Le maire Alexandre Cusson, également président de la Société de développement économique de Drummondville, affiche une certaine prudence à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, conscient toutefois que les conséquences sur l’économie pourraient se faire sentir jusque dans notre région, bien nantie en entreprises exportatrices.
«La question principale est de savoir jusqu’à quel point Donald Trump va appliquer les mesures protectionnistes qu’il a annoncées. Même si la Chambre des représentants et le Sénat sont de la même allégeance républicaine, il sera suivi de près et ne pourra pas faire n’importe quoi. Ceci dit, les Américains, historiquement, se sont toujours montrés plus protectionnistes durant les campagnes électorales et un peu moins entre les élections», a-t-il fait remarquer lorsque joint par L’Express tôt ce matin.
Il a ajouté que les entreprises d’ici sont compétitives et les Américains sont des gens d’affaires. «Je sais que le nouveau président a dit qu’il veut revoir l’ALENA (accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique), mais je crois que ça touche davantage le Mexique que le Canada. Il faudra voir comment ça va se passer du côté des échanges internationaux. Je vois que, pour certains, c’est la fin du monde mais il faut savoir relativiser les choses», s’est-il dit d’avis.
En août dernier, l’ex-député de Drummond Yves-François Blanchet avait fait valoir, dans un entretien avec L’Express, que l’élection de Donald Trump pourrait être catastrophique pour certaines entreprises de la région.
Il soulignait que «après avoir entendu Donald Trump dire que, s’il est élu président des États-Unis, il déchirera l’accord de libre-échange avec le Canada, ce pourrait être une catastrophe pour les PME exportatrices québécoises dont celles de Drummond. C’est une idée qui est à contre-courant de tout ce qui est fait pour stimuler l’économie alors que les pays veulent lever les barrières tarifaires. Donald Trump veut miser sur la peur parce qu’il croit, comme tous ceux qui sont contre, que le libre-échange a pour effet d’exporter des jobs. Le Québec a prospéré à la suite de l’ALÉNA et la région de Drummondville en a beaucoup profité, en grande partie parce qu’elle a su se sortir de l’ère mono-industrielle. Si un éventuel président Trump mettait sa menace à exécution, ce serait très mauvais pour les PME qui sont axées sur l’exportation et il y en a beaucoup dans le sud du Québec», avait exposé celui qui commente l’actualité à l’émission «LES EX» présentée quotidiennement sur RDI (Radio-Canada).
