Josyane Cloutier
JUSTICE. Fabrice Gilat, qui a agi à titre de messager pour un fraudeur de Montréal, devra rembourser 3250 $ qu’il a contribué à extorquer à deux résidents de Drummondville d’ici décembre 2016.
Le modus operandi des fraudeurs est simple : ils rejoignent leurs victimes par téléphone et se font passer pour des avocats ou des policiers. Ils racontent alors à leur cible qu’un membre de leur famille vient de se faire arrêter et qu’ils ont besoin d’un montant d’argent important pour remédier à la situation. Souvent, leurs interventions ne se limitent pas à une seule transaction.
Dans ce cas-ci, ce n’est pas Fabrice Gilat qui a entrepris les démarches frauduleuses : il a été rejoint par une connaissance qui lui a demandé d’aller chercher une somme importante chez des gens, et il a tout bonnement accepté. La première fois, d’après le tribunal, aucun indice n’aurait pu indiquer à l’accusé qu’il participait à une activité criminelle. Cependant, la tension qui régnait dans l’habitation des victimes la deuxième fois a mis la puce à l’oreille du contrevenant, sans toutefois l’empêcher d’acheminer l’argent à l’instigateur. C’est à la troisième tentative que Fabrice Gilat a été appréhendé par les policiers.
«Il aurait dû s’abstenir dans le doute», a reconnu l’avocat de la défense, Me Laperle, qui a qualifié les démarches de son client d’aveuglement volontaire. Il précise d’ailleurs qu’aucun détail n’est disponible concernant l’arrestation potentielle du fraudeur.
La juge Marie-Josée Ménard n’a semblé éprouver aucune pitié pour l’accusé, bien que celui-ci n’ait tenu qu’un rôle secondaire : «Sans votre collaboration, il n’y aurait pas eu de victimes. Vous faites partie de l’équation.»
«Ça a eu un impact important sur la vie des victimes. Ce sont d’honnêtes citoyens qui ont travaillé à la sueur de leurs fronts pour cet argent-là. Ça mérite d’être dénoncé», a-t-elle ajouté en exposant sa décision.
Cette histoire n’est pas sans rappeler le dossier de Francilot Emerson, ce jeune homme qui a escroqué un homme de 82 ans en septembre 2014. La façon de faire reste la même : en effet, le contrevenant a rejoint la victime par téléphone, lui a fait croire qu’un de ses fils avait été appréhendé pour conduite en état d’ébriété et qu’il avait besoin de 4250 $ pour le faire libérer. Le jeune homme avait d’ailleurs été absout inconditionnellement en regard à son statut d’étudiant et à son apparente bonne volonté.