RÉGIONAL «Ces trois trous de cul méritent juste la prison, et ils vont en faire, crois-moi.» Ces propos, la plaignante reconnaît les avoir prononcés à un ami, le 3 novembre 2014, un peu plus d’une semaine après les agressions sexuelles alléguées.
La jeune femme a reconnu ces propos, hier, alors qu’elle était contre-interrogée par Me Yves Savard, l’avocat de Pierre-François Blondeau (alias Midaz), l’un des trois accusés avec Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina.
À la question posée, la plaignante a complètement nié avoir juré à Midaz qu’elle était majeure.
Consciente, a-t-elle dit, du fait qu’elle puisse paraître plus âgée en raison de son apparence physique, la jeune fille, contrairement à ce qu’elle affirmait à l’enquête préliminaire, soutient qu’elle aurait eu une relation sexuelle avec Midaz dans le véhicule, mais aussi sur le plancher de la salle de bain de la chambre de l’Auberge Hélène.
Parfaitement convaincue, a-t-elle dit aussi, que Pierre-François Blondeau conduisait le Jeep en direction de l’auberge et que Jean-Christophe Martin se retrouvait au volant, le lendemain, sur le chemin du retour vers la région de Québec.
Si, dans l’interrogatoire vidéo, elle ne fait pas mention de relations avec Midaz, la présumée victime a confié que des «flashs» lui sont revenus en mémoire en entendant, à la radio, une chanson du chanteur.
Sur la route du retour, la jeune femme dit qu’il se peut très bien qu’elle ait consommé du cannabis. Elle ne peut non plus identifier lequel des trois accusés aurait mentionné que ses parents étaient avocats au moment où il était question de ses problèmes à l’école.
Elle ne peut dire non plus qui a prononcé les paroles «ni vu, ni connu» lorsqu’elle a été reconduite à son lieu de départ.
À savoir si elle avait déjà menti sur son âge dans le but de rencontrer un garçon, la plaignante a répondu non à l’enquête préliminaire en février 2016. «Physiquement, j’ai l’air plus âgée, je n’ai pas à mentir sur mon âge. Je ne suis pas gênée de mon âge», a-t-elle confié, propos repris en réponse de Me Éric Thériault de la poursuite lors du réinterrogatoire où elle a dit avoir compris aussi qu’il s’agissait du fait de parler de son âge de vive voix.
Questionnée sur le compte Tinder qu’elle a déjà eu, la jeune femme a fait savoir que plusieurs de ses amis en avaient un également. «On avait même un concours pour la personne qui obtiendrait le plus de "like"», a-t-elle souligné.
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Me Éric Thériault de la poursuite avait gardé pour la fin le témoignage de la Dre Jacynthe Rousseau qui a procédé à l’examen médico-légal de la plaignante qui se trouvait, selon elle, en état de stress lorsqu’elle s’est présentée au centre hospitalier pour cet examen.
La Dre Rousseau a fait état de ses observations, notamment de nombreux hématomes aux seins, des douleurs aux épaules avec hématomes.
L’examen gynécologique a révélé, a-t-elle noté, une petite lésion sur les petites lèvres, une rougeur et une enflure à l’hymen et au périnée.
Le médecin a aussi constaté une importante enflure et une petite fissure à l’anus. «C’était très douloureux», a-t-elle commenté.
Le vagin présentait un saignement et des sécrétions anormales de couleur grisâtre. Quant au col utérin, il présentait une lésion avec saignement.
«Elle avait beaucoup de douleurs et de symptômes», a souligné la Dre Rousseau en parlant de l’état général de la patiente.
Enfin, la partie défenderesse entrera en jeu aujourd’hui avec un premier témoin, l’un des accusés.