JUSTICE. Amorcée en février, l’enquête sur remise en liberté du présumé meurtrier Jean-François Toupin-Houle a pris fin peu avant midi, jeudi, au palais de justice de Victoriaville. Le juge Raymond W. Pronovost de la Cour supérieure du Québec a pris le dossier en délibéré et fera connaître ultérieurement sa décision par écrit aux parties.
L’audience avait repris à 9 h 30. L’avocat de l’accusé, Me Matthieu Poliquin, assisté de Me Jean-Riel Naud, a fait entendre deux témoins, dont l’accusé lui-même.
Vingt-cinq minutes ont été nécessaires pour l’audition de ces témoins dont le témoignage est frappé d’une ordonnance de non-publication. Par la suite, pendant une heure, Me Matthieu Poliquin a fait valoir ses arguments militant pour une remise en liberté de son client.
Après une pause d’une dizaine de minutes, ce fut au tour du procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Philippe Garneau, de prendre la parole et d’exposer, pendant quelque 40 minutes, ses arguments au juge Pronovost.
À plusieurs reprises au cours de l’audience, des proches de la victime, Judith Élémond Plante, n’ont pu s’empêcher de sangloter. En cours de route, par ailleurs, le magistrat a fait part de son étonnement du fait que, dans le présent dossier, l’enquête préliminaire n’ait pas encore été tenue. «Il va falloir bouger, a-t-il lancé aux deux parties. L’arrêt Jordan, ce n’est pas juste pour le futur.»
Commentaires limités
En raison de l’ordonnance de non-publication, les procureurs font preuve de prudence dans leurs commentaires. «La remise en liberté sous conditions de l’accusé minerait la confiance du public envers l’administration de la justice», a souligné le procureur de la poursuite Me Jean-Philippe Garneau.
En défense, Me Matthieu Poliquin a soutenu s’être déchargé de son fardeau, compte tenu des critères de la sécurité du public, d’assurer la présence à la cour de l’accusé et de la confiance du public envers la justice. «J’ai demandé une remise en liberté estimant qu’en vertu de la loi, il peut être remis en liberté», a-t-il noté.
Lors de la première journée d’audience en février pour cette enquête sur remise en liberté, sept témoins (deux en poursuite et cinq en défense) avaient été entendus.
Dans cette affaire, Jean-François Toupin-Houle, 24 ans de Drummondville, fait face à l’accusation la plus grave du Code criminel, celle de meurtre au premier degré.
L’accusé fait face à la justice relativement à la mort violente de Judith Élémond Plante, une jeune mère de 22 ans, survenue dans la nuit du 27 juillet dans son logement de la rue de l’Aqueduc à Victoriaville.
Les policiers de la Sûreté du Québec, appelés pour une vérification, avaient découvert, tôt le matin, la jeune femme grièvement blessée et dont le décès a été constaté plus tard en matinée au centre hospitalier. La SQ avait ensuite annoncé, en après-midi le même jour, l’arrestation de Jean-François Toupin-Houle dans la région de Trois-Rivières.