CHANSON. Adolescent, Pascal Allard avait le béguin pour la reine du country Renée Martel à un point tel qu’il rêvait de lui demander sa main. Des dizaines d’années plus tard, voilà qu’il lance son premier album intitulé J’aurais voulu marier Renée Martel.
Un disque authentique comme son créateur, sans prétention et où l’amour du country se fait sentir dans chacune des 12 pièces de l’album. En plus d’avoir apposé le nom de Renée Martel sur son disque, Pascal Allard a également écrit la pièce Je voulais marier Renée Martel.
«Lorsque j’avais 15 ans, elle avait lancé son album Je reviens, un retour après quelques années d’absence. Ça jouait constamment chez nous. Je la trouvais tellement belle, j’avais le crush sur elle. (…) Elle est une figure importante de la culture québécoise et je trouve qu’elle n’est pas assez reconnue. Voilà la prémisse de mon album», affirme-t-il.
Celui-ci a même reçu un commentaire de la principale concernée : «J’adore ça pis je trouve que c’est super bien écrit parce qu’il y a beaucoup de références à ma vie, à ma carrière, à mon père (…)»
Un cowboy en running
Naviguant à travers le Bakersfield Sound de la Californie et le country texan d’Austin, le cowboy en running, comme il se plaît à se surnommer, exploite à fond toutes ses influences à travers ses chansons où la sensibilité et le romantisme côtoient l’arrogance et l’humour.
«La majorité de mes chansons sont des histoires issues de mon imaginaire qui est très créatif. Des histoires sérieuses que je raconte avec un sourire en coin», indique-t-il.
De la très personnelle pièce-titre Je voulais marier Renée Martel à l’humoristique mais ô combien d’actualité Le prix du gaz, en passant par l’émouvante Comme ma fille ou encore Mes anges sont sur le payroll du diable jusqu’à la finalité de Bonheur en gélule, Pascal Allard – qui a non seulement écrit, composé, réalisé et produit l’album, mais aussi joué tous les instruments (sauf la guitare steel) – annonce ses couleurs dans ce tout premier album.
«Sur les 12 pièces, 2 abordent des thèmes très sérieux qui font référence à ma vie : Comme ma fille et Bonheur en gélule. La première parle d’une séparation que j’ai vécue dans laquelle j’ai dû dire au revoir à la petite fille de mon ex. Je la considérais comme ma fille et j’ai trouvé ça très difficile de ne plus la voir. Je m’ennuyais énormément. Dans la deuxième chanson, je parle de dépression, de problèmes de consommation, de mes idoles. Je mets en relation ma vie et celle d’autres gens qui ont moins de chance que moi», explique-t-il.
Ses racines country
Né à Drummondville, Pascal Allard grandit sur des fermes de chevaux de course. Son père est entraîneur et travaille avec du country en trame sonore. À cinq ans, il reçoit un disque de son premier héros, Bobby Hachey. En fouillant dans la collection de sa grand-mère, il découvre Marcel Martel, Willie Nelson et les Beach Boys. C’est un collègue de son père, devenu vidangeur, qui lui donne une guitare (sans corde!) retrouvée dans les ordures. Sans permis de conduire, le paternel enfourche son vélo en plein hiver pour aller acheter de nouvelles cordes. C’est sur cet instrument que l’adolescent apprend à jouer et oyant sa passion, ses parents lui achètent une vraie guitare acoustique.
Au moment où le grunge a la cote chez les ados de son âge, il passe ses midis dans les locaux de l’école à répéter des chansons de la famille Daraîche, des Beach Boys et des Beatles. Il décide finalement d’étudier en musique au cégep, mais ennuyé par une formation trop classique, il abandonne ce programme. Il poursuit ses études à l’université en science politique et en histoire tout en jouant de la musique dans les bars et cafés les fins de semaine. Il continuera son apprentissage de la guitare en parallèle avec le musicien Jacques Mandeville, frère de l’un de ses autres modèles importants, Gaston Mandeville.
Secoué par le décès de sa grand-mère en 2003, il se lance, habité par un sentiment d’urgence, dans la conception d’un album de chansons originales afin de réaliser son rêve d’enfance. Le disque Nouveau Monde, qu’il signe sous le pseudonyme de Peya, est lancé en 2009. Malgré les arrangements pop de sa création, Pascal cache difficilement le cowboy qui sommeille en lui durant sa tournée de promotion. Ce projet atteint les oreilles du producteur télé Robert Montour, à qui l’artiste propose de composer des chansons originales pour les émissions MixMania2 et MixMania3. Il crée ensuite plusieurs thèmes musicaux pour le petit écran dont Les Testeurs, Les Dieux de la scène et Brassard en direct d’aujourd’hui.
En 2014, il revient à ses racines : la musique country. Il écrit et compose des chansons dans le but de les proposer à d’autres artistes du genre. Mais en achevant le morceau Je voulais marier Renée Martel, un déclic se produit : cette chanson lui ressemble tant qu’il sent que lui seul peut la chanter. Il compose une quarantaine de chansons pour en conserver une douzaine. C’est ainsi que J‘aurais voulu marier Renée Martel naît.