HOCKEY. Charles-David Beaudoin s’apprête à vivre une expérience unique. Le hockeyeur drummondvillois représentera le Canada aux 28es Universiades d’hiver, à compter du 29 janvier, à Almaty, au Kazakhstan.
Durant le temps des Fêtes, un camp de sélection de quatre jours tenu dans la région de Toronto a réuni une quarantaine de joueurs bataillant pour décrocher l’un des 22 postes disponibles au sein de l’alignement canadien. Beaudoin fait partie des six joueurs des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières choisis au sein de l’équipe nationale.
«C’est un tournoi peu connu de ce côté-ci de l’océan, mais c’est l’équivalent des Jeux olympiques pour les athlètes universitaires. Ce sera une belle expérience de vivre les cérémonies d’ouverture et de clôture et de côtoyer des athlètes de plusieurs sports et de pays différents. Jamais je n’aurais pensé représenter le Canada à ce stade-ci de ma carrière», a commenté le défenseur, qui vient de célébrer ses 23 ans.
Faisant partie intégrante de la structure de Hockey Canada, l’équipe dirigée par l’Ontarien Brett Gibson répond aux mêmes standards d’excellence que la fédération.
«Dès le jour un du camp, c’était clair, net et précis. Le but ultime, c’est de gagner la médaille d’or. Notre identité sera d’ailleurs la même que celle préconisée par les équipes de Hockey Canada au championnat mondial junior ou aux Jeux olympiques. On va miser sur du jeu rapide, intense et physique dans les deux sens de la patinoire», a expliqué celui qui sera employé principalement dans un rôle défensif.
Ironiquement, Beaudoin est contraint à l’inaction depuis ce camp en raison d’une fracture à l’index de la main gauche. L’ancien capitaine des Voltigeurs et champion de la coupe Président avec l’Océanic assure toutefois qu’il sera rétabli à temps pour le début du tournoi.
«Le camp était très compétitif. Les gars se donnaient corps et âme pour faire leur place. Il y a eu quelques commotions cérébrales. La sélection n’a pas été facile à faire pour les dirigeants. Il y a eu des surprises pour certains joueurs et des déceptions pour d’autres.»
Atteint par une rondelle en voulant bloquer un tir dès le deuxième jour du camp, Beaudoin a caché sa blessure aux décideurs canadiens.
«Comme mon poste n’était pas acquis, je n’en ai pas parlé à personne et j’ai continué à jouer. Je leur ai dit seulement quand ils m’ont annoncé que j’étais choisi», a confié le fier soldat.
Déjà un œil sur les pros
En saison régulière, Charles-David Beaudoin a aidé les Patriotes à se forger un dossier de 13-6-2 jusqu’ici. Championne en titre de la coupe Queen, la formation trifluvienne occupe le 5e rang du classement, à quatre points de la tête.
«On a connu un lent début. Les blessures à des joueurs importants n’ont pas aidé. On commence seulement à prendre notre erre d’aller. La ligue est devenue très compétitive. La parité nous oblige à travailler fort chaque soir. Il y a toujours une grande rivalité avec McGill, mais aussi avec Concordia», a affirmé celui qui sera de retour du Kazakhstan à temps pour le début des séries éliminatoires.
À sa deuxième campagne dans les rangs universitaires, Beaudoin a été limité à 9 points en 17 parties jusqu’ici. La saison dernière, ses 25 points en 26 matchs lui avaient permis d’être nommé au sein de l’équipe d’étoiles des recrues.
«En début de saison, j’ai manqué d’opportunisme. J’ai alors obtenu moins de temps en avantage numérique. En sachant que j’étais considéré pour un rôle défensif avec l’équipe canadienne, je me suis donc concentré à frapper et à offrir du jeu solide défensivement», a expliqué celui qui a été intronisé au nouveau panthéon des Voltigeurs en début de saison.
Misant sur une demi-douzaine d’anciens joueurs des Voltigeurs dans leurs rangs, les Patriotes doivent toutefois composer avec l’absence de Philippe Lefebvre. L’attaquant de 25 ans a choisi d’accrocher ses patins en raison de maux de dos persistants.
Déjà sur le point de terminer son baccalauréat en administration des affaires, Charles-David Beaudoin ambitionne de faire le saut dans les rangs professionnels au cours des prochains mois.
«Je suis prêt à commencer dans la ECHL, puis à travailler fort pour faire le saut dans la Ligue américaine. Sinon, l’Europe représente une autre option», a conclu celui qui est représenté par l’agent drummondvillois André Ruel.
