Les Pères Montfortains vont quitter la Maison Marie-Reine-des-Cœurs quelques jours avant Noël, mais «c’est pas parce qu’on part que tout s’écroule».
Les Pères Gilles Dallaire et Maurice Thériault vont alors prendre la direction de Montréal, plus précisément du sanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs, où ils retrouveront leur communauté. C’est l’un des deux seuls établissements qui appartiennent aux Montfortains, l’autre étant à Vanier, en banlieue d’Ottawa.
«Le camion de déménagement sera ici vers le 20 décembre pour emporter mes affaires et celles du Père Gilles Dallaire», indique le Père Thériault, du haut de ses 86 ans».
Au cours d’un entretien avec L’Express, le Père George Madore, qui a longtemps résidé à Marie-Reine-des-Cœurs, et le Père Thériault (en l’absence du Père Dallaire) ont évoqué non sans fierté les moments marquants de ce qu’on appelle aussi la Maison des Pères et des réalisations qui laisseront un héritage à la communauté drummondvilloise.
«Les retraites fermées ont été très populaires dans les années 50, dans un Québec très catholique, raconte le Père Madore. Des policiers, des pompiers, des travailleurs de nombreux domaines se présentaient ici. Il y a eu une diminution dans les années 70, mais elles n’ont jamais complètement disparu. Elles existent encore aujourd’hui. Dans une ambiance sans électronique, sans télé, sans téléphone, des gens d’affaires viennent durant deux jours se ressourcer, dans le calme, le silence, pour une rencontre avec soi-même, retrouver ses valeurs, marquer un temps d’arrêt finalement. Tout va tellement vite aujourd’hui. Les retraites fermées se poursuivront à Saint-Hyacinthe et peut-être aussi à Nicolet».
Pour le Père Thériault, s’il y a un événement à retenir, c’est la marche du pardon. «Le vendredi Saint, il y a encore 2000 personnes qui y prennent part à l’église Saint-Joseph. C’est un moment de réflexion que les gens apprécient. C’est comme un pèlerinage où le corps participe à cette démarche spirituelle. Les participants se relaient pour porter la croix. Moi, personnellement, je vais revenir à Drummondville pour ça».
Comme l’a affirmé le Père Madore, «c’est pas parce qu’on part que tout s’écroule. Nous laissons un héritage spirituel, autant dans le geste de la prière que dans la réflexion personnelle».
Une chose est certaine, le Père Thériault ne partira pas avant le 18 décembre alors qu’aura lieu à la Maison des arts le «Messie de Haendel», avec une cinquantaine de choristes du Chœur Bella Voce de Drummondville qu’il aura l’occasion de filmer. «Je continuerai à alimenter les heures qu’on me donne sur le câble de Cogeco», de souligner celui qui, en plus d’être guitariste et claviériste, est surtout très bien équipé sur le plan de la vidéo. «J’apporterai tout mon matériel audiovisuel et vidéo avec moi car j’ai encore des contrats à respecter», mentionne-t-il, sérieux comme un pape.
Célébration de l’évêque
Le vendredi 25 novembre, à 19 h, à la Basilique Saint-Frédéric, aura lieu une célébration de Mgr André Gazaille pour Montfortains et amis, dans le cadre de la fermeture de la Maison Marie-Reine-des-Cœurs.