HOCKEY. Dix ans après avoir fait vibrer les partisans des Voltigeurs, Derick Brassard demeure toujours aussi attaché à l’organisation. Le joueur de centre des Sénateurs recevra l’honneur ultime alors que son chandail numéro 61 sera retiré dans les hauteurs du Centre Marcel-Dionne, ce dimanche, à 16 h.
À l’approche de cette cérémonie qui promet d’être fertile en émotions, Brassard n’a pas caché sa fébrilité. L’athlète de 29 ans a déjà hâte de franchir les portes de l’aréna pour renouer avec les partisans drummondvillois, ses amis et quelques anciens coéquipiers avec qui il a été à la guerre pendant quatre saisons.
«À mes premiers jours à Drummondville, je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose allait m’arriver. Je me sens vraiment privilégié. Ce sera une journée spéciale dans ma carrière. J’ai l’intention d’en profiter au maximum», a-t-il confié.
Répétant souvent que ses années dans la LHJMQ ont été les plus belles de sa vie, Brassard ressent toujours un grand sentiment d’appartenance envers l’équipe qui l’a repêché en deuxième ronde en 2003. Depuis son départ vers les rangs professionnels, il a d’ailleurs participé à quelques tournois de golf ainsi qu’à un match des anciens de l’organisation.
«Encore aujourd’hui, j’essaie de représenter les Voltigeurs de mon mieux. Il y a un lien affectif qui m’unit à Drummondville. Je surveille ses résultats à distance. Ça me tient à cœur», a dit celui qui a totalisé 257 points, dont 90 buts, en 183 matchs en carrière dans l’uniforme des Rouges.
Brassard verra son chandail rejoindre les plus grands noms de l’histoire des Voltigeurs avant le duel contre les Olympiques, lui qui est d’ailleurs natif de Hull. Dans le cadre du 35e anniversaire de l’organisation, son ancien complice Guillaume Latendresse recevra le même honneur le 7 janvier.
Le même Guy Boucher
Échangé des Rangers aux Sénateurs durant la saison estivale, Derick Brassard connaît des débuts modestes dans son nouvel uniforme. Auteur d’un but dès sa première partie, il s’est ensuite enfoncé dans une léthargie de 15 matchs, l’une de ses plus longues en carrière.
«Je connais un lent départ, mais l’essentiel, c’est que l’équipe joue bien. Guy Boucher a amené la structure défensive qui manquait aux Sénateurs ces dernières années. On joue de façon très responsable défensivement, mais on a quelques lacunes dans notre jeu offensif. On a de la misère à marquer des buts.»
À la surprise de plusieurs, les Sénateurs ont remporté 10 de leurs 16 premières parties et figurent conséquemment parmi les meilleures formations de la LNH.
«De façon collective, on crée beaucoup de chances de marquer, mais on manque de finition autour du filet. Je pense que c’est une question de temps avant que ça débloque. Pour ma part, j’aime la façon que je joue en ce moment. Je compétitionne chaque fois que je saute sur la glace, mais les bonds chanceux ne tournent pas de mon côté.»
À Ottawa, Brassard côtoie pas moins de trois autres anciens membres de l’organisation des Voltigeurs en Guy Boucher, Martin Raymond et Mike Hoffman. Boucher a d’ailleurs révélé qu’il n’est pas étranger à l’acquisition de son ancien protégé.
«C’est le même Guy que j’ai connu à Drummondville. C’est un gars passionné, structuré et qui veut gagner à tout prix. Mais avec ses expériences à Tampa Bay et en Suisse, il a évolué pendant les dix dernières années. Il a raffiné encore plus sa façon de communiquer avec ses joueurs», a témoigné celui a aussi été dirigé par Raymond au Défi mondial des moins de 17 ans en 2003.
«Guy et Martin se connaissent depuis longtemps et ils se complètent bien. Ils ont la même façon de voir le hockey.»
Au-delà du sport, Brassard et ses coéquipiers traversent des moments difficiles depuis quelques semaines, alors que la femme du gardien Craig Anderson a reçu un diagnostic de cancer.
«C’est la première fois que la maladie affecte quelqu’un que je connais dans le monde du hockey. On ne souhaite pas ça à personne. C’est notre ami. On fait de notre mieux pour le supporter à travers cette épreuve.»