COUP DE COEUR. Le 20 mai dernier, je m’accordais une sortie en solitaire à la Maison des arts Desjardins Drummondville, un moment toujours bienvenu et nécessaire lorsqu’on mène une vie effrénée! J’ai assisté au spectacle de l’artiste reconnu pour son langage mélodieux et ses textes imagés et remplis de grandes émotions : Alex Nevsky. Une heure et quart de musique qui va droit au cœur et qui fait du bien à l’âme, magnifiquement livrée par un artiste talentueux et attachant.
Il faut dire d’emblée que j’y allais sans aucune attente, parce que hormis ses succès commerciaux, les autres chansons de ses trois albums m’étaient inconnues. Je savais également peu de détails sur ce charismatique auteur-compositeur-interprète qui m’a séduit très rapidement.
Il est approximativement 20 h 05 lorsqu’Alex monte sur scène, seul et sans avertissement. Le public lance des cris de joie. Dans l’une de ses mains, il tient un pain pita… dédicacé! Il l’offrira à la personne qui aura le mieux dansé sur un bref <@Ri>beatbox<@$p> qu’il réalisera quelques secondes plus tard. Tout juste en avant, à gauche de la scène, une admiratrice s’époumone en criant. Elle désire ardemment repartir chez elle avec le pain. Son souhait se réalise. Elle accourt sur la scène, saute au cou de son artiste chouchou et l’embrasse juste avant de lancer un «Oh my god!» bien senti.
«Il faut que tu saches que ça va moisir. Tu ne peux pas le mettre dans un cadre! (…) Je n’ai jamais vu ça une telle réaction, c’est vraiment troublant!», souligne l’artiste en s’esclaffant, avant de présenter celle qui assure sa première partie : Ariane Brunet. Avec sa voix mélodieuse et feutrée qui rappelle un peu celles d’Ingrid St-Pierre et de Marie-Pierre Arthur, l’auteure-compositrice-interprète de <@Ri>Lumière<@$p> transporte le public dans un univers musical rafraîchissant teinté de jazz et de folk.
Celui qu’on attendait tous revient cette fois avec ses quatre musiciens, vers 21 h, en lançant son spectacle avec La beauté et Le lit des possibles, deux titres se retrouvant sur son plus récent album Nos Eldorados. Il ne suffit que quelques instants pour que la magie opère et qu’on ait l’impression que le temps s’arrête.
Puis, celui qui affectionne les onomatopées s’adresse aux spectateurs en sollicitant leur participation vocale, non sans une pointe d’humour.
«Je sais qu’il y en a qui trouvent que ça l’air vraiment facile ce que je fais, comme "pa pa pa", "la la la"… Oui, c’est vrai, en effet, c’est facile. Pis il y a un autre truc que j’ai développé, c’est le "oh oh oh" pis pour vrai, c’est vraiment rushant. J’aimerais ça qu’on fasse un exercice qui va vous mener à une chanson, ok?», a-t-il lancé avant d’entonner Le cœur assez gros.
Le tempo ralenti par la suite laissant davantage place à la voix d’Alex. Il enfile ainsi tant des nouvelles chansons que des pièces d’Himalaya mon amour, soit J’aurais des mains et Tuer le désir. Cette partie du spectacle d’une vingtaine de minutes m’a enchantée, quoiqu’un petit peu trop longue.
L’amoureux des mots a toutefois su créer un crescendo avec Fanny durant laquelle il a invité toute la salle à se lever. Claquements de mains, chants en chœur, cris et sauts de joie résument bien cette dernière portion de la soirée. Aux premières notes de Polaroid et Les coloriés, les cris ont redoublé d’ampleur.
La soirée s’est terminée de belle façon avec la seule et unique chanson On leur a fait croire.
Le spectacle d’Alex Nevsky s’illustre par la prestance de l’artiste sur scène et sa parfaite symbiose avec ses musiciens, mais surtout par des arrangements dynamiques réalisés notamment par les synthétiseurs omniprésents.
Bref, c’est un Alex Nevsky attachant, drôle, près de son public, spontané et intègre que j’ai découvert samedi dernier. C’est donc pour toutes ces raisons que je lui attribue le premier coup de cœur de L’Express week-end.