«C’est ridicule au boutte» – le maire Robert Corriveau

«C’est ridicule au boutte» – le maire Robert Corriveau
Le maire Robert Corriveau s'est souvent levé pour prendre la parole durant l'assemblée du conseil de mardi soir.

Le nouveau maire de Saint-Edmond-de-Grantham, Robert Corriveau, a réalisé toute l’ampleur de la tâche qui l’attend dans son désir de ramener un climat paisible au sein du conseil municipal qu’il a présidé pour la première fois hier soir. Une première difficile, pourrait-on dire.

«Non, je ne suis pas découragé. J’ai été durant 25 ans à la Fédération des producteurs de porcs, j’en ai vu de toutes les couleurs», explique-t-il au lendemain d’une assemblée assez tumultueuse qui n’a pas permis un déblocage du fameux dossier de l’achat de l’église.

«J’étais sorti de la politique depuis 12 ans, mais des citoyens sont venus me chercher pour que je me présente à la mairie. Quand j’ai que vu ça n’avait pas de sens ce qui se passait, j’ai décidé d’embarquer. J’avoue que ce n’est pas facile. Surtout durant le caucus (qui précède l’assemblée municipale) où ça brasse pas mal. Mme Auger (l’ex-mairesse Marie-Andrée), a été bardassée et elle s’est rendue malade à cause de ces caucus-là.

«Moi je veux qu’on prenne notre temps dans cette affaire et qu’on pense à nos enfants et à nos petits-enfants que nous allons endettés sérieusement si on n’y réfléchi pas comme il faut. Je veux qu’on n’arrête de se demander qui va gagner. Il faut plutôt se demander combien l’entretien, les rénovations et les réparations vont coûter dans les prochaines années si on se porte acquéreur de l’église. Ce bâtiment a été construit il y a 100 ans, il y a de la pourriture. Il y a de l’eau qui s’est infiltrée. Réellement, combien ça va coûter? 300 000 $, 400 000 $ ? On ne peut pas s’embarquer là-dedans», de trancher Robert Corriveau, admettant du coup qu’il n’a pas la majorité au conseil.

Pour le moment, le nouveau maire doit vivre avec une résolution qui dit que la Municipalité achète l’église pour une somme de 55 000 $. Toutefois, les termes et conditions de la transaction n’ont pas été entérinés encore par les élus. Fort de son élection comme maire par une très forte majorité (256 à 148), il dit avoir le mandat de bloquer l’achat de l’église.

«J’ai pris connaissance des conditions fixées par la Fabrique. Non seulement, on paierait pour acheter l’église sans aucune garantie, mais la Fabrique aurait un droit de regard sur presque tout, y compris un droit d’usage de la salle paroissiale comme si elle était un organisme à but non lucratif. C’est ridicule au boutte. Je vais aller à l’Évêché s’il le faut afin d’exercer des pressions pour que la Fabrique retire son intention de vendre», de se promettre Robert Corriveau.

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