Le charismatique humoriste Jay du Temple viendra faire son tour au 1er Festival de la blague le 5 août. L’Express s’est entretenu avec lui.
À quoi peut-on s’attendre comme numéro?
Je n’ai pas encore pris ma décision… Souvent quand j’ai des numéros comme ça à faire, je vois la bête et j’y vais selon ce que les autres font sur scène. Je risque de parler de mes parents et faire un nouveau numéro.
En parlant de tes parents, tu es issu d’une famille tissée assez serrée. Les valeurs familiales, c’est important, ça doit donc être un thème qui revient régulièrement?
Oui, c’est un thème récurrent. Je pense que ça cerne bien le personnage que je suis sur scène qui est très, très près de ce que je suis dans la vie. Quand tu as seulement 15-20 minutes, comme au Festival de la blague, ça se prête bien, car je dois être comme en mode présentation. Donc si je parle de Nicole et Yvan, c’est pas mal plus un preview de mon show que si je sors un numéro un peu plus deep ou surprenant qui est hors contexte.
Est-ce que c’est un défi pour toi de monter sur scène dans un événement de ce genre?
Oui. C’est arrivé quelques fois que je suis débarqué de scène et que je me suis dit que j’aurais dû faire un autre numéro. Je fais souvent le numéro qui me tente le plus dans le moment et habituellement, je ne me trompe pas. Les fois où j’ai été plus insatisfait, c’est parce que j’ai changé d’idée. Avec l’expérience, tu viens qu’à savoir.
Comment décrirais-tu ton style d’humour?
Je n’ai pas vraiment de style. C’est plus une façon d’être. Je suis très authentique, honnête sur scène. Les humoristes que j’aime le plus, ce sont ceux qui me parlent d’eux, qui me parlent directement et qui me donnent l’impression que j’ai eu une conversation avec eux bien plus que d’avoir assisté à un spectacle. C’est ça que j’essaie de faire, donc d’être vrai dans la conversation et être très proche du public. Souvent, j’utilise le mot tannant, mais ce n’est pas méchant ou le tannant fatiguant, c’est vraiment plus par rapport à la vibe dans laquelle je suis sur scène. Avant d’embarquer sur scène, je me mets en mode tannant, le tannant dans la classe qui n’en manque pas une, qui fait rire. Un tannant gentil!
Incarner la vérité sur scène, comme tu l’as déjà affirmé, c’est donc quelque chose qui est important pour toi?
Effectivement. Mon premier numéro où j’ai senti que j’étais comique c’est lorsque j’ai raconté l’anecdote d’un petit accident de voiture. Je m’étais fait reculer dessus par un tracteur. À première vue, c’est un petit drame, j’avais eu peur, mais c’est la première fois de ma vie que j’ai été drôle en étant vulnérable, que je n’étais pas le champion de l’histoire. (…) C’est à partir de ce moment que mes trucs ont commencé à marcher, quand j’étais moi-même, Jay Du Temple.
Un jour, ta vie a pris toute une autre direction alors que tu étais vraiment passionné de sport, particulièrement le hockey. Quel a été l’élément déclencheur qui a fait que tu as choisi l’humour?
Quand j’étais au secondaire, j’allais voir beaucoup de galas d’humour. Je tripais vraiment sur le stand up, en fait, sur les gens drôles. Chez nous, on a grandi dans la drôlerie. On est des gros ricaneurs. (…) J’ai fait mon premier numéro de stand up en secondaire 5. Ça faisait deux ans que je me disais qu’il fallait que j’essaie ça, mais pas dans l’idée de faire ça de ma vie, c’était plus une question d’être game devant mes amis. Avec du recul, je peux dire maintenant que cette journée-là a changé ma vie, car ç’a quand même pris trois ans de cégep à assumer que je voulais devenir humoriste. (…) Pendant tout ce temps, j’ai quand même écrit des jokes et je délaissais parfois le sport pour aller faire un show. J’ai aussi remporté la finale locale de Cégep en spectacles. Tout le monde me disait de m’inscrire à l’École nationale de l’humour. C’est devenu vrai, j’ai lâché le football et été accepté.