La collection d’œuvres d’art de la MRC de Drummond commence à prendre de l’envergure avec ses 19 tableaux, de 14 artistes différents, et le temps est venu de prendre les moyens pour la diffuser.
C’est l’une des tâches à laquelle s’emploiera Jocelyn Proulx, agent de développement culturel à la MRC de Drummond, dont les locaux, qui abritent ces œuvres, sont situés sur la rue Lindsay, presque en face de l’hôtel-de-ville de Drummondville.
«Les tableaux sont accrochés aux murs de la grande salle de conférence et dans les corridors, mais ce n’est pas suffisant pour les faire connaître au public, même s’ils peuvent être admirés par les gens qui viennent dans nos bureaux. Nous allons faire davantage pour favoriser la diffusion de ces œuvres», d’affirmer Jocelyn Proulx, qui connait chacun de ces tableaux dans ses moindres détails de même que son auteur bien sûr.
«La collection est présentée depuis quelques années dans le dépliant du circuit des ateliers, galeries d’art et musée de la MRC de Drummond. Une nouvelle édition est réalisée chaque année. La visite commentée sera inscrite aux activités des Journées de la culture 2017 pour la première fois. Une demande d’exposition a été faite pour un lieu d’exposition de Drummondville en 2018, mais il est sage d’attendre l’acceptation de ce dernier avant de le mentionner. La MRC proposera aussi aux municipalités locales qui le souhaitent d’exposer quelques œuvres de la collection dès que l’expo de 2018 sera réalisée. Aussi, un document présentant les œuvres de la collection sera rendu disponible sur le web d’ici quelques semaines», nous a révélé Jocelyn Proulx.
C’est en 2009 que la MRC a débuté sa collection. Pourquoi? «Pour acquérir des œuvres afin de conserver et mettre en valeur le patrimoine artistique de la MRC pour les générations actuelles et futures». Donc, pas question de revendre, même si les tableaux finissent par prendre de la valeur. La MRC a une politique d’investir environ 4000 $ par année pour procéder à l’achat d’une œuvre, mais ça ne veut pas dire que toute cette somme est dépensée. Un des critères pour l’achat est que l’artiste doit être originaire de la MRC de Drummond ou y avoir résidé durant un certain temps. La valeur actuelle de la collection est d’environ 40 000 $.
«Nous avons une belle variété et elle mérite d’être connue. On parle d’aquarelles, de photos, de céramiques, de peintures à l’huile et à l’acrylique et de pastel. Les artistes aussi gagnent à être connus. Ils y consacrent leur vie, la plupart ne vivent pas richement, mais ils ont le contrôle de leur horaire. Certains préfèrent travailler tôt le matin, ils choisissent le moment de leur inspiration. Le côté le plus fastidieux est de remplir les formulaires pour demander des subventions. C’est un travail continu et il y a des formations pour les aider», souligne l’agent culturel.
Un exemple
Pour bien faire comprendre qu’il faut regarder de près pour saisir la subtilité d’une œuvre, l’exemple du tableau «L’esprit du jeu», de Claude Bibeau, est éloquent. La scène représente des joueurs de hockey qui semblent participer à une bagarre générale. Mais il s’agit d’un jeu de hockey où les joueurs d’habitude ne se touchent pas. «Cette peinture est typique de l’oeuvre de Bibeau qui met en scène des jouets d’enfants comme propos sur la société moderne», indique le descriptif. «L’adaptation d’images et de formes puisées dans la culture populaire et dans l’univers des jeux d’enfants lui sert à formuler son langage pictural où l’imaginaire est au service d’une valorisation de la peinture. Cette manipulation lui permet en même temps de formuler un commentaire critique sur les moeurs et les valeurs de ses contemporains… L’artiste, qui s’est lui-même représenté parmi les spectateurs derrière le filet, a aussi représenté un ami mannequin de Montréal comme joueur de hockey (cheveux noirs ou blonds c’est toujours la même personne)».
Chacune des œuvres de la collection de la MRC est accompagnée d’un descriptif fort utile pour connaître autant l’artiste que le fruit de sa création.