L’orgue centenaire de l’église de Saint-Cyrille résonnera de nouveau comme à ses débuts grâce à sa récente restauration. Lors de l’homélie dominicale du 4 décembre, l’évêque André Gazaille inaugurera et béniera l’instrument rafraichi.
Il y a belle lurette que l’orgue fabriqué en 1916 par Casavant – factorie d’orgues de Saint-Hyacinthe réputée – ne laissait plus ses tuyaux résonner à leur plein potentiel.
Au fil des ans, certains tuyaux s’étaient encrassés, d’autres s’étaient tus tout simplement. Et depuis une bonne quarantaine d’années pour quelques ensembles de jeux.
Or, la tâche de nettoyage était gigantesque pour les facteurs Jacques Roussin et Yves Lévesque puisqu’il fallait démonter bien des tuyaux et recuirer plusieurs éléments à l’intérieur des deux buffets. La console a également été démontée et chaque pièce, minutieusement inspectée, ajustée ou remplacée.
Ce grand nettoyage ramènera un timbre des tuyaux plus stable et plus clair. «On le remet en marche comme à l’origine», explique les deux facteurs.
L’orgue de l’église Saint-Cyrille est défini comme un instrument pneumatique à traction tubulaire de plomb. Son devis compte 20 jeux et ses sons sortent de 1216 tuyaux dont le plus haut a 16 pieds et le plus court, à peine trois pouces.
Le réveil de l’orgue
L’orgue qui s’était «endormie» en août dernier ne se réveillera officiellement que dimanche matin, un peu après 10h, heure de la Cérémonie du Réveil pour laquelle le curé Robert Richard a convié l’évêque du Diocèse de Nicolet. Ce rituel catholique est bien connu en France, où l’on compte un important patrimoine religieux ancien, a laissé savoir le curé Robert Richard.
Cette messe spéciale mettra aussi en vedette la chorale de la paroisse Saint-Luc «a capella». À l’orgue, c’est Sylvain Doyon, un organiste à la réputation bien établie au Québec, qui sera le premier à glisser ses doigts sur l’instrument cher aux paroissiens de Saint-Cyrille-de-Wendover.
Ce n’est toutefois le 29 janvier qu’aura lieu le concert inaugural officiel à l’église de Saint-Cyrille avec le musicien Jocelyn Lafond, l’organiste de Saint-Hyacinthe. Les citoyens sont invités à y assister.
Ceux-ci ont d’ailleurs prouvé leur attachement à l’instrument centenaire lors de la levée de fonds, tenue ces derniers mois. Le comité chargé d’organiser la restauration a récolté pas moins de 50 000 $, soit 20 000 $ de plus que l’objectif initial. «Nous avons été surpris de la réponse», avoue Muriel Verrier, la secrétaire du comité.
C’est que le comité était parvenu à obtenir 70 000 $ du Conseil du patrimoine religieux du Québec en raison de la classification patrimoniale de l’instrument. Cet apport gouvernemental a permis de défrayer 70 % des coûts de la restauration, qui nécessitait l’intervention de spécialistes en la matière.
Le comité de restauration consacrera le reste de l’argent à l’entretien périodique de l’orgue ainsi qu’à l’organisation de concerts.