LITTÉRATURE. Le roman du Drummondvillois Mario Sévigny, La petite Princesse, a atteint la semaine dernière le chiffre magique des 3000 exemplaires vendus devenant ainsi un best-seller.
C’est un Drummondvillois, Marc Letendre, qui a permis à l’auteur de vivre ce privilège.
«Il en a acheté trois, un pour lui et deux pour offrir en cadeau à Noël», indique M. Sévigny avec fierté.
L’aventure de l’auteur, qui est à la base professeur d’éducation physique à l’école secondaire La Poudrière, est particulière. Le récit a été publié en 2014, 16 ans après avoir promis à son âme sœur, Chantal, d’écrire une suite au livre Le petit Prince de Saint-Exupéry. Les premières phrases ont toutefois été écrites trois ans après que son amie eut laissé aller son dernier souffle sur Terre. «Dans un moment de grande intensité, Chantal m’avait fait promettre d’écrire une suite au petit Prince. Je n’avais d’autres choix que de tenir ma promesse. Dans la vie, il ne faut jamais sous-estimer tout ce qui peut ressortir de ces moments magiques. Une promesse faite au seuil d’une mort imminente a une signification puissante et profonde», expose sur la quatrième page de couverture le principal concerné.
Tout juste avant la sortie du livre, la maison de distribution qui devait se charger de la vente dans les librairies a fait faillite, mais M. Sévigny n’a pas baissé les bras.
«J’ai fait savoir à mon éditrice que j’avais la volonté de distribuer moi-même mon roman. Après discussion, elle m’a autorisé à faire les démarches auprès des libraires. À ce moment, je lui ai promis que mon livre serait le premier best-seller de sa maison d’édition (Éditions Messagers des étoiles)», raconte-t-il, tout souriant.
Il est donc parti sur les routes du Québec afin de vendre sa salade pour qu’on accorde à La petite Princesse une place sur les tablettes de différentes librairies. De plus, il ne compte plus les heures depuis 2014 passées en séance de dédicaces et dans des événements.
Plusieurs personnes de son entourage étaient sceptiques quant au succès de l’histoire puisque M. Sévigny n’est pas un auteur connu.
«Plusieurs m’avaient dit de ne pas publier mon livre, que ça ne pourrait pas être un succès, car je n’étais pas connu. Quand j’ai choisi d’en faire imprimer 2000 copies, on m’a dit que j’allumerais des feux avec et que je pourrais en donner à toute l’Afrique… Je ne les ai pas crus», affirme-t-il.
Maintenant, les gens lui demandent d’écrire une suite tellement son histoire a touché le cœur de milliers de personnes. M. Sévigny est satisfait lorsqu’il entend ça, son objectif au départ étant de livrer un roman qui aurait l’effet d’un virus positif.
«L’idée de base est de semer des étoiles dans le cœur des gens.»
Dans La petite Princesse, l’auteur parle d’abord de sa rencontre avec Chantal. Il décrit la planète de la femme, tout en la découvrant lui-même. S’ensuit la tournée de la petite princesse à travers différents univers. Les planètes que la petite princesse découvre sont à l’image de certaines réalités d’aujourd’hui. Elle atterrit notamment dans un hôpital, dans une école secondaire, dans un restaurant et dans une grande ville. Elle aborde plusieurs thèmes, dont l’éducation, la maladie et la pauvreté.
«C’est un clin d’oeil à mes concitoyens pour qu’ils réfléchissent à des thématiques, mais avec un esprit positif», explique-t-il.
Le texte est illustré de belle façon par des peintures de l’artiste peintre et illustratrice Vicky Gagné Vaillancourt.
Donner au suivant
Ce livre, il l’a écrit d’abord et avant tout pour Chantal. Loin était l’idée d’en faire un revenu. Pour davantage toucher le cœur des gens, M. Sévigny a décidé de verser une partie de ses profits à trois causes : 2 % à la Société canadienne du cancer, 2 % à la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec et 40 % à des enfants de familles moins nanties qui ne peuvent pas défrayer les frais qu’engendre la pratique d’un sport.
«Grâce à mes ventes, plus de 3500 $ seront remis aux jeunes pauvres du Québec afin qu’ils puissent pratiquer une activité parascolaire», précise-t-il.
Ces enfants et/ou adolescents lui sont proposés. Ceux-ci doivent répondre à certains critères après quoi, ils signent un contrat confidentiel avec M. Sévigny.
«Le jeune doit s’engager à aller jusqu’au bout de son activité. De plus, si un jour il devient riche, je lui demande d’aider à son tour un pauvre. C’est le principe du donner au suivant.»
Outre les sous, l’auteur a fait don de 160 copies de son livre à des personnes démunies.
Le prochain objectif de M. Sévigny : atteindre 4000 livres vendus. Il poursuit sa tournée à travers le Québec. Il donne également des conférences : Du petit Prince à la petite Princesse et Ma vie est un choix positif. L’an prochain, il souhaite se lancer dans l’écriture d’une troisième conférence qui traitera de l’amour avec un grand A.
«Il me reste tant de monde à contaminer avec de la poussière d’étoiles. Je veux aussi organiser une fête pour célébrer le statut de best-seller, mais sous forme de salon littéraire. Les gens pourraient découvrir d’excellents auteurs», laisse tomber l’auteur qui a de grands rêves.