HOCKEY. Anthony Dumont-Bouchard nage dans l’inconnu. Près de six mois après avoir subi une commotion cérébrale, le gardien numéro un des Voltigeurs ne sait toujours pas à quel moment il pourra renouer avec l’action.
Les ennuis de Dumont-Bouchard remontent au dernier match de la saison régulière, le 19 mars, alors que les Foreurs étaient de passage au Centre Marcel-Dionne. Durant la période d’échauffement, le portier des Voltigeurs a été atteint par deux rondelles au masque en l’espace de quelques secondes, la première détachant l’une de ses ganses sous la violence de l’impact. Au moment où il quittait son demi-cercle et qu’il n’était plus aux aguets, il a alors été ébranlé par un tir de Gabriel Slight qui a abouti sur le côté de son casque.
«Je ne me sentais pas très bien, mais pas assez pour ne pas jouer. Je pensais que ça allait passer durant le match. Finalement, ça ne s’est pas très bien passé, mais c’est surtout à partir du lendemain que j’ai ressenti des symptômes. Je ressentais beaucoup de sensibilité à la lumière. J’étais au ralenti et j’avais des maux de tête», a raconté Dumont-Bouchard, rencontré à l’aréna mercredi, pendant que ses coéquipiers s’entraînaient sur la patinoire.
Pour l’athlète de 19 ans, il s’agit d’une deuxième commotion cérébrale diagnostiquée. Un premier choc à la tête l’avait tenu sur le carreau pendant deux mois alors qu’il évoluait avec les Commandeurs de Lévis (midget AAA).
Relégué à un rôle de spectateur pendant les dernières séries éliminatoires (sur la place publique, les Voltigeurs parlaient alors d’une blessure au bas du corps), Dumont-Bouchard croyait pouvoir profiter de la saison estivale pour se remettre sur pied. Le temps n’a toutefois pas suffi à arranger les choses, le jeune homme subissant plusieurs reculs durant sa convalescence.
«Par moment, j’avais l’impression que j’allais mieux et que je progressais. J’en faisais alors plus à l’entraînement. C’est à ce moment que ça régressait. C’était difficile pour moi, pas seulement sur le plan du hockey, mais dans toutes les facettes de ma vie. Au début, c’était difficile d’avoir de bonnes conversations. À l’école, j’ai dû canceller toute ma session d’été», a-t-il partagé.
Cette blessure a également empêché le polyvalent athlète de 6 pieds et 188 livres de représenter le Canada au championnat mondial junior de balle rapide. L’événement s’est déroulé au Michigan, à la fin juillet. «C’était une déception pour moi. J’aime beaucoup le softball, même si ce sport passera toujours après le hockey.»
À travers cette épreuve angoissante, le jeune homme a pu compter sur l’appui de sa famille. «Ce n’était vraiment pas évident à vivre, mais mes proches ont été bons pour moi. Ils m’ont soutenu là-dedans.»
Même s’il n’a pas encore foulé la glace depuis le début du camp d’entraînement et qu’il vit les moments les plus frustrants de sa carrière, Dumont-Bouchard garde confiance. Pour le moment, les spécialistes de la clinique Cortex de Québec lui permettent de pratiquer seulement un entraînement léger.
«Ça progresse. Plusieurs symptômes ont disparu, mais il me reste encore du chemin à faire. Je peux faire du vélo, mais pas courir. Quand je monte d’intensité, ça devient plus difficile. Il y a des symptômes qui reviennent.»
À trois semaines du début de la saison régulière, Dumont-Bouchard ignore donc toujours jusqu’à quand son absence se prolongera. «C’est dur à évaluer. Pour le moment, c’est impossible de fixer une date. Chose certaine, j’ai hâte de recommencer à jouer.»
La recrue par excellence chez les Voltigeurs la saison dernière craint-il de devoir accrocher ses jambières prématurément? Ces dernières années, Alexandre Roy (à 20 ans) et Kevin Mailhiot (à 18 ans) ont été forcés de prendre leur retraite pour les mêmes raisons alors qu’ils défendaient les couleurs des Voltigeurs. Guillaume Latendresse (à 26 ans) a subi le même sort après avoir atteint la LNH.
«C’est sûr que j’y pense. Plusieurs joueurs ont dû arrêter de jouer à cause de ça. Mais de mon côté, je n’ai pas fait de commotions à répétition. C’est un épisode stressant, mais je me dis que ça va revenir.»
D’ici à ce qu’il retrouve sa forme complète, Dumont-Bouchard peut surveiller les débuts du prometteur Olivier Rodrigue, sur qui l’organisation et les partisans fondent de grands espoirs.
«Même s’il a été repêché au troisième rang au total, Olivier n’est pas au-dessus de ses affaires. C’est un bon kid avec une attitude sérieuse. Il a un bel avenir devant lui», a indiqué le choix de septième ronde des Voltigeurs en 2013.
En l’absence de Dumont-Bouchard, Frédéric Foulem devrait logiquement voir plus d’action. Malgré ses 19 ans, l’ancien des Cataractes ne revendique que 20 matchs d’expérience dans la LHJMQ.
Dumont-Bouchard en 2015-2016
16 victoires
25 défaites
Moyenne de buts alloués de 3,47
Efficacité de 0,889 %