Humour. Entre l’écriture et le rodage de son troisième one man show, Jean-François Mercier viendra faire un saut au Festival de la blague le 5 août où il promet de ne pas causer de «scandale», mais plutôt de faire rire et… provoquer un petit peu, comme il aime si bien le faire.
«J’ai bien hâte. lance-t-il en riant.
Jean-Francois Mercier vient de mettre un point final à sa tournée Subtil, sensible et touchant entamée il y a trois ans, mais pas question de prendre une pause. L’écriture va bon train si bien qu’il teste déjà le matériel qui formera éventuellement un prochain spectacle.
«J’ai déjà 40 minutes de qualité spectacle, c’est-à-dire que cette portion-là, c’est du solide. Je n’ai jamais arrêté d’écrire. Des fois, je me dis que je travaille pour rien, car je me ramasse avec beaucoup d’affaires et j’en jette. Je suis un gars qui travaille ben fort et je me mets de la pression aussi», affirme-t-il. «Quand je suis rendu à l’étape de présenter le matériel devant le monde, c’est parce que j’ai confiance. C’est une épreuve de feu, car ce sont les gens dans la salle qui vont décider de ce qui va en sortir au final», expose celui dont l’humour est reconnu pour être à la fois acerbe et sensible.
Peut-on s’attendre à du nouveau matériel le 5 août?
«J’ai monté un numéro spécialement pour l’événement.»
À l’instar des autres humoristes qui participeront au Festival de la blague, 20 minutes seront consacrées à Jean-François Mercier, une durée suffisante pour aller chercher le public, selon lui.
«Je suis à l’aise avec ça. On dirait que moins que tu as du temps, plus que tu vas être en feu et que tu vas t’arranger pour faire rire», croit celui qu’on a découvert avec son personnage du gros cave.
Il avoue d’ailleurs que la scène a d’ailleurs été quelque chose de difficile à apprivoiser.
«À la base, je suis un auteur. Ça me rendait extrêmement nerveux lorsque je savais que je devais monter sur scène dans quelques heures. Je n’étais plus capable de manger, j’avais mal au cœur. Bref, c’était un cauchemar. Maintenant, ça me stresse beaucoup moins, car j’ai pris confiance en moi, mais ce n’est pas quelque chose que je fais naturellement, même si je me surprends parfois à dépasser le temps prévu», raconte celui qui est dans la vie calme et posé.
Provocation
On le sait tous, Jean-François Mercier aime provoquer, mais ce n’est pas par choix.
«C’est dans ma nature.»
Qui dit provocation, dit souvent controverse et le principal concerné en sait quelque chose.
«Aussitôt qu’on a le courage d’aller plus loin, on se retrouve dans la controverse. Dire que j’aime être dans la controverse, c’est faux, mais je me considère courageux», laisse-t-il entendre, en soulignant que de plus en plus de gens prennent les humoristes au premier degré.
«On n’est pas sur scène pour exprimer des opinions, mais plutôt pour faire des blagues. Par exemple, si on aborde le sujet du viol qui est assez controversé, on parle du sujet, on ne rit pas de la victime», poursuit-il.
Les gens s’offusquent plus facilement, observe-t-il. Pour cette raison, l’humoriste se restreint maintenant dans ses sujets.
«Il y a des choses que je faisais avant que je ne fais plus. Le monde est plus sensible et certains ont perdu la faculté de penser. On dirait qu’il n’y a plus rien qui passe aujourd’hui, c’est rendu facile d’offusquer. L’humour est à peu près la seule place où on se fait confronter nos opinions», laisse-t-il tomber.
Le premier Festival de la blague se déroulera à l’amphithéâtre Saint-François les 4 et 5 août.