CYCLISME. Nul besoin d’être dans la fleur de l’âge pour faire du vélo. Il suffit d’avoir la piqûre pour le sport! Parlez-en à Roger Labonté, qui, à l’âge de 72 ans, vient de compléter le marathon cycliste de 1000 kilomètres du Grand défi Pierre-Lavoie.
Partis du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le jeudi 15 juin, les cyclistes ont fait leur arrivée au Stade olympique de Montréal moins de 72 heures plus tard, le dimanche 18 juin, après un détour par Gatineau. À sa neuvième édition, le spectaculaire événement a rassemblé plus de 1000 participants qui se sont relayés au sein de 217 équipes.
Doyen du Grand défi, Roger Labonté a réussi l’exploit au sein d’une équipe toute drummondvilloise en compagnie de Jocelyn Lemire, Éric Bisson, Rémi Boudot et Jonathan Poliquin. L’homme de fer a pris part à certaines des étapes les plus difficiles, complétant cette folle randonnée avec la même vigueur affichée par des gens faisant la moitié de son âge.
«Je n’étais pas au courant que j’étais le participant le plus âgé avant qu’on m’en fasse part! Ça faisait longtemps que je voulais m’inscrire au Grand défi, mais comme les places sont limitées, j’étais sur une liste d’attente. J’étais bien content quand j’ai appris que notre équipe avait été acceptée. Pour moi, c’était comme un rêve d’enfant qui se réalisait. Aujourd’hui, je suis fier d’y avoir participé», a raconté Roger Labonté, frais comme une rose lors de son passage dans les bureaux de L’Express, au lendemain de l’événement.
Durant ces quatre journées, les cyclistes ont été confrontés à des conditions météorologiques difficiles. Selon Roger Labonté, la première étape, celle reliant La Baie et la halte routière de L’Étape, aura été la plus ardue.
«C’est un trajet de 119 kilomètres et ça monte tout le temps. Il pleuvait et il faisait froid. Ce n’était pas drôle. Pour le reste, ce n’était pas si dur que ça physiquement. Chaque membre de notre équipe a fait environ 400 kilomètres, sauf Rémi qui en a fait 500. Rémi, Éric et moi avons pédalé chacun une nuit. C’était une expérience unique», a expliqué celui dont la participation a été soulignée dans les médias nationaux.
Roger Labonté a notamment eu l’occasion de rouler en tête du peloton durant quelques kilomètres, aux côtés de Pierre Lavoie lui-même. «Je me considère chanceux. On a jasé ensemble en pédalant. Il est très sympathique. Il s’est informé de mon âge et il m’a dit que j’avais un bon coup de pédale! C’est un honneur d’avoir pu le côtoyer», a confié Roger Labonté, en soulignant l’efficacité des centaines de bénévoles dont la contribution est essentielle pour le bon déroulement de l’événement.
Grand passionné de sports, notamment du golf, Roger Labonté pratique le cyclisme sur route depuis maintenant une douzaine d’années. Seulement l’an dernier, il a parcouru 9000 kilomètres sur son vélo, dont 3500 kilomètres pendant un séjour en Floride.
«Pour moi, c’est un défoulement et un dépassement. Ça me tient en forme. Je suis comme ça : il faut toujours que je bouge! Je n’aime pas rester assis à ne rien faire. C’est pourquoi je me tiens occupé. Au début, je pédalais seul, mais aujourd’hui, je fais partie du Club cycliste Drummond qui regroupe plusieurs mordus du vélo. Ils m’ont accueilli à bras ouverts. J’adore le côté social du sport», a dit celui qui a également participé au 100 kilomètres du Défi cycliste d’Acton Vale, au profit de la Fondation de santé Daigneault-Gauthier.
Le septuagénaire continue également de travailler sur une base régulière, lui qui est à la tête du groupe BBQ Labonté. Il fait toujours partie du conseil d’administration du Drummondville olympique, dont il a occupé la présidence pendant une quinzaine d’années.
«La retraite, ce n’est pas pour moi! J’aime ce que je fais. Je ne veux pas arrêter. Je suis chanceux, parce que je suis en pleine santé. En restant actif et adoptant de bonnes habitudes de vie, je me donne les moyens pour continuer à l’être pendant plusieurs années.»
Comme toutes les équipes inscrites au Grand défi, Roger Labonté et ses coéquipiers se sont associés à une école primaire de leur choix afin d’exercer une forme de parrainage auprès des jeunes en matière de saines habitudes de vie. L’équipe a pris sous son aile l’école Saint-Louis-de-Gonzague, à qui elle remettra les dons qu’elle aura amassés.
«C’est tellement motivant, d’autant plus que c’est une école sportive. On est allé rencontrer les élèves pour leur expliquer nos motivations à relever ce défi. Ils étaient enchantés de nous parler. Quand ils ont su mon âge, ils avaient les yeux grands! Si mon exemple peut les inspirer, je vais être content. Le but, c’est d’inciter les jeunes à décrocher de l’ordinateur et à bouger de n’importe quelle manière.»
«Et c’est vrai pour les gens de tout âge qui veulent prendre leur santé en main. Par exemple, mes petites-filles m’ont vu faire le Grand défi et elles sont motivées à en faire elles aussi. C’est ma plus grande récompense. Je n’ai pas fait le Grand défi pour me péter les bretelles ou pour avoir un trophée. J’en retire une satisfaction personnelle, mais mon plus grand plaisir, c’est de voir les jeunes bouger autour de moi», a conclu Roger Labonté.
Le Grand défi Pierre-Lavoie contribue à soutenir la recherche sur les maladies héréditaires orphelines ainsi que les projets faisant la promotion des saines habitudes de vie. L’an dernier, l’événement a permis d’amasser 3,8 millions de dollars.
