Sécher des fruits pour gagner sa vie

Sécher des fruits pour gagner sa vie
Martin Gibeault et Marie-Ève Gaudet

ENTREPRENEURIAT. C’est en 2012 que Martin Gibeault et Marie-Ève Gaudet ont installé leurs quartiers dans l’incubateur de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), armés d’idées et d’un peu d’ambition. Aujourd’hui, l’entreprise en déshydratation de fruits et légumes biologiques Anhydra a des clients un peu partout au Québec, et leurs produits se retrouvent dans des biscuits pour chiens, dans des granolas ou simplement en format collation.

«À l’épicerie, lorsque j’achetais des fruits séchés, je ne les trouvais jamais bons. Les bananes sont frites dans l’huile, les pommes viennent de la Chine et sont molles… Là, je me suis dit qu’on pourrait faire quelque chose pour rendre ça accessible au Québec», indique le copropriétaire d’Anhydra, Martin Gibeault.

La production a commencé avec les pommes déshydratées, puis avec les bananes. Particularité : Anhydra est la première et la seule entreprise québécoise à offrir des bananes séchées biologiques et équitables. «C’est une exclusivité qu’on n’aurait jamais pensé atteindre», s’exclame l’entrepreneur avec un sourire satisfait. Aujourd’hui, les tomates, les poires, les kiwis et la possibilité d’adapter leur offre en fonction des commandes se sont ajoutés à sa liste.

La méthode de séchage est assez simple : une circulation d’air chaud entre 40 et 50 degrés Celsius, à la manière d’un système de convection, suffit à déshydrater un fruit, un légume ou des fines herbes. Le temps de séchage dépend toutefois du produit. Un  appareil comme celui que détient Anhydra coûte plusieurs dizaines de milliers de dollars, mais sécher à l’air chaud est la façon la plus abordable de se lancer dans la déshydratation industrielle, d’après M.Gibeault.

Ses clients? Supermarchés, chocolatiers, boulangeries et microbrasseries, entre autres. Ils ont d’ailleurs un partenariat spécial avec la microbrasserie drummondvilloise le Bockale pour une bière aux pêches, qui a été spécialement conçue pour la petite épicerie Lauzière, au coin de la rue Saint-Pierre et du boulevard Lemire. Du Drummondville mur à mur!

La montée en flèche de la popularité des microbrasseries québécoises a d’ailleurs profité à Anhydra. «Utiliser des quartiers séchés d’orange au lieu de seulement l’écorce, par exemple, revient un peu plus cher. Cependant, ça goûte plus donc ça finit par revenir au même, et il y a de plus en plus de gens qui optent pour cela», explique Martin Gibeault.

La petite entreprise, qui a considérablement augmenté sa production depuis ses débuts dans le local de la SDED, a de grandes ambitions. «On veut vraiment devenir une entreprise reconnue sur le marché en matière d’ingrédients de qualité. On voudrait atteindre le maximum de production et pouvoir sortir un peu du Québec.» 

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