RÉGIONAL| Membre de l’organisation qui a présenté la soirée «rave» du 24 octobre 2014 au Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville, un jeune homme, qui avait 16 ans à l’époque, s’est excusé, environ une semaine plus tard, auprès de la plaignante qui aurait été agressée sexuellement par Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina.
Le jeune homme connaissait bien la plaignante. Après la soirée, avant le départ des autobus, le témoin a vu la plaignante qui lui a demandé de lui remettre ses bagages puisqu’elle ne reprenait pas la route. «J’avais des interrogations sur ce qu’elle allait faire. Je l’ai questionnée, mais elle ne m’a pas répondu», a-t-il indiqué.
Après la soirée, le jeune homme s’est rendu avec d’autres pour une bouffe au McDonald’s avant de se diriger, vers 3 h 30 ou 4 h, à l’Auberge Hélène du boulevard Arthabaska à Victoriaville.
Il a constaté que son supérieur s’y trouvait, tout comme un photographe embauché pour l’événement, de même que la plaignante et les trois accusés.
Le jeune homme raconte avoir vu Pierre-François Blondeau (alias Midaz) sortir d’un véhicule avec la plaignante accrochée à lui «en position grenouille», a-t-il expliqué. «Ses pieds à elle n’ont pas touché le sol. Je ne comprenais pas ce qui se passait. À ce moment, Midaz a dit : c’est rare qu’une fille veuille autant», a relaté le témoin, ajoutant que le photographe, présent, lui a fait savoir qu’il n’aimait pas la situation.
Le jeune organisateur s’est réveillé assez tard, a-t-il signalé, vers 10 h ou 10 h 30. À ce moment, le véhicule dans lequel prenaient place quelques heures plus tôt notamment la plaignante, les trois accusés et le photographe ne se trouvait plus dans le stationnement de l’Auberge Hélène.
Le lendemain, le jeune homme a reparlé à la plaignante, la taquinant même du fait qu’elle aurait couché avec un gars. «Je prenais cela à la légère, mais elle a dit non, ce n’est pas drôle.»
Une semaine plus tard, par l’entremise de Messenger, le jeune homme a contacté la plaignante pour lui offrir ses excuses. «En mon nom et en celui de l’organisation, je me suis excusé, car j’ai su qu’elle n’avait pas eu une nuit facile», a-t-il confié.
Un autre témoin des actes sexuels
Par ailleurs, plus tôt dans la journée, sixième témoin appelé par le ministère public le maître d’événement du Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville, Francis Caron, en fonction lors de la fameuse soirée du 24 octobre 2014, a raconté hier avoir été témoin de gestes sexuels ce soir-là.
Entre 20 h et 23 h, le maître d’événement a raconté avoir eu beaucoup de pain sur la planche, les agents de sécurité ne demeurant pas à leur position, des participants étaient malades, nécessitant l’intervention des paramédics et de la police.
Mais peu après, vers 1 h 15 ou 1 h 30, la cuisinière Sylvie Forand l’informe de la présence de trois garçons et d’une fille dans la cuisinette. Elle l’invite donc à aller vérifier dans la cuisinette.
En entrant dans la cuisinette, la lumière de la salle lui permettant de bien voir, a-t-il dit, Francis Caron identifie, sur le divan, Pierre-François Blondeau, à gauche, et Dominic Vézina, à droite. «Ils regardaient la scène. Une fille nue faisait une fellation à Jean-Christophe Martin qui était debout», a-t-il raconté.
Le maître d’événement a vivement réagi. «Je leur ai fait savoir que ce n’était pas la place. Je leur ai dit : sortez de là. Ils m’ont répondu que c’était correct», a fait savoir M. Caron.
Le maître d’événement est retourné pour une vérification de deux à cinq minutes plus tard. «C’était la même position pour tout le monde. Mais j’ai entendu, cette fois, Jean-Christophe Martin dire à deux reprises : «J’ai juste envie de la f…» pendant qu’il lui prenait la tête et suivait le mouvement de la fellation», a-t-il relaté, tout en précisant, en contre-interrogatoire qu’il n’a perçu aucune menace, mettant les paroles prononcées sur le coup de l’excitation.