Préposés aux bénéficiaires : la pénurie ne s’arrange pas

Préposés aux bénéficiaires : la pénurie ne s’arrange pas
Après une visite sur le viaduc du boulevard St-Joseph, les manifestants se rendront au Centre Frederick-George-Heriot. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

La pénurie de préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD de Drummond, particulièrement au Centre d’hébergement Frederick George-Heriot, ne s’arrange pas, en partie en raison de la lenteur de l’employeur à appliquer les mesures correctrices, soutient le syndicat.

«Il manque environ 400 préposés aux bénéficiaires dans la région de la Mauricie/Centre-du-Québec et il en manquerait une bonne trentaine à Frederick George-Heriot où l’on trouve un ratio d’un préposé pour 26 patients alors que le ratio recommandé est d’un pour 7», dénonce Pascal Bastarache, porte-parole du Syndicat du personnel paratechnique, services auxiliaires de métiers du CIUSSS MCQ-CSN.

En conséquence, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) a dévoilé une série d’actions afin d’améliorer la réalité des préposés aux bénéficiaires (PAB).

Ainsi, Au cours des prochaines semaines, une campagne de promotion sera lancée afin de faire connaître les programmes de Reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) offerts par différentes maisons d’enseignement du territoire. Cette campagne ciblera les personnes avec expériences de travail pertinentes comme PAB, mais qui sont sans diplôme. La RAC consiste à leur offrir l’opportunité de compléter la formation manquante en peu de temps (cinq mois au lieu de neuf) et avec tout le soutien nécessaire pour l’obtention du diplôme professionnel et ainsi obtenir le titre de PAB. Le CIUSSS MCQ proposera aux candidats qui participeront à ce programme un emploi suite à l’obtention de leur diplôme, en plus de rembourser les frais liés à leur parcours scolaire lorsqu’il sera achevé. Ces personnes auront aussi la possibilité de travailler au CIUSSS MCQ en tant qu’aide de service durant leur formation.
Le CIUSSS MCQ souhaiterait également offrir un programme de formation intensive de PAB qui proposerait une alternance entre de la formation et du travail dans notre organisation. Le projet est actuellement en cours d’élaboration. Dans ce dernier cas, le syndicat déplore que cette formation ne serait offerte qu’à Trois-Rivières et pas à Drummondville.

«Nous accueillons favorablement ces mesures, a commenté Claude Audy, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), mais il faudra qu’elle soient mises en application rapidement. Il y a un problème au CIUSSS-MCQ, tout se fait au ralenti. Il y a beaucoup de bureaucratie».

Il y a urgence d’agir, selon Pascal Bastarache, qui rappelle qu’il y a un mois l’employeur avait annoncé que des postes de deux jours deviendraient des postes de quatre jours. «Ce n’est toujours pas appliqué, dit-il, et il y a beaucoup de postes vacants. En attendant, les préposés sont exténués. Il y a même eu trois démissions ces dernières semaines.

Selon M. Audy, 25 % des préposés sont en congé de maladie.

«Il est primordial de trouver du personnel. Il faut valoriser ces emplois et surtout attirer des employés du privé dont certains sont payés 12 $ de l’heure alors que c’est 20 $ de l’heure dans le public», a-t-il fait remarquer.

Le CIUSSS reconnaît que les nouveaux diplômés ne sont pas en nombre suffisant pour combler les besoins au sein de l’organisation, bien que le recrutement demeure constant.

Par ailleurs, dans le but d’améliorer la réalité des préposés aux bénéficiaires, d’être davantage attractif et de contribuer à la rétention du personnel, diverses actions visant la bonification des conditions de travail ont été retenues par le CIUSSS : embauche d’étudiants en technique de soins infirmiers comme PAB étudiants une fois la première année d’études complétée; travail effectué au niveau de l’accueil et l’intégration des nouveaux membres du personnel par nos équipes; adoption de mesures incitatives portant sur la rémunération permettant une diminution du recours au temps supplémentaire obligatoire; stabilisation des équipes de travail grâce à un rehaussement de postes et une planification des horaires respectant les disponibilités offertes par les employés. Finalement, une tournée pour recueillir les préoccupations et commentaires du personnel PAB sera effectuée.

Comme l’a répété Pascal Bastarache, quand tout cela sera-t-il réalisé?

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