ENTREVUE. Il fait partie de la nouvelle génération d’administrateurs municipaux. Et il n’a pas peur des défis. À titre de directeur général de Drummondville, Francis Adam a le plaisir de partager, non seulement avec ses collègues mais aussi avec ses concitoyens, sa vision stratégique de l’organisation municipale qui s’appuie sur trois valeurs fondamentales, à savoir l’intégrité, la rigueur et la simplicité.
De façon régulière, Francis Adam aime bien citer Léonard de Vinci qui affirmait que «la simplicité est la sophistication suprême». Pour le dg de Drummondville, les valeurs qu’il priorise constituent la fondation d’une administration municipale compétente et optimale.
Cette semaine, L’Express Week-End a voulu en savoir un peu plus sur celui qui ne se cache pas pour dire que l’efficience d’une organisation passe essentiellement par une structure fonctionnelle simple, des modes d’organisations et de gestion rigoureux et l’intégrité des parties prenantes.
Drummondvillois de souche?
«Je suis né à Drummondville le 17 octobre 1969. J’ai grandi au centre-ville, plus précisément sur la rue Bellevue. Mon grand-père Roméo était propriétaire de la Ferronnerie Drummond qui logeait où est le restaurant La Muse aujourd’hui. Mon père Pierre (80 ans) a fait carrière comme commis-voyageur, principalement pour des compagnies pétrolières. Quant à ma mère Hélène, elle est âgée de 77 ans et tous les deux sont en santé. Je suis fils unique.»
Les études?
«Mon primaire à l’école Sainte-Thérèse, mon secondaire au Collège Saint-Bernard et mon cégep à Drummondville, en administration et en sciences pures appliquées. Par la suite, j’ai fait mon bac en génie civil à Sherbrooke, avec une concentration en génie municipal. J’ai gradué en 1994.»
La carrière?
«Immédiatement après l’université, j’ai travaillé pour EnvirAqua de Saint-Hyacinthe, une entreprise où j’avais fait trois stages durant mes études. J’ai ensuite fait un bref séjour chez SNC Lavalin. Puis, en 1999, j’ai voulu revenir chez nous, ayant toujours été un bon ambassadeur pour ma ville. J’ai toujours eu deux grandes passions : le monde municipal et le réseau de voirie. Un poste s’est ouvert à la Ville de Drummondville, à la suite du départ de Daniel Parenteau. J’ai postulé et j’ai obtenu l’emploi. J’ai toujours fait mon travail de façon consciencieuse et non pas dans le but d’obtenir des promotions. De fil en aiguille, j’ai su relever plusieurs défis et m’adapter à différentes situations, et j’ai gravi les échelons un à un. Puis, l’occasion s’est présentée pour prendre la relève à la direction générale. Avant d’accéder à ce poste, j’ai eu la chance de travailler avec des gens exceptionnels, comme Denis Larocque, Gérald Lapierre et Claude Proulx. L’expérience acquise auprès de ces mentors m’a sans aucun doute été très profitable.»
Tout de même très jeune pour occuper un tel poste?
«Il faut avouer qu’à la direction de villes ou de municipalités, il y a plus de têtes grises. Toutefois, ça tend à changer. Le milieu évolue et on note un changement de garde. À Drummondville, l’organisation municipale fait énormément confiance aux jeunes. D’ailleurs, au sein de l’équipe que j’ai le plaisir de diriger, il y a beaucoup de jeunes qui se sont greffés à des personnes d’expérience. Ça fait un beau mixte, une belle combinaison de talents et ça crée une équipe très dynamique.»
Le poste?
«Un dg, c’est la courroie de transmission entre les élus et l’administration municipale, la fonction publique. Les élus prennent les décisions et, par la suite, l’organisation municipale doit voir à l’exécution de ces décisions. Comme dg, il faut s’assurer que tout se fait dans les lois des règles et aussi en respectant les budgets. Il faut faire les suivis nécessaires et voir à ce que tout fonctionne rondement. Il y a quelque 400 employés à la Ville de Drummondville; donc, à titre de dg, il y a beaucoup de choses à faire.»
De bons défis pour les prochaines années ?
