JUSTICE. Marie-Pier Mailloux, 29 ans, devra purger une peine d’emprisonnement dans la collectivité de dix mois pour avoir commis une dizaine de fraudes et de vols dans plusieurs commerces de Drummondville depuis 2015.
La suggestion commune entre l’avocat de la défense, Me Lafrenière, et la procureure de la Couronne, Me Bernier, a été entendue mardi au palais de justice de Drummondville.
Marie-Pier Mailloux devra rester chez elle 24 h sur 24 pendant les cinq premiers mois : pour le reste, c’est un couvre-feu de 22h à 7h qui s’appliquera.
À la sentence s’ajoute un remboursement total de 1800 $ à deux victimes, qu’elle devra payer dans un délai de huit mois. Elle avait effectivement allégé le compte en banque d’une connaissance de 1300 $ mais ne lui avait jamais redonné l’argent, en plus de dérober environ 500 $ à une dame qui serait son ancienne employée. Mentionnons qu’elle est responsable d’une garderie en milieu familial qu’elle pourra continuer à gérer.
Une probation de 12 mois devra également être respectée, pendant laquelle la jeune femme devra s’abstenir de pénétrer sur un des nombreux lieux dans lesquels elle a commis des larcins, en plus de ne pas boire d’alcool et de ne pas posséder de documents bancaires qui ne sont pas à son nom.
L’accusée effectue actuellement un suivi auprès de l’organisme Domrémy pour un problème de jeu, et n’aurait pas manqué de rendez-vous jusqu’à présent. «La suggestion reflète la capacité de madame à respecter l’encadrement», explique Me Lafrenière.
«Les infractions ont été perpétrées à répétition. Ce ne sont pas les plus graves du Code criminel, mais Mme Mailloux a de nombreux dossiers. Une peine d’emprisonnement est de mise, mais elle pourra être purgée dans la collectivité. Elle comprend et accepte la responsabilité de ses actes», précise la procureure de la Couronne.
La dame n’a pas d’antécédents judiciaires, et n’a pas récidivé depuis son arrestation.
«Vous devez comprendre qu’il s’agit d’une peine privative de liberté, et qu’une surveillance sera effectuée. Vous avez l’obligation de répondre au téléphone ou à la porte en tout temps, même la nuit. Si vous ne voulez pas être dérangée, on va vous envoyer à la prison, affirme la juge Marie-Josée Ménard en rendant sa décision. C’est sérieux, c’est un engagement que vous prenez devant moi. Vous devez être respectueuse de ces conditions.»
De nombreux larcins
La liste des délits est longue. En tout, on compte une dizaine d’infractions qui ont été commises dans des dépanneurs, épiceries et commerces de détail un peu partout sur le territoire de la ville de Drummondville. Un des plus importants est un vol de 458 $ à l’épicerie Maxi, au cours duquel Marie-Pier Mailloux a réussi à dissimuler des produits d’hygiène, des gobelets de plastique pour enfants et de nombreux autres biens dans son sac à main et sous le banc de bébé d’un des paniers. Un chiffre qui avait fait sourciller la juge Marie-Josée Ménard, au moment du plaidoyer de culpabilité. «Comment on fait pour voler 458 $ dans une épicerie ? Il faut le faire !»
À une autre reprise, la dame a tenté de dérober 529 $ de vêtements et de bijoux à la boutique Ô Plateforme en enlevant les étiquettes.
Rappelons que des chefs d’accusations de fraude ont également été déposés contre la dame pour des infractions qui se sont produites à plusieurs commerces différents. Le modus operandi était relativement simple : Marie-Pier Mailloux achetait une carte de crédit prépayée pour payer ses achats, faisait semblant qu’elle ne fonctionnait pas pour demander au commis d’en prendre une autre identique, faisait mine de renoncer et partait avec la carte de crédit activée.