CHANSON. Il y a un peu du L’Avenirois Alain Labonté sur le tout nouvel album de Bruno Pelletier avec qui il souligne cette année 20 ans d’amitié.
Cest en fait depuis vendredi que Regarde autour est disponible dans les bacs, le 13e album en carrière de cet auteur-compositeur-interprète qui a vendu plus de deux millions d’unités dans la francophonie. Il pose sur disque sa cinquantaine, le sourire aux lèvres et l’agenda bien rempli.
Une douzaine d’auteurs et de compositeurs lui ont prêté main-forte afin de créer un disque à son image et Alain Labonté en fait partie. Même si celui-ci n’en est pas à ses premières armes avec son ami, il avoue que chaque collaboration est un cadeau.
«Chaque fois que Bruno fait un album, il me demande si je veux lui écrire une chanson. Ça me touche à tous les coups, car il n’est pas obligé de travailler avec moi. Au cours des vingt dernières années, j’ai eu le bonheur de lui en écrire dix. Pour cet album, je signe trois textes, dont un qui coécrit avec mon amie Kim Thuy», explique M. Labonté.
«Mes demandes sont toujours informelles. En fait, on se parle souvent lui et moi et ça se glisse toujours spontanément dans une discussion : "By the way, Alain, as-tu des textes à me proposer?". Il n’y a jamais rien d’officiel et c’est toujours comme ça avec les gens avec qui je travaille», précise Bruno Pelletier.
«J’aime bien travailler avec lui, car c’est un type qui a l’ouverture la plus totale. Il aime écrire des chansons et en plus, il comprend le processus», ajoute-t-il.
Je t’écris, Berce-Moi et Ces jours-là ont toutes une touche d’Alain Labonté.
«Berce-Moi a été une sorte de "work in progress". Le texte a été composé à partir de correspondances entre Kim Thuy, qui en était à sa première expérience d’écriture de chanson, et Alain. Une fois que toutes les phrases ont formé des couplets et refrains, je me suis assis à mon piano pour composer la musique. Je leur ai demandé en cours de route de modifier certaines paroles pour ensuite fignoler la pièce. À la toute fin, on s’est retrouvé avec un tout dont tout le monde avait mis l’épaule à la roue», explique le chanteur comptant parmi les artistes les plus marquants de sa génération.
Écrite en plein drame des réfugiés et à l’ère du terrorisme, Berce-Moi est une proposition d’une vie meilleure.
Si un album est un Polaroïd d’un moment de vie, ce dernier opus aux sonorités pop rythmé et lumineux reflète définitivement une période heureuse. Le prolifique chanteur y aborde des thématiques qui vont autant de préoccupations plus sociales qu’à d’autres intimes ou personnelles.
Il signe seul les paroles et la musique des pièces Un vieux et Sophie, en plus d’avoir collaboré à l’écriture et/ou à la composition de Sur cette terre, Cinquante fois et, comme mentionné plus haut, de Berce-moi.
Bruno Pelletier apportera ses nouvelles pièces en tournée dès l’hiver 2017. C’est d’ailleurs à Drummondville, à la Maison des arts Desjardins, qu’il offrira son tout premier spectacle, le 21 janvier.
«Je suis très heureux d’être à Drummondville pour la première, un moment toujours spécial. Chaque fois que je suis venu ici, j’ai été bien accueilli et c’est tellement une belle place. J’ai de beaux souvenirs qui s’y rattachent», expose-t-il.
Les Drummondvillois n’auront toutefois pas besoin de patienter longtemps avant de le voir puisqu’il sera en séance de signatures le 22 septembre, en soirée, au Renaud-Bray.
«Je jouerai également deux ou trois chansons acoustiques.»
Ne prendre rien pour acquis
Le triple récipiendaire du prix Félix «Interprète masculin de l’année» triomphe depuis plus d’une quinzaine d’années sur les scènes de la francophonie. Maintenant âgé de 54 ans, Bruno Pelletier file sur l’autoroute du succès avec bonheur et reconnaissance.
«Je suis extrêmement privilégié, mais même encore aujourd’hui, je ne prends rien pour acquis. Après 35 ans de carrière, réussir à nourrir encore ma famille et à payer mon loyer me rend heureux. (…) Tout ce qui m’est arrivé au cours des dernières années a dépassé de loin mes attentes. J’avais des ambitions modestes, donc tout ce que j’ai obtenu a été un plus.»
L’époque de Notre-Dame-de-Paris a marqué un tournant dans sa vie d’artiste.
«Ç’a vraiment changé ma vie et j’en parle souvent à Luc Plamondon qui m’a offert cette chance-là. Il m’arrive de me pincer parfois tellement c’est incroyable.»
Son succès, il le vaut aussi à ses fans envers qui il leur sera «éternellement reconnaissant».