Une quinzaine de meurtres dans la région depuis 15 ans

Une quinzaine de meurtres dans la région depuis 15 ans
(Photo : archives Ghyslain Bergeron)

DOSSIER. Les crimes violents viennent toujours secouer une communauté. Dans la région de Drummondville, plusieurs homicides ont été commis depuis le début des années 2000. Si la région détient une moyenne d’un meurtre par année, en 2011 seulement on dénombre plusieurs cas de décès par meurtre ou homicide involontaire.

Les événements les plus marquants sont sans contredis le triple meurtre de la rue Turcotte impliquant Sonia Blanchette sur ses trois enfants (2012) et Martin Houle (2011) qui a enflammé sa camionnette à Saint-Edmond alors qu’il s’y trouvait avec ses trois enfants. L’un d’eux a survécu en s’extirpant du véhicule en flammes. Dans les deux cas, les suspects ont échappé à la justice à la suite d’un suicide.

En 2006, Jacques Senez a été mortellement battu à coups de barre de poids et d’haltères par deux autres détenus alors qu’il était incarcéré à l’Établissement Drummond.

Alain Robichaud a plaidé coupable à l’accusation de meurtre non prémédité de Miguel Langlois en janvier 2006. Il avait tiré à bout portant au visage de la victime dans un bar de Sainte-Clothilde-de-Horton.

Si pendant quelques années la région a été épargnée, l’année 2011 aura vu passer plusieurs meurtres. En début d’année, Carlos Alberto Ortega Moyano avait poignardé son ex-femme dans la cour d’une église du boulevard Lemire.

Au printemps 2011, un homme de 26 ans a été retrouvé assassiné dans une bretelle d’autoroute près du kilomètre 166, à Saint-Germain. Il avait reçu un projectile d’arme à feu. Personne n’a été arrêté dans ce dossier.

Quelques mois plus tard, en juin, le Drummondvillois Kevin St-Sauveur assassinait une danseuse alors qu’il se trouvait à Alma. Le corps de la victime avait été retrouvé sur la rue Saint-Damase plusieurs jours après sa disparition, en décomposition, dans le coffre d’une voiture. Il a écopé de huit ans de prison.

En fin d’année, Luc Jr. Lavoie a poignardé à mort Maxime Fausse dans un appartement de la 105e avenue. Une altercation serait à l’origine de cet homicide. Lavoie a été condamné à sept ans de prison.

Une sordide histoire de vengeance serait à l’origine du double meurtre de la rue Edison, en mai 2012. Réal Pinard, qui avait été congédié quelque temps avant le drame, s’en est pris à un cadre de l’entreprise, Yvan Patry, où il travaillait. Malheureusement, Valérie Fortin, la conjointe de M. Patry, a aussi péri sous les balles du tueur. Pinard avait été retracé dans un bar à Asbestos, mais il avait retourné l’arme contre lui après de longues négociations avec les autorités.

À Saint-Bonaventure en février 2013, Alexandre Forcier, 21 ans, a ouvert le feu sur son père, Gérald Forcier. Le jeune homme a été déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. Dans un rapport du psychiatre, on pouvait lire que l’accusé entendait des affaires dans sa tête et qu’une voix lui disait qu’il fallait qu’il le fasse. En juillet 2015, il a été libéré sous de sévères conditions.

En novembre 2013, le Drummondvillois Tommy Poudrier, 28 ans, a poignardé à plusieurs reprises, dont deux coups au thorax, Steve Biron dans un loyer de la rue Dionne. Biron avait succombé à ses blessures à l’hôpital. Poudrier s’est retrouvé à l’ombre pour près de sept ans.

Serge Leclerc a sauvagement battu sa femme en novembre 2014 avant de mettre le feu à sa résidence afin de périr lui aussi. Patricia Lafleur a succombé aux multiples coups et blessures infligées par son conjoint, avant l’incendie provoqué par Serge Leclerc. L’accusé a avoué ses gestes, mais il a été retrouvé mort, dans sa cellule, quelques jours après son geste inexplicable.

D’autres décès

Sans être des meurtres, des histoires criminelles ont retenu l’attention au travers ces années. C’est le cas de Raymond Hamel qui a été accusé d’homicide involontaire, en 2011, à la suite du décès de Luc-André Mailhot. Les deux hommes s’étaient violemment bagarrés et Mailhot était décédé après avoir reçu un coup de poing. L’accusé a été acquitté, deux ans plus tard, après que son avocat ait plaidé que son client a posé un geste, non pour frapper, mais pour se défendre.

En juillet 2009, une accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort a mené Jessyka Gauthier à passer 45 fins de semaine en cellule. Elle était au volant de sa voiture quand son amie, Gabrielle Dionne, est tombée du coffre de la voiture sur lequel elle était assise. La victime avait succombé à un sévère traumatisme crânien après s’être fracassé la tête au sol.

Récemment, Gabrielle Fréchette, Ginette Duclos et Gérald Fontaine ont été déclarés coupables de négligence criminelle causant la mort de Chantal Lavigne, en juillet 2011. La victime était décédée à la suite d’une séance de sudation à Durham-Sud. La première s’est vue imposer une sentence de trois ans derrière les barreaux alors que les deux autres ont mérité deux ans de pénitencier. Les accusés, en liberté, sont en ce moment en procédures légales afin qu’un nouveau procès soit tenu.

Plusieurs causes de conduite dangereuse causant la mort ont aussi été répertoriées dans la région.

Statistiques

Au Québec en 2014, Statistique Canada a recensé 71 homicides, l’un des plus bas taux des cinq dernières années. Au Canada, le Québec occupe le troisième rang, derrière Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse, avec une moyenne de 0,86 meurtre par 100 000 habitants. La province la plus meurtrière est le Nunavut avec 10,93 homicides par 100 000 habitants.

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