MUSIQUE. Douze jeunes musiciens classiques ont vu leurs efforts être récompensés dimanche. Ils ont eu la chance de se produire en concert sur la grande scène de la Maison des arts Desjardins de Drummondville.
Par Camélia Laliberté
C’était la septième édition d’Opus jeunes virtuoses. Le nom de l’événement dit tout. Les solistes, tous âgées entre 8 et 24 ans, sont de véritables artistes prometteurs. Certains sont très jeunes, comme le pianiste de 8 ans Antoine Duhaime, et ont déjà participé à des concours comme le Festival-concours de musique de Sherbrooke. Plusieurs font partie de la Symphonie des jeunes de Drummondville. Pour participer au concert, ils devaient tous passer une audition et seulement les meilleurs étaient retenus.
Luka Bordeleau participait à son premier vrai concert en tant que soliste. À seulement 14 ans, il évolue depuis 2015 au Conservatoire de musique de Trois-Rivières. Il l’avoue, il lui a fallu des mois de travail pour arriver à accomplir son numéro de violoncelle. Déjà aujourd’hui, il sait que la musique ne sera probablement pas son métier. «La musique me permet de transmettre mes émotions pour me libérer. C’est un amusement, je fais ça vraiment pour le plaisir. Je crois que si je fais ça de ma vie, ça va m’ajouter du stress et ce n’est pas ça que je veux», explique-t-il, même s’il admet qu’il a encore le temps de changer d’idée. Plusieurs membres de sa famille étaient là pour l’encourager et le féliciter.
D’ailleurs, ils étaient nombreux à s’être déplacés, en cette belle journée ensoleillée, pour assister au spectacle. À vrai dire, selon la directrice artistique de l’événement, la mezzo-soprano France Caya, l’événement a battu son record d’assistance.
Présenté par le service des arts, de la culture et de la bibliothèque de Drummondville, le maire Alexandre Cusson tenait à tout prix à être présent au concert. Celui-ci a même retardé son vol vers le Liban, qui dès 16h, devait le mener au congrès annuel de l’Association des maires francophones à Beyrouth. «C’est un merveilleux spectacle. C’est motivant de voir qu’on peut tous devenir les meilleurs. On a la chance d’accueillir Marc Hervieux, un ami de Drummondville qui nous fait plaisir d’accueillir chez nous», a lancé joyeusement le premier magistrat.
En effet, ce n’était nul autre que le chanteur d’opéra bien connu, Marc Hervieux, qui présidait l’événement. Le ténor avait un message bien clair à faire passer aux jeunes musiciens. «Aller jusqu’au bout de vos rêves», a-t-il dit sérieusement à la foule. Puis, avant de pouffer de rire, il a ajouté: «Ceux qui rient de vous et qui ne vous croient pas, faites leur une grimace!»
Lors d’une entrevue accordée à L’Express quelques minutes avant le spectacle, M. Hervieux a confié qu’il a beaucoup fait rire de lui lorsqu’il était enfant et qu’il disait aux autres que son rêve était de chanter sur les plus grandes scènes du monde. «Il ne faut pas qu’ils soient influencés par quelqu’un qui veut les empêcher de rêver. Les gens ont une mauvaise idée de la musique classique. Ils pensent qu’on doit avoir un statut social particulier pour l’écouter, mais ce n’est pas vrai. Ça s’écoute avec le cœur», a expliqué le chanteur lyrique. Puisqu’il anime avec Grégory Charles l’émission de télévision Virtuose, Marc Hervieux sait et souhaite faire connaître au public que 80 % de la musique classique au Canada est jouée par des jeunes de 18 ans et moins.
«Il n’y a pas de secret pour pouvoir jouer comme ils le font. C’est grâce au travail réalisé avec leurs professeurs et à la maison», qu’il a ajouté en terminant.