Le Cercle agricole de Saint-Germain commence à prospérer en 1893 et se soumet aux règlements du ministère de l’Agriculture du Québec. Sa date de création reste encore inconnue, mais au Québec, les premiers cercles agricoles apparaissent dans les années 1860 pour se développer rapidement.
Le Cercle a pour objectif le développement de l’agriculture (achat de semences et de grains de qualité), ainsi que l’expansion des fermes laitières et la reproduction des verrats, mâles reproducteurs de l’espèce porcine, pour le maintien des races pures de type bacon. Des primes sont versées aux gardiens des verrats. En 1924, apparaît l’Union catholique des cultivateurs (UCC), une association agissant à titre d’organisation syndicale professionnelle à l’échelle nationale et locale, et qui ne cessera de croître au fil du temps. L’UCC cohabite de longues années avec les cercles, mais ses méthodes de propagande pour le recrutement massif de membres s’exerceront au détriment des cercles. En 1941, il est question d’une dissolution du Cercle de Saint-Germain au profit d’une fusion avec l’UCC. Cependant, le ministère, en conflit avec l’UCC à l’époque, rejette cette résolution. Le Cercle poursuit donc ses activités.
Le procès-verbal d’une assemblée du Cercle de Saint-Germain datant de 1958 témoigne d’ailleurs d’une baisse de la qualité des services, mais aussi de la volonté du cercle à vouloir perdurer. En effet, les revenus du cercle sont générés par la cotisation des membres, ainsi que par la location de matériel, la vente de machines usagées et la rémunération de services. Il est donc question, lors de cette assemblée, d’améliorer ces services.
De son côté, le ministère verse des subventions au Cercle, dont une prime d’entretien pour les verrats primés et une allocation régulière. De 1941 à 1959, les archives témoignent que de nombreux contrats sont établis entre le ministère, le Cercle et les gardiens de verrats primés. Cependant, en 1971, le ministère, faisant face à une nouvelle orientation de l’économie agricole, met fin aux subventions particulières. Il nomme ensuite l’UCC comme seul représentant des agriculteurs auprès du gouvernement. Cette période voit de nombreux cercles s’étioler pour finir par être dissous. En 1976, le Cercle de Saint-Germain décide de se faire appeler Association agricole de Saint-Germain-de-Grantham. Le ministère accepte cette résolution. Cependant, malgré son changement de nom, l’organisme continue d’utiliser le vocable Cercle agricole sur la plupart de ses documents. À partir de cette date, les activités du Cercle sont moins documentées et disparaissent complètement à partir de 1987.