RÉGIONAL| Au terme d’une sélection qui a duré environ quatre heures, hier, au palais de justice de Victoriaville, six hommes et six femmes ont été choisis pour former le jury qui décidera du sort de trois jeunes hommes de la région de Québec accusés d’avoir agressé sexuellement une adolescente de moins de 16 ans dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014 lors d’une soirée «rave» pour adolescents au Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville.
Dans cette affaire, Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina font chacun face à quatre chefs d’accusation : agression sexuelle avec lésions sur une adolescente de moins de 16 ans, agression sexuelle avec la participation d’une autre personne, contacts sexuels et incitation à des contacts sexuels.
Des centaines de personnes, au moins 400, a-t-on appris, avaient été convoquées pour cette sélection. Pas moins de 70 candidats auront finalement été nécessaires pour que les parties terminent la composition du jury.
Les jurés retenus proviennent principalement de Victoriaville et sa région. Leur âge varie entre 22 ans et 48 ans pour une moyenne de 35 ans.
Les jurés occupent diverses professions, du travail en usine à l’enseignement en passant par le service à la clientèle, la mécanique, le commerce de détail et le monde communautaire.
Deux jurés suppléants, des femmes de 32 ans et de 31 ans, ont aussi été choisis pour prendre la place, au besoin, d’un juré qui pourrait avoir été victime «d’un mauvais coup du sort» comme l’a dit le juge Huot qui s’est, une fois le processus terminé, aux 12 jurés et aux deux jurées suppléantes.
Le président du Tribunal a expliqué ensuite aux 12 jurés qu’ils allaient agir comme le juge des faits alors que lui-même agira en tant que juge du droit.
«Le sort des accusés incombera à vous, à vous seuls. Vous serez souverains dans l’appréciation de la preuve. De mon côté, j’ai le devoir de m’assurer de l’application des règles de droit. Je trancherai les questions de droit, vous ferez de même avec la question des faits», a souligné le juge François Huot avant de donner congé au jury jusqu’à lundi prochain, moment où doit s’amorcer véritablement le procès avec un premier témoin, vraisemblablement l’enquêteur au dossier, le sergent François Beaudoin.
Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Éric Thériault, qui pilote ce dossier, assisté de Me Louis-Charles Bal, devrait faire entendre une quinzaine de témoins.
En défense, chacun des accusés possède son avocat. Deux d’entre eux ont le support d’un confrère et d’une consoeur, de sorte que cinq procureurs agissent en défense.
D’ici lundi, les parties débattront hors jury des questions de droit que devra trancher le juge Huot. «Pour discuter du droit, de l’admission de certaines preuves, pour résoudre des questions de droit et vous éviter des attentes désagréables», a fait le magistrat aux jurés leur ordonnant, par ailleurs, d’éviter de prendre connaissance de tout reportage sur cette affaire, que ce soit dans les médias ou dans les réseaux sociaux. «Vous avez prêté serment de rendre justice uniquement sur la preuve qui vous sera présentée», a rappelé le juge Huot qui, avant l’audition du premier témoin, prendra une cinquantaine de minutes pour faire part au jury de ses directives préliminaires et des règles fondamentales en droit criminel.