Un plan concerté pour revitaliser la rivière Saint-Germain

Un plan concerté pour revitaliser la rivière Saint-Germain
De nombreux élus municipaux et des intervenants de tous ordre ont participé à cette concertation exceptionnelle.

Une concertation hors du commun, impliquant entre autres la Ville de Drummondville et cinq municipalités voisines, vient de faire naître un plan d’action visant la revitalisation de la rivière Saint-Germain.

C’est ce qui a été annoncé ce matin lors d’une conférence de presse dans la grande salle de la MRC Drummond où étaient rassemblées une quarantaine de personnes, dont de nombreux élus et des intervenants de tous ordres au premier chef concernés par cet effort collectif historique.

Cette vaste mobilisation a conduit à l’élaboration de la Charte du bassin versant de la rivière Saint-Germain, proposée par le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF) et qui a été signée par des représentants élus de L’Avenir, Durham-Sud, Lefebvre, Wickham, Saint-Germain et Drummondville, et par des intervenants du milieu agricole, de l’environnement et des ressources naturelles.

«On va travailler ensemble pour redonner à la rivière Saint-Germain et ses tributaires ses propriétés écologiques et naturelles essentielles au maintien de l’équilibre entre les interactions humaines et ce cours d’eau», a déclaré Jean-Paul Raîche, président de COGESAF, l’organisme qui depuis 15 ans dénonce l’état préoccupant de cette rivière qui s’allonge sur plus de 60 kilomètres avant de se jeter dans la rivière Saint-François.

«C’est une déclaration de responsabilité», a enchaîné le maire de Drummondville Alexandre Cusson, précisant que la Ville dépensera plusieurs milliers de dollars dans les cinq prochaines années pour contribuer au financement des actions qui seront nécessaires. Des sommes précises seront dévoilées lundi prochain dans le cadre du dépôt du budget 2017.

«C’est un grand défi car on sait que la rivière Saint-Germain est mal en point», a fait valoir le conseiller municipal John Husk, l’un des principaux artisans de l’élaboration de ce dossier. «Nous avons une responsabilité collective face à ce problème et Drummondville a joué son rôle de leader en réunissant les acteurs principaux, y compris les cinq municipalités rurales (ci-haut mentionnées) comprises dans le bassin versant». Selon lui, l’une des actions les plus intéressantes est le programme permanent d’échantillonnage. «Cela servira à identifier la provenance des problèmes. On ne connaitra pas l’ampleur du problème si on ne sait pas le mesurer. Par exemple, on sait que l’une des causes est l’intensification des averses qui créent des surcharges soudaines ayant un impact sur les bandes riveraines», a-t-il donné à entendre.

Agissant comme porte-parole des municipalités rurales, le maire de Durham-Sud, Michel Noël, se dit conscient des efforts qui devront être déployés. «Sur la base des données déjà disponibles, il y a une dégradation de la qualité de l’eau de la rivière Saint-Germain bien avant qu’elle n’atteigne la zone urbaine de Drummondville. Des problèmes liés à la crue des eaux surviennent fréquemment en certains endroits du bassin versant. C’est pourquoi nos municipalités se sont prêtées, au cours de l’été dernier, à un exercice de réflexion soutenu par COGESAF, ce qui nous a permis d’identifier les principaux enjeux».

Le comité local de la rivière Saint-Germain, sous la gouvernance de COGESAF, se réunira le printemps prochain avec l’objectif d’établir des priorités. «Mais il faudra choisir des priorités réalisables, d’avertir Jean-Paul Raîche. C’est pour ça qu’il était important de rassembler tous les partenaires concernés par la réalisation des actions à venir. C’est pour ça que l’UPA est représentée ici car le milieu agricole doit être fortement engagé dans ce processus.

Globalement, ce sont 14 actions de cette planification 2017-2021 qui vont définir les plans de gestion, d’aménagement, d’évaluation, de validation et de processus d’application des meilleures pratiques de développement durable. Voici quatre actions représentatives de l’approche abordée : suivre en permanence la qualité et les débits de l’eau; caractériser prioritairement les installations sanitaires des résidences isolées et élaborer une mise aux normes; appliquer la politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables; et mettre en place un mécanisme de communication permanent entre les acteurs et les partenaires.

Comme l’a si bien signalé en fin de conférence Pierre Gaudet, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, «il faudrait évaluer comment ça coûterait si on décidait de ne rien faire…»

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