MOTOCROSS. Coup de théâtre dans le milieu du motocross. La sixième étape du championnat canadien, qui devait avoir lieu du 14 au 16 juillet à la piste d’Ulverton, se déroulera plutôt à Notre-Dame-du-Bon-Conseil.
Au cœur d’une bataille juridique depuis plusieurs années, le site du Motocross d’Ulverton a été frappé par une restriction de la Commission de la protection du territoire agricole. À la suite d’un amendement dans le règlement de zonage de la municipalité, les organisateurs de l’événement ont donc été contraints de se tourner vers la piste de Bon-Conseil. Les dates de la compétition demeurent toutefois les mêmes.
«C’est un grand deuil pour tous les amateurs de motocross à travers le Canada. Ulverton, c’était la piste la plus appréciée des coureurs. C’est un site exceptionnel, le seul avec un dénivelé aussi prononcé, ce qui donnait lieu à des courses spectaculaires. C’est vraiment malheureux», a laissé tomber le promoteur de l’événement, Jean-Marc Benoît.
Même son de cloche du côté du président du CMRC, Mark Stallybrass, qui s’est dit attristé par cette nouvelle. «Ulverton est l’une des plus belles pistes naturelles du circuit et possède une riche histoire en tant qu’hôte du championnat canadien. Pour l’instant, impossible de savoir si notre événement pourra y revenir dans le futur.»
Il y a deux ans, une entente hors cour de dernière minute était survenue entre les organisateurs du Motocross et la Municipalité d’Ulverton. Aujourd’hui, Jean-Marc Benoît s’explique mal comment le différend entre les deux parties a pu en arriver là.
«C’est une chicane de voisins qui dure depuis des années. Quelqu’un au sein du conseil municipal s’est juré de faire fermer notre piste. Il n’a jamais lâché le morceau et il a réussi. Oui, la piste est située en zone agricole, mais la plupart des autres pistes au Québec le sont aussi. Ailleurs, les municipalités se battent et déboursent de l’argent pour faire changer la réglementation ou obtenir une permission», a-t-il fait valoir en citant les exemples de Deschambault, Sainte-Julie, Issoudun, La Tuque et Sainte-Sophie.
«À Ulverton, c’est le contraire. Pourtant, il y des retombées importantes qui sont reliées à notre événement, des retombées qui s’en iront maintenant à Bon-Conseil. Je sais que ça grogne parmi les citoyens d’Ulverton. Ce sera assurément un enjeu aux prochaines élections municipales», a ajouté Benoît.
Ce dernier a également rejeté du revers de la main l’argument du bruit relié aux courses de motocross. «Le bruit est régi de façon très stricte par le CMRC. Tous les tests démontrent qu’on ne dépasse pas 94 décibels.»
Au cours des prochaines semaines, les organisateurs se concentreront donc à réaliser les changements nécessaires à la piste de Bon-Conseil pour s’assurer qu’elle réponde aux exigences du circuit national.
«La piste de Notre-Dame n’a pas le même dénivelé qu’à Ulverton, mais elle possède le plus beau sol au Canada. C’est une terre jaune et sans roche qui devient dure. On a donc la matière première parfaite pour créer une piste spectaculaire. Ce sera le même circuit, son design sera remodelé et les bosses seront aménagées différemment. Des estrades pouvant accueillir 10 000 personnes seront installées tout autour du circuit. Les spectateurs vont voir l’action de très proche», a expliqué Jean-Marc Benoît.
Compte tenu de la situation géographique avantageuse de Bon-Conseil, le promoteur s’attend à battre des records tant au chapitre de la participation des pilotes que de l’affluence aux guichets. L’événement culminera par la présentation de deux courses dans la classe MX1, le dimanche 16 juillet, mettant en vedette les favoris locaux Kaven Benoît et Tim Tremblay.
Constitué de dix étapes, le championnat canadien prendra son envol le dimanche 4 juin, à Kamloops, en Colombie-Britannique. Des manches se dérouleront également en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Outre Bon-Conseil, le circuit s’arrêtera une autre fois au Québec, le 6 août, à Deschambault.