CULTURE. «On aurait certainement pas dû aller dans les bars pour voir la ligue improviser.» C’est une version revisitée de «Juste pour voir le monde», de La Chicane qui sert d’hymne à la Ligue d’improvisation du Centre-du-Québec (LICQ).
Les verres de bière tintent, les éclats de rire fusent et les joueurs qui composent la LICQ font semblant d’être des grenouilles sur la scène du bar la Sainte Paix. C’est un mercredi estival comme à l’habitude pour les habitués de ces soirées d’improvisation.
William Beaudoin et Félix Lefebvre sont deux jeunes hommes dans la vingtaine animés par la même passion : l’improvisation. Si bien qu’il y a trois ans, les deux compères ont décidé de lancer leur propre ligue, la LICQ. Pourquoi ? «On est juste deux gars qui ont le goût de faire de l’improvisation. C’est tout», résume Félix Lefebvre.
Leur modèle est plutôt particulier : les quatre équipes de quatre joueurs chacune portent toutes les couleurs d’un restaurant du centre-ville (soit le 200 Brock, le resto la Muse, le Baboune et l’Odyssée). «Cette façon de faire nous permet de ne pas avoir à débourser pour les chandails en échange d’avoir le logo du restaurant imprimé sur le vêtement. Ça leur fait de la promotion, et nous, ça nous aide beaucoup», explique William Beaudoin. La ligue est également commanditée par Boréale..
La majorité des joueurs sont dans la vingtaine et actuellement aux études, mais ce n’est pas un critère pour pouvoir entrer dans la ligue. «Nos camps de recrutement sont ouverts à tous. On veut essayer de recruter des membres qui viennent de partout en région et des alentours», précisent les deux amis de longue date. Les équipes sont formées selon les forces de chacun, afin de créer la meilleure ambiance possible entre les membres.
Mentionnons qu’il existe une autre ligue d’improvisation à Drummondville, le Développement régional d’improvisation (DRI). Cette ligue entame cette année sa neuvième saison, et se produira notamment au parc Saint-Frédéric au cours de l’été.
Remonter la vague
Le milieu de l’improvisation a vécu des temps difficiles à Drummondville au cours des dernières années d’après William Beaudoin et Félix Lefebvre. Curieusement, c’est un phénomène qui revient à intervalles réguliers. «Même la Ligue nationale d’improvisation (LNI), qui est la référence en la matière au Québec, vit des saisons creuses à l’occasion. Ce n’est pas seulement à Drummondville, c’est comme ça partout», explique Félix Lefebvre. Pourquoi ? Difficile à dire.
Cependant, l’improvisation redore peu à peu son blason auprès des Drummondvillois. «On remarque qu’à Drummondville, on n’est plus dans le bas de la vague. Le nombre de personnes qui viennent assister augmente, comme le nombre de personnes qui se présentent au camp de recrutement. Ça commence à repartir tranquillement», affirme William Beaudoin. Ils estiment recevoir en moyenne entre 40 et 50 personnes au cours de leurs soirs de performance.
«On ne sait jamais où ça va finir»
L’improvisation est une discipline théâtrale à part entière, qui nécessite une capacité d’adaptation à toute épreuve. «Improviser, c’est arriver sur scène en ayant la prétention de divertir les gens pendant deux heures en n’ayant rien préparé d’avance», résume William Beaudoin avec un petit rire.
Il y a néanmoins beaucoup de travail derrière chaque sketch, et on ne devient pas un bon improvisateur en claquant des doigts. «C’est comme le hockey, pour certains ça va être plus facile, plus inné que pour d’autres. Mais même si tout est spontané, c’est faux de dire qu’il n’y a pas de travail et qu’on ne prend pas de cours ou de formations pour continuer à se perfectionner. Même après dix ans d’impro, j’apprends encore», conclut Félix Lefebvre.
La LICQ se produira jusqu’au 13 septembre tous les mercredis à 19h30 au bar la Sainte Paix, dans le centre-ville de Drummondville.