Indignation chez les usagers du transport adapté

Indignation chez les usagers du transport adapté
S'il y a de moins en moins de fonds

FINANCEMENT. Les usagers du transport adapté de la MRC de Drummond sont indignés du financement de 3 millions de dollars par année accordé à l’échelle provinciale.

«C’est nettement insuffisant, clame Brigitte Baril, présidente de l’Association des personnes handicapées de Drummond. Une hausse de 20 millions de dollars était réclamée pour le transport adapté au Québec, il y a tout un écart entre la réalité et ce qu’on demandait. Si on répartit ce 3 millions, cela fait 3 $ par année par personne admise.»

Ce montant est d’autant très peu si l’on considère que depuis presque cinq ans, les organismes concernés doivent composer avec des ressources financières minimales.

«C’est inconcevable. Depuis quatre ans, le financement gouvernemental annuel en transport adapté n’a pas augmenté d’un iota et est demeuré à 90 millions, malgré le fait que les coûts de déplacement des personnes handicapées s’élèvent à plus de 170 millions et augmentent de 10 millions par année. En plus, le nombre de personnes qui requièrent ces services est, de façon significative, en hausse constante», affirme Rosanne Couture, directrice générale de l’Alliance des regroupements des usagers du transport adapté du Québec (ARUTAQ).

Tel que l’avaient souligné des acteurs du milieu réunis en février dernier pour dénoncer l’inertie du gouvernement, une dizaine de nouveaux usagers s’ajoutent à la liste de Transport Diligence aux six semaines.

«Avec le vieillissement de la population, ça ne cessera pas de croître. C’est inquiétant», affirme Daniel Mailhot, directeur de l’Association des personnes handicapées de Drummond.

«Si on a de moins en moins de fonds, ce sera difficile pour les usagers de recourir à ce service. C’est eux au bout de la ligne qui vont en souffrir», soutient pour sa part Mme Baril.

La contribution gouvernementale qui était auparavant de 65 % ne représente plus qu’une moyenne de 50 %, le reste de la facture devant être assumé par les municipalités et les usagers.

L’ARUTAQ réclame donc au gouvernement du Québec une révision à la hausse du budget 2017-2018 dédié au transport adapté, de manière à ce que sa contribution représente 65 % des coûts reliés aux déplacements des personnes. Elle demande aussi que le gouvernement s’engage dans un financement à long terme qui réponde aux besoins déjà prévisibles.

«Ce sous-financement que les usagers décrient depuis plusieurs années et dont l’impact prend la forme de coupures et de réductions de services dans ce qui représente leur seul moyen de se déplacer a assez duré!» laisse tomber Mme Couture. 

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