L’optimisme mitigé de John Parisella à l’élection de Trump

L’optimisme mitigé de John  Parisella à l’élection de Trump
L'analyste John Parisella s'est exprimé devant les membres de la CCID sur l'élection américaine

Moins de 48 heures après l’élection, l’analyste John Parisella est revenu sur la cuisante défaite de la candidate démocrate, Hillary Clinton, tout en affirmant que l’avenir est encore incertain avec l’arrivée de Donald Trump. Tout dépendra de sa garde rapprochée, selon lui.

Invité par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, M. Parisella, qui est régulièrement intervenu comme analyste dans les médias durant la campagne présidentielle, possède une solide expertise de la politique. Il a notamment été délégué du Québec à New York entre 2009 et 2012.

L’analyste politique John Parisella ne s’en cache pas : il aurait nettement préféré voir Hillary Clinton remporter la course à la présidence des États-Unis.

M. Parisella a fait le point  sur la récente campagne électorale et les résultats qui s’en sont suivis le 8 novembre. Même en décortiquant les facteurs d’influence, l’analyste s’explique mal comment les Américains ont pu mettre de côté une femme aussi qualifiée qu’Hillary Clinton. «J’aurais été fier de voir une première femme présidente des États-Unis.»

Pour M. Parisella, il est clair que la candidate Clinton a subi un traitement plus dur que son compétiteur Trump, lequel a fait, à ses yeux, la pire campagne en raison de son racisme, de son sexisme et de ce qu’il préconise. Non seulement s’est-il montré le plus vulgaire, mais il s’est même permis d’attaquer directement ses adversaires.

«Il s’est moqué d’un journaliste handicapé. Si Mme Clinton s’était moquée d’un journaliste handicapé, elle n’aurait pas survécu (à la campagne)», estime M. Parisella.

À son avis, l’idée de rouvrir l’enquête des courriels à quelques jours du vote a certainement eu un impact sur les votes de Mme Clinton. Surtout que Donald Trump a bénéficié de l’appui de bon nombre de supporteurs de Barak Obama, le jour du vote.

Bien sûr, il y a le système électoral américain qui a ses particularités, a signalé John Parisella. Bien qu’Hillary ait remporté un plus grand nombre de votes, le collège électoral l’a clairement écarté puisque c’est Donald Trump qui a remporté le plus grand nombre de Grands électeurs.

Que les électeurs d’origine latino-américaine et un grand nombre de femmes non universitaires aient appuyé Trump restent la grande surprise de cette élection vers la 45e présidence américaine, relève l’analyste.

Une menace pour le Canada?

Quoi qu’il en soit, il y a des enjeux économiques qui seront discutés ultérieurement. À l’heure actuelle, 4500 entreprises québécoises font du commerce avec l’Oncle Sam. Et le plus grand partenaire commercial des États-Unis, c’est le Canada, indique M. Parisella. Ça ne changera pas du jour au lendemain, croit ce dernier, bien que le nouveau président lui paraisse bien imprévisible.

L’analyste a toutefois rappelé que le Parti républicain a toujours eu une approche libre-échangiste et qu’il est à l’origine de l’Accord de libre-échange nord-américain. D’ailleurs, M. Parisella ne s’est pas étendu sur l’Aléna.

Pouvoir et compromis

M. Trump devra s’ajuster au programme du Parti républicain, dit-il. Et bien que la Chambre des représentants et le Sénat soient majoritairement composés de Républicains, M. Trump devra tout de même obtenir leur adhésion sur ses décisions.

«Aux États-Unis, il y a une séparation du pouvoir, il y a contrepoids. Parmi les élus, il y a en a qui haïssent Poutine à s’en confesser. La ligne de parti n’est pas imposée. Le Congrès a le dernier mot sur ce qui est décrété», assure John Parisella.

En ce qui concerne l’inexpérience politique du nouveau président, M. Parisella rappelle l’exemple de l’ancien président républicain Ronald Reagan, qui a tout de même été un bon président. Est-ce que le prochain résident de la Maison-Blanche s’en inspirera?

Reste à savoir de qui le nouveau président s’entourera. M. Parisella affirme que Kellyanne Conway, Jared Kushner, ou encore l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, seraient des choix judicieux et rassurants.

Il en sera tout autrement si c’est son directeur de campagne Steve Bannon et Sarah Palin qui l’entourent, car ceux-ci joueront sur l’instinct négatif du président Trump, pense John Parisella. 

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