CULTURE. «Drummondville passe aujourd’hui d’une bibliothèque du tiers-monde à l’une des plus modernes et récentes du Québec.»
C’est ce qu’a lancé d’entrée de jeu en rigolant le maire de Drummondville Alexandre Cusson, lors de l’inauguration officielle de la Bibliothèque publique et de l’édifice Francine-Ruest-Jutras, le 7 septembre.
Ainsi, au terme de quelque 17 mois de chantier, le bâtiment ultramoderne, réalisé au coût de 21 millions de dollars, est désormais prêt à accueillir la population.
«Enfin les citoyens pourront avoir une bibliothèque plus accessible avec l’adhésion gratuite. Ce n’était pas une question de mauvaise volonté avant, c’est plutôt parce qu’il était impossible de le faire pour la simple et bonne raison qu’on n’aurait pas été en mesure de fournir à la demande. Depuis janvier, les citoyens peuvent profiter des services gratuitement et nous avons noté une augmentation de 200 % des abonnements», a souligné le premier magistrat, indiquant que l’accessibilité passe aussi par les heures d’ouverture, lesquelles passeront de 53 à 65 heures par semaine.
Qui plus est, les lecteurs auront davantage de choix avec une bonification intéressante de documents. M. Cusson n’était pas peu fier d’ailleurs d’annoncer que le nombre de livres par citoyen passe désormais de 1,4 à 3.
«Et d’ici cinq ans, la collection doublera.»
De son côté, le ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Luc Fortin, a caractérisé la bibliothèque de lieu magnifique qui fera «l’envie de plusieurs».
«Les Drummondvillois seront très nombreux à venir dans ce lieu de rencontre, parce que oui, une bibliothèque du 21e siècle, ce n’est pas seulement des rayons et des livres, c’est aussi un lieu de rencontre, de diffusion et de création pour toutes les générations. Et en ce sens-là je suis convaincu que les jeunes vont envahir cette bibliothèque-là.»
Concours d’architecture
Rappelons que le projet a commencé à prendre forme lorsque la Ville de Drummondville a désigné le consortium composé de Morales Chevalier architectes et DMA architectes en tant que grand lauréat du concours d’architecture, en février 2015.
Ce groupe a ensuite élaboré un concept de bâtiment majestueux qui déploie ses formes atypiques en plein cœur du centre-ville et propose un dialogue soutenu avec les diverses composantes de son environnement.
«On fait beaucoup de bibliothèques et on doit dire que c’est la plus avancée présentement, a souligné Stephan Chevalier, architecte. Les citoyens vont bénéficier d’un équipement culturel de premier plan. Pourquoi? Oui, parce qu’il y a des livres, mais aussi pour la lumière naturelle et parce que c’est une bibliothèque dynamique et fluide. Ce qu’on voulait, c’est qu’elle représente bien aussi les citoyens. Elle est indissociable de Drummondville par son implantation, ses matériaux et son attitude. (…) On est maintenant certains et convaincus que vous avez à Drummondville la plus belle bibliothèque du Québec.»
Rappelons en terminant que l’édifice Francine-Ruest-Jutras ouvrira officiellement ses portes lundi à midi. Des portes ouvertes sont prévues ce dimanche, de 9 h 30 à 17 h. Tout au long de la semaine, des activités et conférences y sont prévues.
Des économies d’énergie notables
L’édifice Francine-Ruest-Jutras porte le sceau de l’innovation de l’efficacité énergétique et de l’économie. Au dire du directeur général de la Ville de Drummondville, Francis Adam, ce bâtiment ultramoderne de 5900 mètres carrés prévoit une réduction de 40 % de la consommation énergétique si on le compare à un bâtiment de construction normale.
«Les principales mesures d’économie passent, par exemple, par la fenestration dominante, non seulement elle est esthétique, mais elle est également économique sur les coûts de chauffage et de climatisation, par la toiture avec une résistance thermique élevée, le récupérateur de chaleur, l’éclairage naturel et au DEL et par l’utilisation d’appareils de plomberie à faible débit. Nous avons également développé un système innovateur dont on est très fiers. En fait, lorsqu’on réfrigère la patinoire, on récupère la chaleur pour chauffer le bâtiment.»
À la lumière de ces caractéristiques, la Ville de Drummondville fera les démarches requises pour obtenir la certification LEED Argent.
«Évidemment, il faut attendre que le bâtiment soit complété avant et avec un projet d’une telle ampleur vient un lot d’ajustements, si bien que de menus travaux seront réalisés dans les prochaines semaines voire les prochains mois pour finaliser certains trucs et optimiser le fonctionnement de quelques équipements», fait-il savoir.
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