CINÉMA. Le rôle de François qu’incarne Mickaël Gouin dans le film très attendu Nelly a nécessité une «grosse préparation».
Dans cette œuvre inspirée de la vie de Nelly Arcan, il personnifie l’amoureux de la romancière québécoise incarnée par Mylène Mackay. Ce rôle est particulier parce qu’il est inspiré de certains hommes ayant fréquenté l’auteure au cours de sa vie.
«Anne [Émond], la réalisatrice et scénariste, ne voulait pas pointer du doigt un certain gars, car on s’entend que le personnage ne dégage pas une belle image. Elle a donc bâti François à partir de deux ou trois relations amoureuses toxiques», explique le Drummondvillois.
À ses dires, cela donne lieu à une relation en «montagnes russes» entre les deux protagonistes.
Pour camper François, cocaïnomane, au caractère doux et brusque de style rockeur, Mickaël a dû perdre du poids. Dix-sept livres en un mois. «Je ne suis déjà pas gros, donc ça paraissait!» rigole-t-il.
Sa toute première scène : nu dans un lit avec Mylène Mackay.
«J’ai connu Mylène à l’École nationale de théâtre et on est amis depuis. Ç’a beaucoup facilité les scènes de rapprochements.»
Évidemment, Anne Émond l’a beaucoup aidé dans la composition de son personnage.
«Elle est une réalisatrice qui nourrit beaucoup ses acteurs dans le sens où elle nous envoie beaucoup d’images et vidéos de personnes dont les traits de caractère collent bien au rôle. Dans le cas de François, on s’est beaucoup basé sur Jim Morrison.»
Faire partie de la distribution de Nelly, Mickaël Gouin le voit comme un cadeau. «C’est Anne qui m’a fait la proposition. Lorsque j’ai travaillé sur son précédent film Les êtres chers, nous avons eu un gros kick professionnel. Qu’elle m’ait offert ce rôle, c’est vertigineux considérant qu’à l’époque, j’étais diplômé de l’École nationale de théâtre depuis seulement cinq ans et que ça n’arrive pas souvent qu’un comédien n’ait pas à passer une audition pour décrocher un rôle.»
«Ce fut un gros défi pour moi et en même temps, un beau velours.»
Pour s’imprégner en quelque sorte de l’univers de Nelly Arcan, Mickaël a lu les trois livres de la romancière. Il avait déjà analysé la deuxième œuvre Folle au Cégep de Drummondville, dans le cadre d’un concours littéraire.
«Je me souviens que j’avais trouvé l’histoire très crue, dure et froide. J’ai par la suite lu Putain et c’était encore plus tough et cru. Ce qui est particulier, c’est que lorsque j’ai relu les deux livres et que j’ai découvert le troisième, ma lecture était beaucoup plus douce. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme si je voyais son côté humain», se souvient-il.
Un film accessible
Nelly est librement inspiré de la vie de la romancière québécoise Nelly Arcan (de son vrai nom Isabelle Fortier) décédée tragiquement en 2009. Mylène Mackay y incarne quatre facettes de l’artiste, représentées par quatre personnages : Nelly, l’écrivaine; Amy, l’amoureuse; Cynthia, la putain; et Marilyn, la star.
«C’est loin d’être une biopic. Le film mêle le rêve et la réalité mettant en doute les spectateurs qui ne savent pas trop ce qui est vrai ou faux. Un peu comme Nelly, en fait. Elle a créé un personnage pour se protéger. Somme toute, le film réussit bien à nous montrer l’être humain derrière le personnage médiatique qui n’était pas très glorieux», explique le comédien, précisant que ce long-métrage est accessible même si l’histoire est racontée d’une façon «éclatée».
Soulignons qu’on aperçoit le personnage de François principalement avec la Nelly amoureuse.
Le film sort en salle demain, le 20 janvier.