HOCKEY. Folle journée pour la famille Sévigny, samedi, au Harbour Station de Saint-Jean. Dans une rare transaction entre les deux rivaux du Centre-du-Québec, Mathieu Sévigny est passé des Voltigeurs aux Tigres. Quelques minutes plus tard, il a vu son frère cadet Vincent être réclamé en deuxième ronde par la formation des Bois-Francs. Le tout s’est déroulé sous les yeux du paternel Pierre, anciennement du Canadien de Montréal.
Présent à la table des Voltigeurs pour accueillir les nouveaux membres de l’organisation, Mathieu Sévigny n’a jamais vu venir le coup. L’attaquant de 19 ans a été échangé aux Félins en compagnie du défenseur de 18 ans Jérôme Gravel et d’un choix de deuxième ronde (Sean Rochelle) en retour de l’attaquant de 17 ans Cédric Desruisseaux et d’un choix de premier tour en 2020.
«Je ne m’attendais pas du tout à ça. Ça m’a pris par surprise, mais je suis content. Je m’en vais dans une équipe qui veut gagner la coupe dès l’an prochain. Ça me touche qu’ils me considèrent comme un outil important pour y parvenir. Je vais me défoncer à 200 % pour les aider», a lancé Sévigny, qui arborait toujours un polo des Voltigeurs sous son nouveau chandail des Tigres.
«C’est beaucoup d’émotions pour toute la famille. On est tous très excités», a-t-il ajouté.
Premier choix des Voltigeurs il y a trois ans (17e au total), Sévigny n’a pas totalement répondu aux attentes placées en lui à l’époque. Devenu un joueur d’énergie spécialiste de la défensive, l’ailier de 6 pieds, 1 pouce et 181 livres a éclot offensivement durant la seconde portion de la dernière campagne.
«Je remercie les Voltigeurs pour ces trois années. J’ai fait un beau parcours à Drummondville, mais je tourne déjà la page. Mon identité vient de changer. Je suis maintenant un Tigre», a dit celui qui a participé au dernier camp des recrues des Flames de Calgary.
De son côté, Vincent Sévigny a aidé les Estacades de Trois-Rivières à atteindre la finale de la coupe Jimmy-Ferrari ce printemps.
«On n’a jamais eu l’occasion de jouer ensemble. Vincent est un défenseur défensif, mais qui peut aussi montrer quelques flashs en offensive grâce à sa vision du jeu. Il possède un bon gabarit et il joue de façon physique. On retient tous les deux de notre père. On est des travailleurs acharnés. Notre éthique de travail est notre plus grande force», a expliqué Mathieu.
Un point final à l’année de transition
Pour sa part, Dominique Ducharme s’est déclaré ravi d’avoir pu mettre la main sur un espoir de la trempe de Cédric Desruisseaux. En incluant les séries, l’athlète natif de Warwick a marqué 41 buts en 47 matchs cette saison.
«Aujourd’hui, on recherchait des jeunes joueurs capables de marquer des buts. Desruisseaux va pouvoir faire ça pendant quatre saisons. C’est un attaquant rapide et talentueux. Son tir est dangereux dans toutes les situations», a lancé le directeur général des Voltigeurs.
S’inscrivant dans la foulée des échanges effectués aux Fêtes, le départ de Sévigny marque la fin d’une époque chez les Voltigeurs. Il était de loin le joueur possédant le plus d’ancienneté à Drummondville.
«Ça fait mal. Sévigny est un vétéran avec beaucoup de leadership. Mais c’est la dernière transaction qu’on fait pour le futur de l’organisation. Ça met un point final à notre année de transition», a expliqué Ducharme.
C’est sans oublier que les Drummondvillois ont mis la main sur un autre choix de premier tour grâce à ce troc. «Ce choix nous sera un outil quand on entrera dans nos années compétitives. Ça nous permettra de faire une transaction pour acquérir un joueur d’impact, quand l’équipe visera la coupe Memorial», a fait valoir Ducharme, qui s’attend à voir l’équipe fait un bond vers l’avant dès 2017-2018 après trois années dans le dernier tiers du classement.
Soulignons que les Voltigeurs ont également conclu une transaction avec les Cataractes, obtenant le gardien Jonathan Cournoyer en retour de l’attaquant Olivier Charest. Ces deux joueurs sont âgés de 17 ans. «On manquait de profondeur devant le filet. Notre nouvelle profondeur en attaque nous a permis d’y remédier», a expliqué Ducharme.
Tant Ducharme que le dépisteur-chef Jean-Sébastien Perron se sont dits satisfaits de ce repêchage, qui aura permis aux Voltigeurs de combler leurs lacunes en offensive. L’équipe aura réclamé huit attaquants, quatre défenseurs et un gardien.
«On est satisfait, mais ce n’est que dans trois ou quatre ans qu’on pourra faire un véritable bilan de ce repêchage. On a été chercher des gars non seulement avec des habiletés en attaque, mais aussi avec du caractère et du vécu», a souligné Perron.