MUSIQUE. Un groupe mythique de Drummondville va retourner sur scène l’été prochain, pour le plus grand plaisir de ses centaines de milliers de fans à travers la planète. UZEB est de retour.
Le guitariste Michel Cusson, le bassiste Alain Caron et le batteur Paul Brochu, qui n’ont jamais arrêté de jouer, mais chacun de son côté, depuis la fin du groupe il y a 25 ans, feront renaître le fameux trio de jazz-fusion dans le cadre d’une tournée qui, pour le moment, ne comprend que deux dates : le 29 juin à Montréal et le 2 juillet à Paris.
L’Express s’est entretenu avec les trois gars, dans le cadre d’une conférence téléphonique, et il était pour le moins sympathique de les entendre parler du Normandie et de la Mezzanine, comme des endroits déterminants dans la formation du groupe, en 1977.
C’est Alain Caron qui raconte : «Moi je jouais dans un groupe de top 40 qui faisait des tournées dans des clubs de danse. On était au Normandie et on avait un soir de congé, le lundi. Une fois, je suis allé à la Mezzanine et c’est là que j’ai rencontré Michel. Ça n’a pas été long que ç’a cliqué. Après quelques jours, on parlait déjà de faire le tour du monde avec notre musique. On avait de grands rêves. On a mis la barre haute. Michel a ensuite déménagé à Montréal et on a eu une offre de disque».
Michel, le seul originaire de Drummondville où vit encore sa mère, remonte jusqu’à 1976. «Il y a eu plusieurs éditions du groupe et tout ça a commencé sans s’en apercevoir. Il y avait Jean St-Jacques, Luc Beaugrand et Réjean Généreux. On a gagné un concours d’orchestre en 1976. La version trio est arrivée en 1987. Je me souviens de notre premier show à Acton Vale, au mois d’août. En fait, on était des musiciens de jazz qui voulaient avoir un son rock».
Paul Brochu, de Québec, fort d’une formation classique au Conservatoire, se rappelle qu’il allait voir UZEB dans des petits clubs de jazz alors qu’il était encore étudiant. En 1979, il a joué avec Alain qui lui a proposé de joindre UZEB. «J’ai réfléchi pendant un mois», a-t-il dit en faisant taire les deux autres. «Non ce n’est pas vrai, j’ai accepté tout de suite. Ça me tentait beaucoup, comme ça me tente encore beaucoup de rejouer aujourd’hui».
De toute évidence, il n’est pas besoin de parler longtemps avec les trois musiciens pour réaliser que l’aventure qui les attend les rend fébriles. «Les trois ensemble, confie Alain Caron, on a une façon unique d’aborder la performance. On a cette rigueur et un son à nous. Nous voulons faire reconnecter ça sur scène. Ce sera une belle réunion amicale».
Justement le titre de la tournée s’intitule «R3UNION». Le spectacle du 29 juin, dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal, aura lieu à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, où le groupe a déjà écrit deux célèbres pages de l’histoire du Festival et du jazz au cours de prestations mémorables en 1989 et 1991.
Pour ceux qui les connaissent moins, sachez que plusieurs observateurs avancent qu’UZEB n’est rien de moins que le plus célèbre des groupes de jazz québécois. Connue à l’échelle mondiale depuis les années 80, la formation a vendu au cours de sa flamboyante carrière 500 000 albums et donné près de 1000 concerts dans le monde entier, en plus de collectionner les prix et distinctions avec, entre autres, 9 prix Félix dont groupe de l’année 1984 et 1989 et meilleur groupe de jazz en 1983 et en 1985.
Pour sa part, Michel Cusson, qui sera en spectacle à la Maison des arts Desjardins le 26 janvier, a composé notamment la musique de plusieurs œuvres cinématographiques et séries, dont le film Séraphin, Aurore, Dans une galaxie près de chez vous, Maurice Richard, sans oublier AO la Légende.
La tournée s’arrêtera-t-elle à Drummondville? Les gars d’UZEB n’ont pas voulu le dire. Il paraît que rien n’est confirmé et que les discussions sont déjà bien entamées avec plusieurs de leurs agents à travers le monde.
Pourtant, Drummondville, dans l’histoire d’UZEB, est incontournable.