«Définitivement. Nous sortons d’un exercice très important de planification pour les six prochaines années qui nous mènera à un plan d’action 2017-2022. Ce plan est très ambitieux et nous aurons de bons défis à relever. Avec le déploiement de toutes ces actions, Drummondville va se démarquer et les citoyens seront encore mieux desservis. Nous venons de réaliser une planification stratégique sans précédent qui devrait faire de Drummondville un modèle et qui permettra à la Ville d’offrir une expérience citoyenne très positive.»
De bons mentors?
«J’ai vraiment été très bien coaché, particulièrement à Drummondville. Toutefois, je dois admettre que mon premier grand mentor a été Roger Longpré lorsque je travaillais chez EnvirAqua, un bureau d’ingénieurs. À cette époque, Roger m’a pris sous sa tutelle et il a su m’amener à développer mon autonomie et à devenir meilleur.»
Les trois grandes valeurs que tu véhicules ?
«L’intégrité, la rigueur et la simplicité. Peu importe qui utilise ces valeurs, elles permettent toujours d’être efficaces. C’est pour cette raison que j’essaie de les partager au quotidien avec toute mon organisation.»
Sur un plan plus personnel, la petite famille ?
«Ma conjointe Maryse Castonguay et moi sommes les parents de trois garçons de 17, 15 et 12 ans.»
Pourquoi Drummondville?
«C’était naturel de revenir ici. J’ai toujours eu un très fort sentiment d’appartenance. J’ai toujours été très fier de ma ville.»
Tes meilleurs moments personnel et professionnel?
«Sur le plan personnel, c’est la naissance de mes enfants (un cliché). Et sur le plan professionnel, c’est probablement quand j’ai accédé à la direction générale de la Ville et ce, même si ce n’était pas nécessairement quelque chose que j’ambitionnais. J’ai été pris par surprise lorsqu’on m’a demandé d’assurer l’intérim à la suite du départ de Claude Proulx. Et lorsque la Ville a lancé l’appel des candidatures, je me suis laissé prendre au jeu. Aujourd’hui, je suis très fier d’avoir obtenu le poste en passant par toutes les étapes du processus. En fait, je me plais à dire que j’ai accédé à la direction générale de la Ville par la porte d’en avant.»
Bon cercle d’amis?
«J’ai des amis que je fréquente depuis le temps du Collège Saint-Bernard et du cégep. Et l’un de mes meilleurs amis est sûrement Pierre Parenteau. Je sais que je peux compter sur lui en tout temps et Pierre sait que c’est réciproque.»
Les loisirs ?
«J’ai beaucoup de loisirs que j’aime. Le problème, c’est que je n’ai pas le temps de tous les pratiquer. J’ai besoin de bouger. Donc, je joue au hockey une fois semaine et je fais du vélo, de l’entraînement et j’ai recommencé à jouer au tennis. Nous avons aussi un petit chalet en Mauricie et ça me permet là aussi de bouger parce qu’il y a toujours des travaux à faire.»
Un petit côté que peu de gens connaissent?
«J’aime cuisiner. Par exemple, le samedi, j’aime bien préparer le souper pour la famille. Je suis le chef du BBQ et ma lasagne fait fureur. J’ai une recette secrète que je ne partage pas.»
Ton mets préféré?
«Le roastbeef de ma mère. Il n’y a rien qui égale ça.»
Quel est le rôle que tu préfères, ingénieur civil, dg de la ville ou…?
«Chef de famille, sans hésitation.»
Que réserve l’avenir à Francis Adam?
«Je ne sais pas. Je suis très heureux dans ce que je fais et je dis souvent que je n’ai pas besoin de m’inquiéter pour l’avenir. Je fais ce que j’aime, je suis en mesure de relever de beaux défis et je m’investis dans mon travail. Je pense sincèrement que c’est la recette du succès.»
Un rêve que tu aimerais réaliser?
«J’ai toujours dit qu’un jour, j’aurais un petit pied à terre sur la côte est américaine, quelque part dans le Maine. Ça pourrait me permettre d’aller voir plus souvent les Red Sox ou les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, mais pas les Bruins : je n’aime pas les Bruins, c’est simple. J’ai fait plusieurs voyages, mais le Maine, c’est toujours ressourçant pour moi.»
En terminant, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
«Je suis très chanceux. J’ai une belle vie. Donc, ce serait de continuer à être heureux comme je le suis présentement, tant sur le plan personnel que professionnel. Et en y pensant davantage, peut-être d’avoir un peu plus de temps pour ma famille, mes parents et mes amis», conclut Francis Adam.