront.
«Ma mère a acheté une trentaine de billets! lance-t-elle en riant. C’est cool, mais en même temps, c’est gênant. Je suis un peu tête folle et très impulsive ce qui fait que mes textes ne sont pas nécessairement prévus d’avance. Je me livre beaucoup, des fois peut-être trop, et après coup, je me dis que je n’aurais pas dû dire ça, rigole-t-elle. Là, ma famille et sûrement mon chum vont y être. Ce n’est pas une pression supplémentaire, mais je vais me dire "Dis pas trop de niaiseries!"»
Lentement mais sûrement
Quand elle regarde le chemin parcouru depuis la sortie de son album Minuit debout en mai 2015, Stéphanie constate avec fierté ce qu’elle a accompli, même si la réalité ne reflète pas ce qu’elle a déjà imaginé.
«De mon premier album, il y a seulement une chanson qui est sortie à la radio, alors les gens ne me connaissent pas. Quand j’étais plus jeune, je me disais que ma première tournée aurait 350 dates et que tout le monde dans la salle chanterait mes chansons. C’est le rêve ultime de tous les artistes d’être populaire, confie-t-elle. Dans les faits, ma tournée qui a duré environ un an et demi compte environ 25 spectacles. Ce n’est pas une question de reconnaissance, mais j’aurais aimé que mon album soit un peu plus propagé. En même temps, je me dis que c’est un premier, donc ce n’est pas si pire parce que ça fait partie de mon apprentissage et oui, j’ai appris des affaires à travers ça et c’est ben correct. Et en ayant eu peu de shows, ça m’a permis d’avoir du recul et de faire évoluer davantage mon spectacle. C’est un luxe je trouve. D’avoir eu un gros succès, ça m’aurait peut-être effrayé finalement!» a-t-elle conclu.