«On veut tous retourner là-bas»

«On veut tous retourner là-bas»
Geneviève Guérin et sa famille sont extrêmement reconnaissantes envers les gens qui les ont appuyées à la suite du sinistre. Les surplus seront donnés aux gens dans le besoin.

ENTRAIDE. Le 10 décembre dernier, quatre membres de la famille Guérin-Bélanger de Wickham sont sortis pieds nus dans la neige afin d’échapper aux flammes qui ont attaqué la maison familiale. Près d’un mois plus tard, les sinistrés sont maintenant à essayer de stabiliser la situation et de reprendre une vie normale.

C’était un samedi. Les Guérin-Bélanger avaient passé la soirée ensemble après avoir fêté l’anniversaire d’un des quatre enfants. Quelques minutes après s’être mis au lit, Geneviève Guérin et Joël Bélanger ont remarqué une lueur inhabituelle dans une pièce qui servait de rangement au rez-de-chaussée.

«Au début, on pensait que c’était la lumière du poulailler qui créait une couleur dans la pièce. Quand mon mari s’est approché, les flammes n’étaient pas si importantes, mais ç’a rapidement changé. Il a crié au feu afin d’avertir les deux filles qui étaient à l’étage. J’ai tenté d’envoyer de la neige à l’aide d’un seau, mais les flammes touchaient déjà au plafond», a commenté Mme Guérin.

Elle a pu prendre son cellulaire et sa tablette électronique qui étaient sur la table de nuit. De plus, par instinct, elle a récupéré au passage une enveloppe qui contenait plusieurs photos de la famille.

Si l’une des filles a pu sortir rapidement, l’autre a eu besoin d’aide.

«Marilka sentait la chaleur qui venait du rez-de-chaussée sous ses pieds. Elle a paniqué et c’est mon conjoint qui est allé la chercher», a précisé Mme Guérin.

La famille a pu rejoindre la voiture qui était stationnée à l’écart de la maison et s’éloigner de la résidence en feu. Ils ont été transportés à l’hôpital, mais ils ont tous obtenu leur congé le dimanche.

«Je n’ai que de bons mots pour tous les intervenants. Les ambulanciers ont été patients, le personnel de l’hôpital a été extrêmement compréhensif. Les pompiers ont fait ce qu’ils pouvaient, ça été tellement vite», a ajouté Geneviève Guérin.

Au lendemain, c’était la désolation. La maison acquise il y a sept ans par le couple, marié depuis 23 ans, n’était que de cendres. Le rêve de transformer l’endroit en gîte touristique (Bed & Breakfast) s’est envolé en fumée.

Mais, c’est à ce moment que des anges, la famille Rainville, sont arrivés.

«On a reçu de tout, et ce, en grande quantité. De la nourriture, du linge, des accessoires, des meubles. L’AFEAS de Saint-Germain a ouvert ses portes spécialement pour nous le dimanche. On est extrêmement reconnaissants envers tous ceux qui nous ont aidés», a raconté la mère de famille. Avec l’argent reçu, ils ont acquis un congélateur afin de pouvoir conserver toute la nourriture.

Maintenant installée dans un loyer du boulevard Saint-Joseph, la famille commence à respirer un peu mieux. Les chiens ont trouvé refuge chez des amis.

Redonner aux autres

La famille Guérin-Bélanger est reconnue pour sa bonne humeur et sa générosité. Tous les dons qui ne serviront pas seront remis à des organismes de la région et à des gens qui en ont besoin.

«J’ai un sac de prêt pour une dame et on a commencé à monter des trousseaux de départ pour les étudiants, a lancé Mme Guérin devant une pile de tuques et de foulards. Les surplus sont entreposés et les donateurs peuvent être certains qu’il n’y aura pas de gaspillage.»

Des encouragements

Les encouragements sont venus de partout. Deux des enfants ont reçu soit des cartes-cadeaux de chez Mégaburo pour acheter du matériel scolaire ou des vêtements de chez G.I.Logo afin de pouvoir continuer les cours professionnels.

La famille a aussi reçu une carte de Noël bien spéciale. «Une femme qui a vécu un cancer du sein, Claudine Vaillancourt, nous a envoyé un mot de réconfort. J’aimerais bien ça lui dire en personne à quel point ça nous a fait du bien», a mentionné Mme Guérin.

«On retrouve tranquillement des bouts de vie un peu partout quand on visite la famille. Le moral est bon, mais il reste beaucoup de questionnements. On veut tous retourner là-bas, mais il y a un long chemin à parcourir avant», a conclu Mme Guérin.

Pour des dons, vous pouvez contacter la famille Guérin-Bélanger au 819 471-2564.

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