Métier : acrobate

Métier : acrobate

SPORTS. Petite, Rachel Gauthier grimpait partout et aimait se retrouver dans des positions impossibles. Un amour qu’elle a conservé toute sa vie, puisqu’elle est désormais acrobate aérienne de profession. 

Après une poignée de main vigoureuse, un câlin un peu inattendu et plusieurs petites blagues, l’infatigable Rachel Gauthier s’est assise sur son tapis de yoga avec l’auteure de ces lignes afin de dévoiler un peu de son quotidien plutôt mouvementé.

Il faut savoir que Rachel Gauthier a une feuille de route impressionnante : elle a fait des pirouettes pour Cavalia, travaillé comme cascadeuse dans une production américaine avec Vin Diesel, prêté son corps souple à un personnage du jeu vidéo «Batman : Arkham Origins»  et embarquera prochainement sur un luxueux bateau de croisière, direction la mer Baltique, pour offrir des spectacles.

«C’est comme ça dans la vie, on ne sait jamais exactement comment cela va virer. Il faut simplement faire confiance et laisser aller!», ajoute celle qui semble aussi à l’aise la tête en bas que les pieds bien ancrés au sol.

«Quand je serai grande, je serai prof!»

Entre deux contrats, elle a enseigné quelques cours d’Airyogalates au Studio Inspiration de la rue Saint-Jean. Des bandes de tissus sont accrochées au plafond de la salle, le but étant de se suspendre et de réaliser différentes positions qui étireront et feront travailler tous les muscles du corps.

«On doit accepter de se laisser débalancer et de sortir de sa zone de confort, mais on se surprend constamment!» s’exprime-t-elle. Elle étire ses jambes en grand écart comme si rien n’était, avant de poursuivre : «Certains de mes anciens élèves m’ont déjà remis des cartes pour me dire à quel point j’ai changé leur vie, à quel point je les ai aidés à prendre confiance en eux. C’est incroyable de recevoir ces témoignages. Ça fait chaud au cœur, ça me nourrit énormément.»

Elle n’écarte pas l’idée de revenir donner des cours, si l’opportunité se présente.

Trouver l’amour au cirque

La dynamique trentenaire se souvient que son premier coup de foudre pour le monde du cirque a été le trapèze. «J’avais tellement trouvé ça beau! En même temps, c’était un peu inaccessible : comment peut-on faire ça dans la vie? J’avais ce désir et parfois, la vie nous amène des choses magnifiques», se rappelle Rachel Gauthier d’un air épanoui.

Elle est effectivement entrée à l’École de cirque de Québec quelques temps après. «J’ai trouvé l’amour à l’École de cirque. Mon premier trapèze, je l’ai appelé Roméo», rigole-t-elle.

Elle est d’ailleurs particulièrement fière d’avoir pu performer avec Cavalia, qui a toujours été un rêve pour elle. «C’est une équipe merveilleuse. J’ai toujours aimé les chevaux, je suis cavalière dans la vie. On peut créer des images grandioses, et on a rarement la possibilité de faire ça en tant qu’artiste», dévoile-t-elle en décrivant des numéros où elle se rappelle avoir tournoyé au-dessus des chevaux.

Gagner sa vie en tant qu’artiste aérien n’est toutefois pas chose aisée dans la Belle Province, malgré toute la passion que l’on peut y investir. «Il y a très peu de débouchés. C’est plate à dire, mais les compagnies n’ont souvent pas d’argent. Ce qui est compliqué, c’est faire valoir qu’un artiste de cirque doit être payé convenablement», expose Rachel Gauthier d’un air navré.

«Souvent, on nous demande de faire des performances pour des bouchées de pain ou en nous promettant du rayonnement. Le rayonnement n’a jamais payé ma pinte de lait ou mon loyer. Je pense que c’est la réalité de beaucoup d’artistes québécois, toutes disciplines confondues.»

Comment entrevoit-elle l’avenir ? «Je veux pouvoir voyager, faire ce que j’aime et être entourée de personnes merveilleuses. Les cinq prochaines années m’amènent vers mes quarante ans. J’ai encore tellement de projets. Je veux me préparer à être grande!» résume-t-elle, en précisant toutefois qu’elle a plein d’idées de numéros qui n’ont toujours pas été présentés au public. Qui sait?

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