Saint-Edmond : la chicane continue malgré un nouveau maire

La chicane autour de l’achat de l’église par la Municipalité de Saint-Edmond est loin de s’atténuer malgré l’arrivée d’un nouveau maire et d’un nouveau conseiller, tout récemment élus. La résolution visant à annuler la décision d’acheter l’église au coût de 55 000 $ a été battue.

La séance régulière du conseil municipal tenue hier soir, la première du nouveau maire Robert Corriveau, a donné lieu à beaucoup d’improvisation, tant du côté des élus, pas toujours au fait des règles du Code Morin (livre de procédures permettant de tenir des assemblées démocratiques et ordonnées), que du côté du public d’où ont été lancés des commentaires souvent grossiers et perturbateurs. Une quarantaine de citoyens étaient présents.

Cette chicane de clocher, pour utiliser une expression au sens figuré comme au sens propre, est en train de prendre une tournure rocambolesque dans la petit village de la MRC Drummond où les citoyens ont dit clairement, d’abord par une pétition déposée en 2015, ensuite par une consultation publique tenue il y a un an et par des élections partielles qui ont eu lieu le 2 octobre 2016, qu’ils n’étaient pas intéressés à acheter l’église, même pour le prix d’un dollar.

Mais quatre des six conseillers municipaux (Claude McClure, Geneviève Miron, Hugo Clair et Jean-Claude Paradis), qui forment une majorité au conseil, s’entêtent à faire cheminer le processus d’achat de l’église par la Municipalité au prix de 55 000 $, ce qui selon eux est une bonne affaire étant donné que la Fabrique Notre-Dame-de-Lourdes a investi une somme de plus de 300 000 $ dans des travaux récents. Sauf que la nature de ces travaux n’a pas été détaillée officiellement.

En début de séance, le maire Corriveau a fait savoir qu’en raison d’un problème de vue, c’est le directeur général Jonathan Piché qui dorénavant lira l’ordre du jour. À l’item «question du maire», il a demandé pourquoi la Fabrique, à l’intérieur du prix de 55 000 $, demandait 25 000 $ pour la fournaise alors qu’elle l’a reçue en don? Personne n’a pu expliquer ça.

Voyant que la confrontation promettait de se durcir entre les deux clans, le maire a demandé aux conseillers s’ils voulaient ajourner. Aucun n’a répondu.

Le maire Corriveau, qui, rappelons-le, a été élu parce qu’il était contre la transaction, a présenté une résolution pour abroger celle qui a été approuvée lors d’une séance extraordinaire le 14 septembre, confirmant l’achat de l’église par la Municipalité. Devant les difficultés de s’entendre, la résolution a été reportée à l’item «varia» en fin d’assemblée. Une fois rendu là, le conseiller Claude McClure a eu du mal à se faire entendre, le maire refusant qu’il remonte à 2007 dans ses explications… «On n’a pas le droit de parole», a déclaré M. McClure à L’Express en fin de soirée.

Un citoyen, Jean-Louis Duff, a fait parvenir au conseil une lettre d’avocat indiquant qu’il prendra toutes les mesures légales contre la Municipalité advenant que «la valeur réelle du bâtiment s’avérait moindre que la valeur anticipée ou si les travaux à effectuer dépassent les coûts anticipés». Autrement dit, a enchaîné le maire après avoir lu la lettre, les conseillers qui tiennent à l’achat de l’église seront imputables de cette décision et la justice pourrait s’en mêler. Il a aussi affirmé: «Je pourrais aller à la Sûreté du Québec pour demander une enquête, c’est ça que vous voulez?»

Un autre citoyen est intervenu pour dire qu’une personne lui avait confié que lors du changement de réservoir de mazout dans le sous-sol de l’église, il y a eu une fuite. «Le sous-sol est contaminé. Une inspection est nécessaire. Cela doit être expertisé», a-t-il lancé.

En fin de soirée, quatre policiers sont apparus sur les lieux, appelés, paraît-il, par une citoyenne qui trouvait que ça devenait agressif. Ce qui manifestement n’a pas été le cas.

Prochain rendez-vous le 7 novembre, même heure, même église.

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