Soulignée chaque année le 24 juin, la Fête nationale des Québécois tire ses origines d’une ancienne tradition païenne qui se voulait une célébration pour l’arrivée du solstice d’été.
Célébrée dès l’époque de la Nouvelle-France, l’origine des festivités que nous connaissons aujourd’hui remonte cependant au 24 juin 1834. C’est à l’occasion du banquet de fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal que l’idée de doter le peuple canadien-français d’une fête nationale annuelle prend forme. L’initiative fait écho dès l’année suivante et plusieurs rassemblements sont organisés dans le Bas-Canada.
À Drummondville, les premières manifestations connues de la Saint-Jean-Baptiste remontent au 19 juin 1902 alors qu’un grand rassemblement nationaliste est organisé par l’avocat Napoléon Garceau. Il tente ainsi de persuader le premier ministre Wilfrid Laurier de résister aux pressions impérialistes de l’Angleterre. Selon ce que l’on peut lire dans le journal L’Union des Cantons de l’Est du 20 juin 1902, plus de 2000 personnes venues des comtés environnants se réunissent pour l’évènement. Drummondville avait un air de fête et «chaque demeure était ornée de drapeaux».
La fête de la Saint-Jean-Baptiste s’inscrit également dans une tradition religieuse importante à cette époque. Camille Duguay, fondateur du journal La Parole, le souligne d’ailleurs très bien dans son texte du 24 juin 1926:
«Les fêtes nationales sont au patriotisme, ce que les fêtes religieuses sont au catholicisme. […] C’est le temps pour tous, au jour de la Saint-Jean-Baptiste, […] de nous agenouiller avec respect dans le temple du souvenir, pour bénir la mémoire de ceux qui ont préparé notre présent plein de promesses, tout en formulant pour l’avenir, des serments de fidélité à notre clocher et à notre drapeau.»
Reconnue officiellement en 1925 par l’Assemblée législative du Québec, la fête de la Saint-Jean-Baptiste devient dès lors un jour férié et prend véritablement son envol. La vitalité et la fierté de la nation canadienne-française sont alors mises de l’avant. Ce sentiment est renforcé en 1948 avec l’adoption du fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec. Pour la première fois, les Québécois portent fièrement et à bout de bras leur drapeau national lors des célébrations du 24 juin. En 1975, Gilles Vigneault interprète sa célèbre chanson «Gens du pays» qui devient symboliquement l’hymne national des Québécois, succédant ainsi à «À la claire fontaine», l’air national proposé au 19e siècle. Enfin, le gouvernement du Parti Québécois proclame le 24 juin jour de Fête nationale du Québec en 1977. La fête sera désormais fériée et chômée et revêt un caractère laïque et rassembleur que nous connaissons encore aujourd’hui. Bonne fête nationale à tous et à toutes!