AFFAIRES. C’est le 50e anniversaire de l’entreprise de Gilles Soucy en 2017 et cela coïncidera avec sa meilleure année des ventes, mais également avec un besoin sans précédent de main-d’œuvre.
Eric Côté, président et chef de l’exploitation du Groupe Soucy, ne peut dissocier ces deux observations dont l’une est un peu la conséquence de l’autre.
«Au chapitre des ventes, nous allons battre les chiffres de 2016 qui était déjà notre année record», souligne-t-il fièrement comme pour ajouter aux raisons de célébrer les 50 ans de ce fleuron entrepreneurial drummondvillois.
Si le chiffre d’affaires pointe vers le haut, c’est en grande partie en raison de l’expertise qui est celle des quelque 1500 employés, répartis dans les 13 entreprises que compte maintenant le Groupe Soucy, mais aussi à cause des nouveaux marchés que la compagnie a su développer au cours des dernières années.
«Avant c’était beaucoup la motoneige. Nous ne sommes plus à cette époque. Nous avons effectué une percé importante dans le milieu agricole, grâce aux chenilles installées sur les tracteurs, ainsi que dans les sports motorisés (VTT, 4-roues). Nous avons aussi développé les chenilles en caoutchouc pour la défense. Et dans toute cette stratégie que nous avons mise au point pour devenir autonome, nous avons fait l’acquisition d’entreprises ciblées afin d’être en mesure de fabriquer nos propres produits», d’expliquer le président tout en donnant l’exemple de deux fonderies achetées récemment. «À un certain moment, on achetait beaucoup de caoutchouc, on a décidé d’acheter l’entreprise qui nous le vendait», a-t-il spécifié en citant un autre exemple.
Chacune des 13 entreprises a son directeur général. «Ils se rapportent à moi. Je tenais à avoir une synergie qui jusque-là faisait défaut. Les directeurs ne se connaissaient pas. Maintenant, si l’un d’eux a besoin d’un ingénieur, au lieu de l’embaucher à l’externe, il peut faire appel au sein de la compagnie. C’est plus profitable».
Main-d’œuvre : l’enjeu
Mais tout n’est pas rose dans l’univers d’Eric Côté. Il a un méchant problème de main-d’œuvre. «On veut profiter du 50e anniversaire pour se faire connaître davantage, se faire connaître pour qu’on pense à venir travailler ici. J’ai 50 postes disponibles au moment où on se parle, dont 30 qui n’exigent pas d’expérience en usine. Et il y a des postes dont le salaire d’entrée est de 17 $ de l’heure. Présentement, il y a des machines qui sont arrêtées. Pas assez de personnel. C’est très difficile. S’il y a des gens qui veulent travailler, on va les prendre. On ne baissera pas nos critères d’embauches, mais on a des postes ouverts dans plusieurs domaines, soit comme journalier, comme ingénieur ou à la comptabilité. J’ai perdu quatre ingénieurs ces deux derniers mois. Il y a certains de nos amis qui nous volent du monde», dit-il en parlant de certaines autres entreprises drummondvilloises, mais il ajoute du même souffle qu’il serait surpris que sa compagnie n’en ait pas fait autant. «En 2016, on a engagé 270 personnes et il en manque encore 50. Il y a de quoi empêcher de dormir», lance-t-il à demi-sérieux.
Eric Côté est le neveu de Gilles Soucy, étant le fils de sa sœur. N’allez pas croire pour autant que le chemin était tout tracé pour lui au sein de l’entreprise familiale. «Moi j’étais chez Bombardier et j’étais sûr, après 15 ans, de finir ma carrière à Valcourt. Mais un jour, mon oncle Gilles m’a téléphoné, m’apprenant que le directeur général de son usine à Saint-Jérôme prenait sa retraite. Il avait besoin de relève. Je suis venu le lendemain le rencontrer et, comme il était bon vendeur, j’ai accepté. Je suis demeuré six ans à Saint-Jérôme avant de m’en venir à Drummondville il y a cinq ans».
Tout jeune, il se souvient que son père et Gilles Soucy se rencontraient durant des heures dans les locaux de Kimpex. «Cigarettes par-dessus cigarettes, cafés par-dessus cafés, ils patentaient des affaires. J’ai compris plus tard que mon père l’ingénieur et mon oncle Gilles l’inventeur se complétaient à merveille», de se rappeler celui qui a complété ses études en génie mécanique.
Comme il le fait valoir, Groupe Soucy a investi beaucoup d’argent dans le développement, les formations et de nouveaux équipements. Mais ça prend du monde, «c’est ça l’enjeu. On veut le faire savoir, bien que ce ne soit pas dans la nature de l’entreprise de se vanter ou de faire parler d’elle.
À ce propos, Vincent Cabana-Vaudrin, responsable des communications, raconte l’anecdote suivante: «Gilles Soucy a toujours été humble malgré ses succès. Durant le 200e de la Ville de Drummondville en 2015, M. Soucy a contribué financièrement mais il n’a pas voulu avoir de la visibilité à ce sujet. Le comité organisateur était prêt à tout pour mettre le nom de Soucy bien en vue en raison de l’importance de sa contribution. Mais il ne voulait pas faire ombrage à la fête».
Parmi les activités entourant le 50e anniversaire, on a lancé le concours des Dragons (inspiré de l’émission de télé) alors que 30 employés proposeront autant de projets innovateurs. Le gagnant sera connu au party de Noël des employés. Et son projet sera réalisé.
Les 13 entreprises du Groupe Soucy
1. Soucy Baron (Saint-Jérôme) Moulage de pièces de caoutchouc
2. Soucy Belgen (Drummondville) Fonderie
3. Soucy Belgen (Sainte-Claire) Fonderie
4. Soucy Caoutchouc (Drummondville) Moulage de chenilles de caoutchouc
5. Soucy Composites (Drummondville) Moulage de pièces de composite
6. Soucy Koutou (Drummondville) Moulage de polyuréthane, couture, rembourrage
7. Soucy International (Drummondville) Développement de systèmes de chenilles, pièces et accessoires)
8. Soucy Plastiques (Drummondville) Moulage de pièces de plastiques
9. Soucy Rivalair (Drummondville) Usinage
10. Soucy Techno (Sherbrooke) Composé de caoutchouc
11. Soucy USA (Champlain) Location d’espaces à bureau et manufacturier
12. Kimpex (Drummondville) Distribution de pièces et accessoires sport motorisés
13. Shanghai Soucy Rubber (Shanghai) Moulage de pièces de caoutchouc