RÉGIONAL. Une amie de la plaignante, le sergent François Beaudoin, de la SQ, l’enquêteur au dossier, et la toxicologue judiciaire Édith Viel ont défilé à la barre des témoins hier au procès de Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina, accusés de crimes sexuels sur une adolescente de moins de 16 ans.
Le sergent François Beaudoin a été interrogé par le procureur de la poursuite, Me Éric Thériault. Il a fait savoir que la plaignante, âgée de 15 ans au moment des faits allégués, a porté plainte le 30 octobre 2014 dans un poste de police municipale de la région de Québec.
À la suite de l’entrevue vidéo, l’enquêteur et la plaignante ont effectué une reconnaissance des lieux où les gestes reprochés aux accusés auraient été commis. «La plaignante n’a fait preuve d’aucune hésitation dans l’identification», a précisé le sergent Beaudoin, un policier de 25 ans d’expérience, enquêteur depuis 19 ans.
Les premiers gestes allégués auraient été commis dans la cuisinette de la salle Bois-Francs, tandis que le «party» se déroulait non loin dans la salle Cristal.
À l’Auberge Hélène, des gestes reprochés seraient survenus dans l’une des deux chambres, la chambre 27 dans laquelle on retrouve deux lits. Des gestes auraient été commis dans la salle de bain et sur l’un des lits, alors qu’un couple occupait l’autre lit.
Droguée ou non?
En contre-interrogatoire, le sergent Beaudoin a reconnu avoir enquêté pour savoir si la plaignante a pu être droguée par les accusés.
Mais aucune accusation en ce sens n’a été déposée par le directeur aux poursuites criminelles et pénales.
Aucune trace de GHB, appelée aussi la drogue du viol, n’a été retrouvée dans l’organisme de plaignante.
Le rapport toxicologique révèle cependant de la méthamphétamine et une autre substance, a souligné le policier.
Expliquant les résultats du rapport d’expertise en toxicologie, Édith Viel, toxicologue du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal, a fait savoir que les analyses ont révélé la présence de méthamphétamine dans le sang de la plaignante lors des prélèvements effectués 36 heures après les agressions présumées.
Une certaine substance, utilisée notamment pour les médicaments traitant les allergies, les vertiges et nausées, a aussi été détectée dans l’urine de l’adolescente qui avait 15 ans à l’époque des faits allégués le 25 octobre 2014.
Questionnée par le procureur de la poursuite, Me Éric Thériault, sur le GHB, l’experte a été formelle : aucune trace dans l’urine. Mais, a-t-elle fait savoir, le GHB se dissipe assez rapidement, entre six à huit heures dans le sang et peut mettre 12 heures à disparaître dans l’urine.
Une amie témoigne
Après Édith Viel, Me Thériault du ministère public a appelé, comme troisième témoin, une adolescente de 17 ans, une amie de la plaignante, qui a pris part à la soirée.
Dans l’autobus scolaire bien rempli de jeunes, dont la moyenne d’âge se situait, selon elle, à 16, 17 ans, l’adolescente dit avoir bu un seul verre de vodka jus d’orange. «Les autres aussi consommaient et étaient bruyants», a-t-elle relaté.
En arrivant à la soirée, la jeune fille raconte qu’on lui a remis, puisqu’elle était mineure, un bracelet d’une certaine couleur, même couleur que celui de la plaignante.
L’adolescente a admis avoir consommé une première pilule d’ecstasy avec la présumée victime et une autre amie. «J’ai eu conscience d’en avoir pris une deuxième, mais je ne sais pas avec qui. Après la première pilule, j’ai perdu le fil, j’ai été malade toute la soirée, de même que sur le chemin du retour», a-t-elle raconté.
La consommation du premier comprimé serait survenue environ une demi-heure après son arrivée à la soirée.
Questionnée en défense, l’adolescente n’a pas été en mesure d’évaluer la moyenne d’âge des jeunes qui participaient à la fête.