HOCKEY. Un an après son congédiement par les Voltigeurs, Martin Raymond file le parfait bonheur chez les Sénateurs. L’homme de hockey de 49 ans raconte comment il a transformé cet échec en une expérience enrichissante qui lui a permis de grandir professionnellement.
Le 14 novembre 2015, au retour d’un voyage à Chicoutimi, Raymond a appris de la bouche du directeur général Dominic Ricard qu’il était relevé de ses fonctions d’entraîneur-chef des Voltigeurs, deux ans à peine après son embauche en grande pompe. D’abord déçu de n’avoir pu guider ce groupe de joueurs jusqu’à sa pleine maturité, il a rapidement tourné la page sur ce triste épisode.
«Avec le recul, mon passage à Drummondville aura été super positif pour moi. J’ai y appris beaucoup de choses. C’était ma première expérience dans le hockey junior. J’ai appris à mieux connaître et à mieux comprendre le joueur d’âge junior. Ses besoins ne sont pas les mêmes que ceux d’un professionnel. Je le savais déjà, mais de le vivre, c’est différent», a expliqué Raymond dans une entrevue accordée à L’Express.
Après avoir œuvré dans les rangs universitaires et professionnels durant près de 20 ans, Raymond estime qu’il comprend mieux aujourd’hui la réalité de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
«C’est un bagage intéressant que j’ai acquis. À chacune des expériences que je vis, je continue de m’améliorer et de cheminer comme entraîneur. J’écoute, j’observe et je prends des notes. Aujourd’hui, j’ose croire que je suis un meilleur coach qu’à l’époque», a exprimé le natif de Pierrefonds.
Avant d’accepter l’offre des Sénateurs, Raymond a d’ailleurs émis le souhait de poursuivre son aventure dans le circuit Courteau. Sérieux candidat au poste d’entraîneur-chef chez les Tigres de Victoriaville, puis chez les Olympiques de Gatineau, il a finalement vu les anciens Voltigeurs Louis Robitaille et Mario Duhamel hériter de ces fonctions.
Durant cette même période, Martin Raymond a également rencontré Dominic Ricard, qui a lui-même été renvoyé par les Voltigeurs à la fin de la dernière campagne. Les deux hommes ont vite fait d’enterrer la hache de guerre.
«On est sans rancune. On a tourné la page et on regarde vers l’avant tous les deux. L’organisation des Voltigeurs a été très bonne pour moi, même si ça ne s’est pas fini comme je l’aurais voulu. J’ai rencontré des gens formidables à Drummondville. J’ai toujours une relation très forte avec mon adjoint Louis Robitaille. Je suis d’ailleurs très fier de voir qu’il a sa chance comme entraîneur-chef.»
Avec Boucher, Brassard et Hoffman
À Ottawa, Martin Raymond a renoué avec son éternel complice Guy Boucher. Les deux hommes partagent une longue histoire, eux qui ont œuvré ensemble derrière le banc des Redmen de l’Université McGill, des Bulldogs de Hamilton et du Lighnting de Tampa Bay entre leur séjour respectif à Drummondville.
«C’est un privilège d’avoir une deuxième chance dans la Ligue nationale. Et c’est une chance de pouvoir le faire aux côtés de mon grand ami. J’en suis reconnaissant. Chaque journée, j’ai du plaisir et je savoure le moment présent», a confié Raymond.
«Guy fait de l’excellent travail ici. Comme tout bon coach, il a cheminé au fil des ans. Sans vouloir entrer dans les détails, son séjour en Suisse lui a permis de progresser à plusieurs chapitres. Chaque jour qui passe, il continue de peaufiner son art.»
À la surprise de plusieurs, les Sénateurs connaissent un début de saison fort respectable sous les ordres de leurs nouveaux entraîneurs. La bande d’Erik Karlsson s’est trouvé une nouvelle identité défensive, mais elle éprouve des ennuis en attaque.
«On mise sur un groupe de joueurs qui veut sans cesse s’améliorer. Les gars achètent ce qu’on leur demande. Comme entraîneur, on apprécie leur confiance. Il y a beaucoup d’amélioration dans notre jeu, mais il y a évidemment encore beaucoup de travail à accomplir.»
Outre Raymond et Boucher, les Sénateurs comptent sur deux joueurs ayant marqué l’histoire des Voltigeurs en Derick Brassard et Mike Hoffman. Les deux jeunes vétérans font partie du groupe de leaders de l’organisation.
«Derick et Mike ne sont pas des gars compliqués. Ils sont très dédiés à la cause de l’équipe. Ils nous aident à vendre notre message aux autres joueurs. On veut jouer d’une certaine façon et ils nous aident à progresser à l’intérieur de cette philosophie», a fait valoir Raymond, qui a applaudi le récent retrait du chandail de Brassard par les Voltigeurs.
«Derick est très fier de sa carrière à Drummondville. C’est tout un honneur que l’organisation lui a réservé. On est ravis pour lui.»